Toutes les 40 secondes, une personne se suicide quelque part dans le monde. Le plus souvent, ce sont des hommes qui mettent fin à leurs jours parce que, en partie, certains d’entre eux ne parlent pas de leurs problèmes et soucis à leurs proches.
Alors, quels sont ces problèmes dont les hommes ne parlent pas avec leurs proches ?
Et selon une récente étude, l’utilisation des réseaux sociaux pourrait avoir un impact profond sur la santé mentale.
Selon une étude de l’Université de Pennsylvanie, plus nous passons de temps sur les médias sociaux, plus nous sommes susceptibles de nous sentir seuls et déprimés.
« Le fait d’utiliser moins de réseaux sociaux entraînerait une diminution significative de la dépression et de la solitude », explique la psychologue Melissa Hunt, l’auteure de cette étude.
Mais qu’est-ce qui peut être néfaste dans les réseaux sociaux ?
La solitude
Les jeunes de 16 à 24 ans se sentent plus seuls, selon un constat d’une enquête consacrée aux causes de suicide par la BBC’s Loneliness Experiment, en collaboration avec Wellcome Collection.
Une étude réalisée à Oxford en 2017 révèle qu’il est très difficile pour les hommes d’éviter la solitude.
Lorsque la solitude devient une maladie chronique, elle peut avoir de graves répercussions sur la santé physique et le bien-être mental. Des études ont établi un lien entre la solitude et un risque accru de démence, de maladies chroniques et de comportements à risque pour la santé.
De nombreuses études suggèrent que les pleurs n’ont pas seulement un effet apaisant, mais qu’ils favorisent également l’empathie et le lien social. Pourtant, « les garçons ne pleurent pas » est encore une idée profondément ancrée dans la tête des gens.
Selon une enquête menée en Grande-Bretagne, 55 % des hommes âgés de 18 à 24 ans ont l’impression que le fait de pleurer les rend moins virils.
Être le soutien de la famille
« Nous conditionnons les garçons dès leur plus jeune âge à ne pas exprimer d’émotions, car exprimer des émotions signifie être ‘faible' », explique Colman O’Driscoll, ancien directeur exécutif des opérations et du développement chez Lifeline, une organisation caritative australienne engagée dans la prévention du suicide.
Selon une récente enquête britannique, 42 % des hommes ayant des relations hétérosexuelles pensent qu’ils devraient gagner plus que leur partenaire. Le footballeur Olumide Durojaiye en fait partie.
« J’ai vu en mon père un principal soutien de famille, qui travaille jour et nuit, qui voyage d’un bout à l’autre du pays. Et j’avais envie de vivre comme lui », dit Olumide Durojaiye.
Ressentir le fardeau de la responsabilité financière peut exacerber les problèmes de santé mentale pour n’importe qui. Une étude réalisée en 2015 révèle que pour chaque augmentation de 1 % du chômage, le taux de suicide augmente de 0,79 %.
« Nous apprenons durant toute notre existence à nous juger nous-mêmes par rapport à nos pairs et à réussir sur le plan économique », déclare Simon Gunning, PDG de Campaign Against Living Miserably (Calm), une organisation caritative basée au Royaume-Uni, qui se consacre à la prévention du suicide chez les hommes.
« Quand il y a des facteurs économiques qu’on ne peut pas contrôler, ça devient très difficile », souligne Simon Gunning.
Que faut-il attendre des hommes ?
« Qu’ils soient juste heureux, et que tout le monde autour d’eux soit heureux », répond Olumide Durojaiye à cette question.
« On devrait s’attendre à ce que nous soyons un peu plus ouverts et libres avec nos émotions. (…) Cela rendra la société bien meilleure », estime James Ellington, qui a remporté la médaille d’or au relais 4x100m des Championnats d’Europe 2016.
L’image corporelle
Josh est devenu une célébrité au Royaume-Uni lorsqu’il est arrivé troisième dans une émission de télé-réalité populaire, Love Island, l’an dernier.
« Je vivais dans mon club de gym [métaphoriquement] avant de commencer la télé-réalité, et même comme cela, j’étais en lambeaux. Je me rappelle que je me regardais dans le miroir (…) Je ne voulais toujours pas y aller. »
« Il n’y a rien de pire que d’être sur la plage. On peut se sentir émasculé, rien qu’en voyant un gars s’y promener », dit-t-il.
Olumide Durojaiye n’avait pas la sérénité, concernant son allure. « J’ai commencé à me détester », dit-il.
« J’ai entendu un fan crier, quand je jouais il y a quelques années : ‘Hé, gros lard, remonte tes chaussettes’. Tout ce que je pensais, c’était que je n’étais pas assez bon, que mon corps était horrible, je détestais ça », raconte le footballeur.
BBC