Le premier ministre ivoirien doit prochainement être intronisé à la tête de la Grande Loge de Côte d’Ivoire pour un second mandat. Une réélection minutieusement préparée depuis plus d’un an.
Grand maître de la Grande Loge de Côte d’Ivoire (GLCI) depuis 2013, le premier ministre Hamed Bakayoko est toujours en attente de son intronisation qui doit intervenir avant le 31 décembre. Cette dernière devait initialement se tenir lors de l’assemblée générale de la GLCI en avril dernier mais avait dû être reportée en raison de l’épidémie de Covid-19. Pour orchestrer sa réélection, Hamed Bakayoko s’est plus que jamais appuyé sur un carré de fidèles.
Parmi les proches du maire d’Abobo ayant activement pris part à sa campagne sous-marine figure Sylvère Koyo, député grand maître et actuel n°2 de la GLCI. Celui-ci a été promu après le décès en 2016 de Cadio Come Justin Joseph Coffie alias « Pomelie ». Avocat de formation et fondateur du cabinet Inlawco, Sylvère Koyo est devenu un des piliers de la Grande Loge de Côte d’Ivoire. Il est, depuis le décès en juin 2019 de l’ancien grand secrétaire national de la GLCI Michel Rosier, le bras droit d’Hamed Bakayoko au sein de la GLCI.
En dépit de brèves divergences, Alain Donwahi, influent grand maître provincial du Centre, a lui aussi activement soutenu Hamed Bakayoko. Lors de l’assemblée générale de la GLCI de 2019, le premier ministre avait déjà tout fait pour « verrouiller » sa réélection en s’appuyant activement sur la nouvelle génération et en écartant la quasi-majorité des proches de l’ancien grand maître, Clotaire Magloire Coffie.
En 2013, Hamed Bakayoko s’était pourtant engagé auprès de plusieurs de ses pairs à n’effectuer qu’un mandat. A l’époque en pleine sortie de la crise électorale de 2011, il avait notamment pu bénéficier du soutien actif de certains « frères » réputés proches de Laurent Gbagbo. Plusieurs d’entre eux avaient en retour sollicité la protection d’Hamed Bakayoko face à la nouvelle administration Ouattara.
Aujourd’hui, certains grands maîtres de loge fraternelle d’Afrique francophone, à l’instar du président congolais Denis Sassou Nguesso – très proche de Guillaume Soro -, ne considèrent en revanche pas Hamed Bakayoko comme un maçon « achevé ». Selon eux, ce dernier n’aurait pas obtenu à l’époque de sa désignation à la tête de la GLCI l’ensemble des grades préalables lui permettant d’occuper cette fonction.
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