Aujourd’hui marque l’anniversaire de l’adoption du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires en 2017, un événement historique qui rappelle l’importance vitale de travailler ensemble pour éliminer la menace nucléaire. Alors que les tensions géopolitiques s’intensifient et que le risque d’utilisation d’armes nucléaires dans le conflit russo-ukrainien augmente, les dépenses mondiales consacrées aux armes nucléaires ont atteint un montant record de 82,9 milliards de dollars en 2022, il est impératif de repenser nos priorités et de promouvoir la mise en œuvre du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN).
En ce jour de célébration l’anniversaire de l’adoption du TIAN en 2017, nous devons rappeler l’importance de ce traité historique en tant que premier accord multilatéral de désarmement en nucléaire qui représente une lueur d’espoir dans un monde confronté à des défis majeurs en matière de sécurité internationale. Avec 92 signataires et 68 États parties à ce jour, le TIAN offre une voie concrète vers un monde dénucléarisé et sécurisé.
La situation actuelle est d’autant plus préoccupante que l’invasion russe de l’Ukraine constitue une violation flagrante de la sécurité internationale et un exemple concret des risques auxquels nous sommes confrontés. Les tensions ont atteint des niveaux alarmants, et l’utilisation d’armes nucléaires est une menace réelle qui pèse sur la région et le monde entier.
Face à cette situation préoccupante, la mise en œuvre du TIAN devient une nécessité urgente. Dans ce contexte, la menace d’une utilisation d’armes nucléaires s’intensifie, entraîne l’urgence de promouvoir la mise en œuvre du TIAN. Ce traité offre une base solide pour éliminer ces armes de destruction massive, renforcer le droit international humanitaire en interdisant leur utilisation, production, stockage et menace d’utilisation.
Il fournit également des outils juridiques pour la prévention, la vérification et l’élimination des armes nucléaires. Il renforce également le droit international humanitaire en interdisant l’utilisation, la production, le stockage et la menace d’utilisation d’armes nucléaires. En promouvant la ratification et la mise en œuvre du TIAN, nous pouvons créer une norme mondiale contre les armes nucléaires et exhorter les États délivrés de ces armes à entamer des négociations sérieuses en vue de leur élimination complète.
Il est crucial que tous les États, qu’ils soient dotés d’armes nucléaires ou non, s’engagent résolument dans ce processus. En tant que citoyens du monde, nous avons le devoir de sensibiliser, de mobiliser et de faire pression sur nos gouvernements pour qu’ils ratifient et mettent en œuvre le TIAN. Nous devons également soutenir les organisations internationales et non gouvernementales qui œuvrent en faveur du désarmement nucléaire et qui promettent de sauvegarder la mise en œuvre du TIAN.
La mise en œuvre du TIAN nécessite une volonté politique et un engagement mondial. Nous appelons les États dotés d’armes nucléaires à reconsidérer leurs dépenses militaires et à réallouer les ressources vers des initiatives de paix, de développement durable et de désarmement. De plus, nous encourageons tous les pays à ratifier le TIAN et à prendre des mesures concrètes pour renforcer le régime de non-prolifération et promouvoir la sécurité mondiale.
En cette journée importante, engageons-nous à travailler ensemble pour un monde dénucléarisé et pacifique. Nous ne pouvons plus ignorer les conséquences catastrophiques des armes nucléaires. La mise en œuvre du TIAN est un moyen concret d’atteindre cet objectif, en accordant un cadre pour des négociations sérieuses et un désarmement nucléaire complet.
La sécurité mondiale et la survie de l’humanité dépendent de notre capacité à éliminer les armes nucléaires et à prévenir leur utilisation catastrophique. Alors que les tensions géopolitiques augmentent et que le risque d’une escalade nucléaire devient plus concret, il est temps d’agir avec détermination et d’œuvrer ensemble pour la mise en œuvre du TIAN. Nous ne pouvons plus nous permettre de repousser cette responsabilité cruciale. Le temps est venu de faire preuve de courage, de leadership et de solidarité pour un monde plus sûr et débarrassé de la menace nucléaire.
Tribune de Sims Nono Simabatu
Biographie de l’auteur
Sims Nono Simabatu Mayele est un ancien diplomate de la République Démocratique du Congo, expert et chercheur en désarmement et contrôle des armements, Ancien Boursier au programme d’études, de formation et de services consultatifs des Nations Unies en matière de désarmement et ancien élève du Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP).
Il travaille actuellement comme Directeur exécutif du Centre de Recherche et d’Information pour le Désarmement et la Sécurité (CRIDS). Son travail consiste à mettre en œuvre la direction stratégique et de donner des orientations pour atteindre les objectifs de l’organisation.
Au cours de sa carrière (entre 2011 et 2018), il a travaillé comme membre de l’Autorité Nationale et responsable en charge de la mise en œuvre de la Convention sur l’Interdiction des Armes Chimiques (CIAC/RDC) pour le compte du Ministère des Affaires Étrangères et comme expert sur les questions liées au Désarmement et Sécurité Internationale au Ministère de l’Intérieur, Sécurité et Décentralisation pour le compte du Comité National du Désarmement et sécurité internationale.
Il est détenteur d’une licence en Relations Internationales, option politique Internationale (Université de Kinshasa) et d’un Master en Science Politique, orientation Relations Internationales, spécialité paix et sécurité (Université Libre de Bruxelles).
Diplômé aussi en Droit international du désarmement et la mise en œuvre du Traité sur le commerce des armes au Centre de Politique de Sécurité de Genève (GCSP). Sims Mayele est auteur de publication de plusieurs articles sur la thématique désarmement et contrôle des armements. Il a également participé à plusieurs conférences de haut niveaux, séminaires et formations sur le plan international dans le domaine de la diplomatie, désarmement, maîtrise des armements, paix et sécurité et collabore avec plusieurs organisations internationales dans ce domaine.
