RDC: Célestin Kanyama docteur en Droit en dépit des sanctions européennes prolongées (Ishiaba Kasonga)

Le général Célestin Kanyama se retrouve parmi l’ équipe de 11 de Joseph Kabila dont l’Union Européenne a maintenu les sanctions et interdiction de voyage.Le requérant Célestin Kanyama , représenté par ses avocats   T. Bontinck, P. De Wolf et A. Guillerme,  ont cherché l’annulation de  la décision (PESC) 2019/2109 du Conseil du 9 décembre 2019, dans la mesure où le nom du demandeur (Kanyama) est maintenu au numéro 4 de l’annexe II de la décision 2010/788/PESC du Défendeur(UE) , notamment le Conseil de l’Union européenne. Pour le requérant Kanyama et les avocats de l’équipe de 11  » les dispositions de l’article 3, paragraphe 2, point b), de la décision 2010/788/PESC et de l’article 2 ter, paragraphe 1, point b), du règlement (CE) [n° 1183/2005] sont illégales ; et condamnent  le Conseil Européen aux dépens ». 

Selon le  Jugement  » ECLI:EU:T:2021:585 du 15 septembre 2021 de l’affaire Kanyama en particulier contre le Conseil Européen numéro de référence ( Kanyama v Council Case T-110/20), les sanctions du » bourreau « des congolais sont maintenues par l’Union Européenne. 

Le général Célestin Kanyama est désormais docteur à thèse de la faculté de Droit de l’Université de Kinshasa (UNIKIN). 

La cérémonie de soutenance de sa thèse à eu lieu ce samedi 18 septembre 2021, dans la salle de Promotion Mgr Luc Gillon, au bâtiment administratif de cet alma mater.

« Contribution à la construction d’une politique criminelle de lutte contre le phénomène Kuluna », tel est le sujet de la thèse de doctorat du général Célestin Kaniama.


Après débat et délibération, le jury a déclaré l’ex-numéro un de la sécurité de la ville de Kinshasa docteur à thèse  en Droit.

Une fois nommé professeur, le général Célestin Kanyama va commencer à assurer des cours dans les facultés de Droit.

Mais ce que la thèse du général veut nous faire oublier, ce sont  les charniers  de Maluku et la terreur de l’ère Kaniama.

La » Thèse Kanyama » face aux rapports internationaux « accablants »

 Durant le règne de C. Kaniama, L’ONG britannique « Freedom from Torture » a placé le Congo au quatrième rang mondial des pays où la torture etait pratiquée pour réduire au « silence » .

En 2014, un document sensible révélant un ordre du ministère congolais de l’Intérieur, distribué aux hauts fonctionnaires de l’ANR, de la police et de la Direction Générale de Migration (DGM) suggérait que la torture puisse être utilisée avec « discrétion» contre les opposants comme « méthode de répression  et d’intimidation ». 

Entre novembre 2013 et février 2014, le Ministre de l’Intérieur Richard Muyej officiellement lança l’opération Likofi (coup de poing) visant à éradiquer la délinquance des gangs appelé Kulana à Kinshasa.

Les opérations Likofi I et Likofi II – menées par le Général Célestin Kanyama Tshishiku, commissaire provincial de la Police National Congolaise (PNC) dans la Ville de Kinshasa et le Général Seguin Ngoy Sengelwa, le Commandant de la Légion nationale d’intervention (LENI)- ont fini par répandre davantage de violence et de la terreur  digne de terrorisme urbain où les policiers cagoulés exécutaient les présumés Kulunas et les enfants sur les places publiques de Kinshasa, devant leur famille et voisins.

Certains corps ont été intentionnellement laissés dans les  rues pour faire passer le message, beaucoup de corps ont été amenés à la police  sans les rendre à leur famille et beaucoup des jeunes ont été portés disparus et sans signe de vie dont les familles n’ont jamais eu de nouvelles jusqu’à nos jours.

Le 19 mars 2014, 421 corps non-identifiés ont été enterrés dans une fosse commune à Maluku; les familles de personnes tuées et disparues pendant les opération Likofi I et II –puisque le ministre de l’intérieur a reconnu officiellement avoir interpellé 925 personnes au total sans donner  précision sur le nombre des morts- ont directement liées la fosse commune de Maluku aux opération Likofi.  Et jusqu’à nos jours, aucune enquête -au sujet de la fosse commune- n’a été menées pour rendre des résultats publics.

De ce fait, en février 2015, le gouvernement du Royaume-Uni, « coupable » d’avoir financer une police congolaise qui execute publiquement « les enfants », a mis fin en février 2015  au programme bilatéral d’assistance policière -connu sous le nom de Programme de Responsabilisation du Secteur de la Sécurité et de Réforme de la police et Coopération avec la police Congolaise- en raison des violations des droits humains commises par la Police Nationale Congolaise.

Par Ishiaba Kasonga /Orion Congo Studies Network (OCSN)

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