Le dilemme Museveni
Museveni ne veut pas combattre le M23 au risque de nuire à son voisin Kagame qui a déjà mis en mal son projet de construction des routes en RDC.
Kagame sait que « les Kenyans ne font que bluffer avec leurs menaces d’action militaire contre le M23 » .Les yeux du monde sont braqués sur l’Ouganda qui selon les accords classifiés doit pacifier Bunagana note le quotidien ougandais Monitor.Mais Museveni s’abstient de combattre les intérêts rwandais en RDC et réclame de nouveaux paramètres des opérations. Avec lui , toute la force régionale EAC n’est pas prête à combattre le M23. Face à cet échec de la communauté régionale EAC, Le chef de l’Etat gabonais Ali Bongo, qui va prendre la présidence tournante de la CEEAC, souhaite s’impliquer dans la résolution de la crise entre la RDC et le Rwanda.
Un document classifié de 26 pages sur l’accord de concept of operations signé par tous les chefs d’armée des États membres de l’EAC en juin 2022, l’est de la RDC a été divisé en six secteurs.
Selon un document classifié de 26 pages sur le concept of operations signé par tous les chefs d’armée des États membres de l’EAC en juin 2022, l’est de la RDC a été divisé en six secteurs, chaque pays ayant un secteur spécifique à pacifier.
La Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EACRF) dans l’est de la RDC subit une énorme pression pour régler de manière décisive la crise avec le groupe rebelle M23 dirigé par les Tutsis qui continue de s’emparer de vastes étendues de la province du Nord-Kivu dans la province orientale de la RDC.
L’EACRF, selon plusieurs sources, est « coincé » sur la base de certains des cinq pays membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) ayant des « intérêts égoïstes » dans l’est de la RDC.
Jusqu’à présent, le Burundi, le Kenya et le Soudan du Sud ont déployé des armées dans le cadre de l’EACRF dans l’est de la RDC, tandis que la Tanzanie joue un rôle de neutralité et évalue la situation. L’Ouganda subit une immense pression pour se déployer au Nord-Kivu afin de renforcer les Forces de défense kenyanes (KDF) actuellement stationnées à Goma.
Le Kenya, dont l’ancien président Uhuru Kenyatta est le facilitateur du processus de paix dirigé par l’EAC, qui ne partage pas de frontière avec la RDC, était considéré comme un arbitre neutre et s’est vu confier le rôle général de coordonner les forces régionales.
Des sources haut placées ont déclaré au quotidien ougandais Daily Monitor que « Nairobi mise « fortement » sur le régime de Kampala avec ses Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) – pour des renforts en RDC, au cas où elles seraient repoussées par le groupe rebelle M23 soutenu par le Rwanda. La communauté internationale, ont ajouté des sources, mise également sur l’UPDF, qui devrait déployer environ 2 500 soldats de l’UPDF, pour peser dans l’élimination de la guérilla du M23.
« Différentes lectures des origines, des motivations et de la légitimité du M23 ont conduit à une confusion importante dans la détermination de la réponse la plus appropriée », note un rapport du gouvernement britannique.
Le général ougandais et fils du président Museveni, Kainerugaba a précédemment défendu les rebelles du M23. « En ce qui concerne le M23, je pense qu’il est très, très dangereux pour quiconque de combattre nos frères. Ce ne sont pas des terroristes. Ils se battent pour les droits des Tutsi en RDC. Ses commentaires ont suscité une réaction violente parmi les politiciens de la RDC et la société civile à Kinshasa qui s’opposent au déploiement de l’UPDF dans le pays voisin. En octobre 2022, le général Muhoozi a été limogé en tant que commandant des forces terrestres.
Selon l’ accord of Operations, l’Ouganda doit défaire le M23 à Bunagana
Le Rwanda, qui a été accusé de soutenir le groupe rebelle M23 dirigé par les Tutsis, doit rester à sa frontière avec la RDC le long de la province du Nord-Kivu et du Sud-Kivu en tant que gardien de bloc communautaire. Le mois dernier, les forces rwandaises ont abattu un avion de chasse congolais depuis la frontière.
Le protocole d’accord sur le déploiement de l’EACRF spécifiait également que chacun des pays de la région répondrait aux exigences de déploiement. L’Ouganda est censé pacifier le secteur deux (région de l’Ituri) et le secteur trois (région du Grand Nord composé des territoires de Lubero et de Beni) où l’UPDF est actuellement engagée dans l’opération Shujja pour affaiblir les ADF qui ont récemment prêté allégeance à l’État islamique (ISIS) comme une filiale régionale.
Le Rwanda accuse le gouvernement congolais d’avoir publier un accord secret et confidentiel signé par les Chefs des Forces de l’EAC.
Coco Kabwika avec The Monitor