A Luanda, Kampala ou Bruxelles, le mouvement s’appuie sur un réseau de personnalités qui ont fait leur classe sous la bannière du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Il s’agit d’un groupement d’ONG transformé en mouvement militaro-politique, entre 2007 et 2008, sous l’impulsion de l’ancien général congolais, Laurent Nkunda. Ces militants de la première heure ont ensuite versé dans le M23 version 2012, au sein duquel ils ont occupé des fonctions politiques de premier plan.
Après le retrait de Goma du M23 sous la pression occidentale, une partie du mouvement emmené par Bertrand Bisimwa s’est réfugiée à Kampala. Accueillie par le régime de Yoweri Museveni, cette frange du M23 a établi de solides liens avec les services ougandais, notamment auprès des cadres du Chieftancy of Military Intelligence (CMI), le renseignement militaire ougandais dirigé depuis janvier 2022 par le major général James Birungi.
L’assistance du fils de Museveni au M23
C’est le cas de Sultani Makenga, le chef de l’aile militaire du M23, qui chapeaute toujours aujourd’hui les forces rebelles en lutte contre l’armée congolaise. A Kampala, Makenga s’est rapproché de Muhoozi Kainerugaba, le fils du chef de l’Etat. Commandant en chef des Uganda People Defense Forces (UPDF) jusqu’à son limogeage par son père, en octobre 2022, il est réputé avoir offert une assistance logistique et financière aux troupes du M23. Une posture peu appréciée par certains cadres du régime à Kampala, qui perçoivent dans le M23 une émanation de Kigali.
Extrait de l’article d’Africa Intelligence