Le président de la République démocratique du Congo avait déjà exclu de faire venir des « mercenaires » russes pour aider la RDC à combattre les rebelles du M23.
« Je sais que c’est à la mode maintenant. . . [mais] non, nous n’avons pas besoin d’utiliser des mercenaires », a déclaré Félix Tshisekedi au Financial Times lors du sommet FT Africa à Londres .
Face à une loi américaine visant à punir les pays africains qui « s’alignent » sur la Russie, Félix Tshisekedi ne compte pas du tout recourir à la Russie en ouvrant un autre front contre les Etats-Unis et ses alliés. Ce qui explique le recours de la RDC aux prestataires privés sous le commandement d’Horatiu Potra, un ex légionnaire français.
Selon les informations d’Africa Intelligence , Moscou a tenté d’approcher Didier Budimbu. Une lettre de la Douma, la chambre basse de l’Assemblée fédérale russe, lui a été adressée en mars pour l’inviter à un séjour en Russie. Le même document lui proposait aussi de s’entretenir avec le président Vladimir Poutine et de rencontrer des responsables de sociétés pétrolières russes. Compte tenu du contexte géopolitique avec la guerre en Ukraine et de la méfiance de Félix Tshisekedi à l’égard de la Russie, le ministre des hydrocarbures n’a pas donné suite à l’invitation.
Les blocs les plus convoités
La vision de la République démocratique du Congo de gagner des milliards de dollars de revenus grâce à des dizaines de blocs pétroliers enclavés restera lointaine sans connexion à une seule route d’exportation qui sera exploitée par TotalEnergies SE, le pipeline EACOP.
Au cours de la dernière décennie, le Congo a vu son voisin Ougandais , découvrir et développer d’importants gisements de pétrole tandis que certaines de ses propres ressources les plus prometteuses restent non exploitées.
TotalEnergies et Cnooc développent actuellement ces gisements ougandais permettant de produire plus de 200 000 b/j via un oléoduc vers le port tanzanien de Tanga. Le brut devrait couler d’ici à 2025.
TotalEnergies refuse de connecter les blocs pétroliers 1 et 2 du lac Albert au pipeline EACOP.
Selon Kinshasa, la major française joue aux caprices du Rwanda et du M23 vu que les forces armées rwandaises sont les garants de la sécurité des blocs gaziers de TotalEnergies en Mozambique.
Si le ministre des hydrocarbures congolais n’exclut pas d’exporter le brut via l’Ouganda, il n’abandonne pas pour autant son idée de réaliser un pipeline qui passerait par le Soudan du Sud, l’Ethiopie et l’Erythrée. Un projet aussi ambitieux qu’incertain – si ce n’est impossible au vu de la situation politique et sécuritaire dans ces pays -, qui viserait à rompre la dépendance à l’égard de l’Ouganda de Yoweri Museveni. Pour ce faire, Kinshasa assure négocier avec des partenaires financiers et techniques saoudiens.
Coco Kabwika avec AI