La RDC en deuil: Le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya est mort ce dimanche

La RDC est en deuil. Le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya est mort ce dimanche (11.07) à Paris. Prêtre, docteur en Ecritures saintes, Professeur de théologie, il a aussi été Archevêque puis cardinal.

 Retour sur le parcours d’un homme qui aura marqué la vie socio-politique et religieuse de la RDC. 

« La vérité des urnes est essentielle pour la démocratie, parce que un peu partout, on conteste des résultats des élections. C’est dire que les gens ont commencé plus ou moins à prendre  le parti de prendre le pouvoir dans le mensonge sans l’avoir mérité et ce n’est pas bon pour la société. Parce que la société mérite quand même que les gens aient le pouvoir qu’ils ont gagné honnêtement ». 

C’était en 2012, alors qu’il recevait à Berlin le prix œcuménique de la paix pour son engagement en faveur de la paix et des droits de l’Homme en RDC.

Au micro de la DW, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, alors archevêque de Kinshasa, réitérait ainsi ses réserves vis-à-vis des résultats des élections présidentielle et législatives dans son pays. Une posture qui illustre l’engagement de cet homme d’église.
 
Né le 7 octobre 1939 à Mongobelé village situé dans la province de Bandundu en RDC, Laurent Monsengwo commence sa carrière d’abord comme prêtre en 1963. Il poursuit ses études à Rome et en 1970, il est le premier Africain à obtenir un doctorat en Ecritures saintes à l’Institut biblique pontifical de Rome.

De retour dans son pays, il occupe différents postes de professeur de théologie.  Archevêque de kisangani en 1988, c’est à ce poste qu’il s’imposera comme l’un des acteurs politiques majeurs de la période de retour à la démocratie qui a suivi le régime de Mobutu.

En 1991, il devient président du Bureau de la Conférence Nationale souveraine puis, de 1992 à 1996, du Haut conseil de la république, érigé en parlement de transition en 1994.

Le  cardinal Laurent Monsengwo sera également par la suite élu président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar en 1997 puis vice-président de Pax Christi international en 2002. En 2004, il est élu président de la Conférence épiscopale nationale du Congo. 

Hostile au régime jugé autoritaire de Joseph Kabila, le cardinal n’a cessé de monter au créneau pour le convaincre de quitter le pouvoir. Au sujet de la résolution des crises politiques et de l’instabilité dans l’Est de la RDC, il était convaincu d’une chose.

« Les problèmes doivent être résolus par les Congolais en priorité, les autres doivent amener un appoint, mais les autres ne devraient pas prendre le rôle principal, parce qu’alors ils défendent leurs intérêts et non pas ceux des Congolais ».

Avant d’être emporté par la maladie, le cardinal Laurent Monsengwo s’était retiré de sa charge épiscopale depuis 2018 mais était resté une figure influente en RDC.

DW

Related posts