Malgré son boycott de la marche du vendredi 26 octobre contre la machine à voter, l’Udps participera à l’ultime rencontre de l’Opposition, prévue dans la première moitié de ce mois de novembre à Johannesburg.
L’opposition en RD Congo organisera du 07 au 10 novembre à Johannesburg en Afrique du sud, son ultime rencontre devant conduire à la désignation de son candidat commun à la présidentielle. Cette info qui a circulé hier mardi 30 octobre dans les rues de Kinshasa, a été confirmée par Freddy Matungulu, président du parti Congo Na Biso (CNB), joint au téléphone par notre consœur Top Congo FM, une radio privée émettant de Kinshasa.
Selon Freddy Matungulu, ils sont « en concertation permanente, avec des réunions techniques à Kinshasa ».Le leader du parti CNB indique, par ailleurs, que « ces rencontres se tiennent à l’étranger pour avoir la participation de tous les 7 leaders qui sont partis prenantes dans cet exercice et que le « champion de l’opposition sera désigné à l’issue de cette réunion. »
Autant dire que la messe (l’ultime ?) de l’opposition annoncée dans les jours à venir à Johannesburg, s’inscrit dans la suite logique de celle du 24 au 25 octobre tenue à Pretoria, en Afrique du Sud. Lors de ce mini-conclave de deux jours, les principaux ténors de l’opposition ont convenu de « décider de la désignation du candidat commun » d’ici au 15 novembre pour le scrutin de Décembre.Participaient à la réunion les candidats à la présidentielle Martin Fayulu, Vital Kamerhe, Freddy Matungulu et l’opposant Adolphe Muzito qui n’a pas pu se présenter.
Félix Tshilombo Tshisekedi, en course pour la présidentielle au nom de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti hérité de son défunt père Etienne Tshisekedi, et deux autres candidats recalés, Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba, s’étaient fait représenter à Pretoria.
Même si l’opposition réitère sa volonté de ne pas boycotter le scrutin, elle a toutefois appelé les autorités à retirer la machine à voter. D’où, le sens de la marche organisée le vendredi 26 octobre à Kinshasa.
Ces travaux de deux jours ont permis aux opposants de réaffirmer leur position de ne pas boycotter les élections le 23 décembre 2018 et d’exiger l’organisation des élections libres, crédibles, inclusives, transparentes et apaisées dans le respect strict des textes en vigueur. Ils ont aussi exigé le retrait de la machine à voter, le nettoyage du fichier électoral et la mise en œuvre immédiate de la décrispation de l’espace politique.
LA PARTICIPATION DE FELIX TSHISEKEDI CONFIRMEE
Malgré les récentes divergences avec l’UDPS qui avait refusé de participer à la marche de samedi dernier contre la machine à voter depuis qu’il a décidé de participer aux élections « avec ou sans la machine à voter », Freddy Matungulu confirme que Felix Tshisekedi prendra aussi part à cette réunion.L’annonce de la participation de l’UDPS à cette rencontre de grands enjeux, permettra à l’opposition d’en finir avec ce problème et fixer des orientations, quant à la suite du processus électoral.
« Le plus important qu’il faut souligner, ce qu’elle connaîtra la participation de tous les leaders qui font partie de cet exercice extrêmement important pour notre pays. Et même Félix Tshisekedi. Et d’ailleurs, c’est peut-être l’occasion, pour moi, de le rappeler, Félix Tshisekedi était avec nous en Afrique du sud par le truchement de nos compatriotes Kankonde et Ibalanki qui l’ont très valablement représenté », a fait savoir Freddy Matungulu, cité par le même média.
Au cas où la participation de Félix Tshisekedi à la réunion de Jo’burg serait effective, elle aura alors le mérite de calmer les militants et partisans des partis de l’Opposition qui ont interprété la prise de position de l’Udps, par rapport à la machine à voter, comme une option levée par cette formation politique de faire cavalier seul.
Autant le rappeler tout de suite qu’à un mois et quelque 23 jours de la tenue des élections, les points de vue des principaux partis de l’opposition ne convergent pas sur certaines questions cruciales liées au processus électoral. Pendant que certains récusent la machine à voter, d’autres, comme l’UDPS, se disent prêts à aller à ces élections avec ou sans cet outil de vote.
QUI DE VITAL KAMERHE OU DE FELIX TSHISEKEDI…
Chaque jour qui passe, rapproche davantage les Congolais, de l’échéance fatidique du 23 décembre, date prévue pour la tenue des élections combinées. A savoir la présidentielle, les législatives nationales et provinciales. Arithmétiquement, un mois et quelque trois semaines seulement, séparent le peuple congolais de cette grande bataille de conquête démocratique du pouvoir.
Cependant, à J-53 de la tenue effective de ce scrutin tant attendu dans l’opinion, une question lancinante taraude les esprits à Kinshasa. Qui de Vital Kamerhe, Félix Tshilombo Tshisekedi, Freddy Matungu ou de Martin Fayulu représentera l’Opposition au scrutin présidentiel ? Enigme ! En tout cas, jusqu’hier, les Congolais ignoraient encore tout sur l’oiseau rare de l’Opposition devant affronter Emmanuel Ramazani Shadary, candidat unique de la coalition au pouvoir.
Entretemps, dans les milieux des militants et des partisans des partis de l’Opposition, le doute et l’espoir s’en mêlent. Si certains gardent encore leur foi inébranlable de voir l’Opposition faire bloc autour d’un candidat commun, d’autres par contre, émettent des réserves.
Dans l’un et l’autre camp, on essaie d’argumenter ce qu’on pense. Les optimistes estiment que le « retard » observé dans le choix du candidat commun ou candidat unique de l’opposition–c’est selon–procède de la stratégie du vote.
Par contre, ceux qui estiment que l’Opposition ne parviendra pas à s’accorder sur un candidat, s’appuient sur les tout récents faits politiques. Principalement, la récurrente et permanente controverse autour de la machine à voter. Et aussi, toutes proportions gardées,la question des 16 millions d’électeurs enrôlés sans empreinte digitale.
L’opinion se rappelle qu’à ce sujet, le parti Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) de feu Etienne Tshisekedi, au départ contre l’utilisation de cette imprimante, s’est ravisée par la suite, affirmant qu’avec ou sans la machine à voter, elle ira bel et bien aux élections. Voilà qui justifie son refus de participer à la marche pacifique de l’Opposition, organisée le vendredi 26 octobre finissant, pour protester contre l’utilisation de cette machine au prochain scrutin.
L’oiseau rare tant attendu de l’opposition sera-t-il finalement connu à l’issue de la prochaine rencontre prévue à Johannesburg ? Trêve de supputations, tant la sagesse conseille de remettre les pendules à l’heure.
Grevisse KABREL