Raccordement blocs 1 et 2 :Tshisekedi contourne TotalEnergies et va en Chine pour négocier directement avec la Cnooc

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Le président congolais Félix Tshisekedi se rendra le 26 mai prochain à Pékin, où il rencontrera son homologue chinois Xi Jinping lors d’un entretien bilatéral.

En plus , des questions de l’armement, du renouvellement des contrats chinois » et de la joint-venture sino-congolaise Sicomines qui devraient rapporter « environ 2 à 3 milliards de dollars » à la RDC, le président congolais Félix Tshisekedi sera en Chine pour des négociations pétrolières avec la Cnooc sur le contentieux de deux blocs pétroliers sur le lac Albert.

Le Refus de TotalEnergies de raccorder les blocs pétroliers de la RDC au pipeline EACOP

En effet, TotalEnergies refuse de connecter les blocs pétroliers 1 et 2 du lac Albert au pipeline EACOP.

Selon Kinshasa, la major française joue aux caprices du Rwanda et du M23 vu que les forces armées rwandaises sont les garants de la sécurité des blocs gaziers de TotalEnergies en Mozambique. En outre, La major française TotalEnergies a annoncé la reprise de ses activités en Mozambique a Cabo Delgado sous la protection des militaires rwandais.

TotalEnergies avait pris contact dès 2021 avec les autorités congolaises depuis son bureau de Kigali, d’où la major française pilote ses opérations dans la province mozambicaine du Cabo Delgado selon Africa Intelligence .

Les échanges avaient brutalement pris fin avec la détérioration de la relation entre Kigali et Kinshasa, sur fond de résurgence de la rébellion du M23.

Ce revirement de TotalEnergies est devenu public, lorsque le patron de la major, Patrick Pouyanné, a déclaré en novembre 2022 devant des députés français que « pour des raisons sécuritaires évidentes (…) TotalEnergies ne sera[it] pas présent en RDC pour exploiter du pétrole ».

Des déclarations froidement accueillies par Kinshasa, qui soupçonne Paris de vouloir préserver ses bonnes relations avec le régime rwandais de Paul Kagame.

Ces propos ont bouleversé Budimbu, qui veut contourner le rejet en menant des pourparlers directs avec les pays pour négocier un raccordement à la ligne. « Ce n’est pas Total qui aura le dernier mot », a-t-il déclaré.

« Si TotalEnergies n’autorise pas le transport de brut externe par le pipeline de l’Ouganda et de la Tanzanie , je pense qu’il n’y a pas d’options d’exportation disponibles du côté de la RDC « , a déclaré Pranav Joshi, analyste chez Rystad Energy .

L’option chinoise du pétrole congolais

Aussi stratégiques que convoités, les blocs pétroliers 1 et 2 de la zone du Graben Albertine, dans la partie congolaise du lac Albert, font l’objet d’intenses négociations en coulisses. Actuellement, la plus sérieuse de ces options est une entreprise publique chinoise : des discussions sont en cours entre le ministère des hydrocarbures, dirigé par Didier Budimbu, et China National Offshore Oil Corporation (Cnooc).

Le président congolais Félix Tshisekedi en Chine va saisir cette opportunité pour régler le contentieux du lac Albert avec les deux blocs pétroliers, les plus convoités, qui appartenaient au milliardaire israélien Dan Gertler. La Chine peut aider la RDC à désenclaver son pétrole du lac Albert par l’Ouganda.

La Chine reste déjà le seul financier du pipeline EACOP

Les Chinois semblent prendre en charge le financement du projet d’oléoduc de pétrole brut d’Afrique de l’Est (Eacop), qui a été touché par des problèmes de financement alors que les principaux prêteurs cèdent aux pressions des militants du climat pour qu’ils l’abandonnent.

Il y a une semaine, la Standard Chartered Bank a retiré une offre de 5 milliards de dollars après que des militants ont déclaré que le projet pourrait générer sept fois plus d’émissions de carbone par an que le reste du pays. La compagnie d’assurance Britam a renoncé aussi à un accord d’assurance de l’oléoduc de pétrole brut d’Afrique de l’Est (Eacop) après que sa propre évaluation interne des risques environnementaux et sociaux a révélé que sa participation au projet de 5 milliards de dollars violait les politiques et les normes de performance de ses bailleurs de fonds.Le financement d’Eacop se tourne donc vers la Chine alors que ses entreprises monopolisent les transactions.

Cependant, le géant français de l’énergie a signé un accord avec China Petroleum Pipeline Engineering (CPP) pour la construction et la fourniture de conduites, un développement qui fait basculer le projet transfrontalier vers Pékin, où la plus grande partie des prêts devrait venir. depuis.CPP est une filiale de l’entreprise publique China National Petroleum Corporation (CNPC) et rejoint une autre entité étatique, la China National Offshore Oil Corporation (CNOOC), qui détient une participation de 28,33% dans le pétrole ougandais et de 8% dans Eacop.

La visite du président congolais Félix Tshisekedi en Chine s’inscrit donc dans un cadre de négociation stratégique pour contourner TotalEnergies et négocier directement avec le principal bailleur de fonds du pipeline qui est la Chine.

Coco Kabwika

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