Le président de la République démocratique du Congo, Felix Tshisekedi, se rendra en Chine dans les prochains jours alors que les deux pays cherchent à conclure un accord de renégociation de 6,2 milliards de dollars sur les minerais contre les infrastructures. Au menu des échanges entre les deux présidents, les dossiers du contrat chinois et de la Sicomines.
Tshisekedi doit se rendre à Pékin, Shanghai et Shenzhen avec une délégation de responsables gouvernementaux, dont ses ministres des mines, de l’hydroélectricité et de la défense. Outre sa rencontre avec son homologue Xi Jinping, Tshisekedi doit également visiter un certain nombre d’entreprises de batteries, d’énergie, d’exploitation minière et de technologie.
La Chine est la principale destination de la majeure partie du cuivre et du cobalt du Congo, un ingrédient clé des batteries de véhicules électriques. La RDC produit 70% du cobalt mondial et est en égalité avec le Pérou en tant que deuxième source de cuivre.
En 2008, le Congo a signé un accord avec des entreprises publiques chinoises pour financer 3 milliards de dollars de projets d’infrastructure en utilisant le produit d’une mine de cuivre et de cobalt de 3,2 milliards de dollars. L’accord historique a été signé à un moment où le Congo avait du mal à obtenir un financement après des années de guerre.
« Mauvais contrat »
En janvier, Tshisekedi a déclaré à Bloomberg que le contrat était « mal rédigé » et que le Congo n’en avait « tiré aucun bénéfice ». Le président a déclaré que l’accord devait être « rééquilibré ».
Alors que la mine pompe du métal, les partenaires chinois n’ont déboursé qu’environ 822 millions de dollars de financement d’infrastructures sur 14 ans, a déclaré l’inspecteur général du pays dans un rapport en février.
L’inspecteur général Alingete a appelé les partenaires chinois à débloquer 1 milliard de dollars de financement d’infrastructure cette année et à modifier le contrat pour garantir que la moitié des futurs contrats d’infrastructure aillent à des entreprises congolaises.L’ambassade de Chine a rejeté les conclusions du rapport à l’époque.
3 Drones :Coups de Flatterie face aux milliards de redevances de la Chine
Avant le départ vers la Chine de Félix Tshisekedi , La société China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC) livre à la RDC le premier lot de trois drones d’attaque. Selon Africa Intelligence, un premier système de drones de combat CH-4 vient d’être livré à la RDC par la société China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC). Le lot, qui comporte trois drones en plus d’une station au sol, s’inscrit dans une commande plus large passée par Kinshasa en début d’année. Celle-ci porte en tout sur trois systèmes pour un total de neuf UAV d’attaque. » Trois autres aéronefs sont ainsi escomptés en septembre, puis trois autres encore à la fin de l’année, à la condition que le pouvoir congolais honore les paiements de manière régulière », poursuit le quotidien français .
Chine – RDC : de l’accord mines contre infrastructures de Kabila vers un accord mines contre armes et drones
A l’approche des élections en RDC, vaincre les rebelles du M23 donnera plus de chance à Félix Tshisekedi pour un deuxième mandat et la Chine est consciente de ce souci. Et la diplomatie chinoise s ‘active à plaire au président congolais en quête de moyens de défense sans pourtant nuire à ses relations avec le Rwanda.
Ces équipements chinois sont destinés à renforcer les capacités des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans la guerre contre le M23. Les appareils, similaires au drone américain MQ-9 Reaper, seront positionnés sur l’aéroport militaire de Kavumu, à une trentaine de kilomètres au nord de Bukavu (chef-lieu de la province du Sud-Kivu). Des formations à leur utilisation par des militaires chinois sont prévues. Kinshasa n’exclut pas d’acquérir également des avions de combat chinois.
Coco Kabwika avec Bloomberg et AI