Le Royaume-Uni a annoncé l’imposition de nouvelles sanctions visant les personnes impliquées dans des violences sexuelles liées au conflit. Dans le cadre de ces mesures, le Royaume-Uni a pris pour cible le ministre syrien de la Défense et le chef de ses forces armées, ainsi que deux chefs rebelles de la République démocratique du Congo (RDC).
Le Foreign Commonwealth and Development Office (FCDO) a révélé qu‘Ali Mahmoud Abbas, ministre syrien de la Défense, et Abdel Karim Mahmoud Ibrahim, chef d’état-major de l’armée et des forces armées syriennes, seront confrontés à des gels d’avoirs et à des interdictions de voyager. Le FCDO a souligné son rôle de commandement dans l’armée syrienne, qui a été accusée de recours systématique au viol et à d’autres formes de violence sexuelle et sexiste contre des civils.
Outre les responsables syriens, le FCDO a également imposé des sanctions à deux chefs rebelles de la région agitée de l’est de la RDC. Desire Londroma Ndjukpa, chef de la milice Coopérative pour le développement du Congo (CODECO), et William Yakutumba, chef du groupe rebelle armé Maï-Maï Yakutumba et ancien déserteur de l’armée, font désormais l’objet de gels d’avoirs et d’interdictions de voyager.
Le rapport des Nations unies accable des généraux rwandais
Le groupe d’experts des Nations unies sur la RDC s’apprête à publier un rapport qui affirme que l’armée rwandaise continue d’assurer une présence active sur le sol congolais en soutien aux rebelles du M23. Les condamnations des chancelleries occidentales semblent ne pas avoir freiné Kigali, qui dément toujours toute implication.
Les hommes de la RDF, dont la coordination des opérations est assurée sur le sol congolais par le brigadier général Andrew Nyamvumba, ont été localisés, entre novembre 2022 et mars 2023, dans les territoires de Rutshuru, de Masisi et de Nyiragongo. Ils y cohabitent parfois directement avec les combattants du M23, ce qu’atteste notamment un carnet retrouvé par les experts à Mushaki, une localité sous contrôle des rebelles. Ce document détaille les noms et les grades des militaires rwandais envoyés en mission dans la zone, de même que l’emploi de mortiers contre les positions adverses.
Selon le rapport du groupe d’experts, ce soutien militaire est coordonné à Kigali par le conseiller défense et sécurité du président Paul Kagame, le général James Kabarebe. Depuis près de trois décennies, ce militaire de 64 ans fait figure d’homme lige du chef de l’Etat rwandais sur la situation sécuritaire dans l’est de la RDC. Un dossier sur lequel il s’est fait la main en officiant comme chef d’état-major de l’armée congolaise sous la présidence de Laurent-Désiré Kabila – ce dernier s’était appuyé sur Kigali pour prendre le pouvoir, avant de se retourner contre son ancien allié.
Pour mener ces actions militaires sur le sol congolais, regroupées sous l’appellation « North Kivu Operations« , Kabarebe s’appuie sur les plus hauts dirigeants de l’armée rwandaise, tous identifiés par les experts onusiens pour leur rôle direct dans le soutien au M23. On retrouve parmi eux le lieutenant-général Mubarak Muganga, nommé début juin chef d’état-major de la défense (la plus haute fonction au sein de la RDF), ainsi que le général de division Vincent Nyakarundi, ex-patron du renseignement militaire nommé, lui aussi, début juin chef d’état-major de l’armée.
Dans un rapport publié, mercredi 14 juin 2023, l’ONG internationale Human Rights Watch dénonce l’existence de plusieurs corps sans vie enterrés, sur le même lieu, par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.Meurtres et viols commis par les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. Ces généraux rwandais impliqués dans le conflit en RDC doivent être sanctionnés comme les oligarques russes.
Aimé Binda