Les soldats rwandais en cours de déploiement au Cabo Delgado se sont déjà affrontés au groupe djihadiste autoproclamé dont les exactions ont stoppé la construction des trains de liquéfaction de TotalEnergies.
Débarqués dans la province de Cabo Delgado à partir de la mi-juillet, un millier de soldats et policiers rwandais vont désormais assurer la sécurité du site gazier de TotalEnergies à Afungi et combattre dans toute la région. Selon nos sources, une partie de ces Rwandais vivent désormais dans la base vie dédiée auparavant au personnel de Total et à ses sous-traitants. Ces derniers sont tous repartis à Maputo ou à l’étranger du fait des attaques des groupes rebelles ayant conduit à la force majeure sur la construction des trains de liquéfactions en avril 2021.
Les Rwandais, qui ont déjà ouvert le feu contre les rebelles depuis leur arrivée, fonctionnent pour le moment avec leurs propres moyens (nourriture, équipements). La compagnie nationale RwandAir transporte les soldats et tout leur matériel de Kigali vers Nacala, nœud logistique de la présence rwandaise au Mozambique. De Nacala (province de Nampula), RwandAir rejoint deux destinations de Cabo Delgado, celle d’Afungi ainsi que Mueda, où se trouvent déjà des bases militaires mozambicaines. L’actuel président du pays, Filipe Nyusi, en fonction depuis 2015, est également originaire du district de Mueda, bastion des membres de sa communauté, les Makonde.
La SADC fait son entrée
En parallèle du déploiement des troupes rwandaises, des soldats de la Southern African Development Community (SADC) commencent à arriver également au Mozambique (à terme, ils seront 3 000). Nyusi a tout fait pour éviter une implication trop forte des pays de la région et en particulier de l’Afrique du Sud, avec laquelle la relation est empreinte de grande méfiance. Cependant, il était devenu intenable d’accepter les Rwandais en mettant de côté les forces venant de la SADC.
Les Sud-africains ont déjà envoyé plusieurs avions militaires dans la capitale de Cabo Delgado, à Pemba, où plusieurs centaines de soldats seront positionnés. Trois cents soldats botswanais y ont également élu domicile et les Zimbabwéens devraient prochainement arriver. En Afrique du Sud, le départ de troupes vers le Mozambique fait débat au moment où le pays fait face à des violences et pillages dans les provinces du KwaZulu-Natal et Gauteng à la suite de l’incarcération de l’ancien président Jacob Zuma.
Africa Intelligence