Trois anciens responsables de l’Agence Congolaise de grands travaux (ACGT) impliqués dans la gestion du contrat chinois, ont été arrêtés, vendredi, au parquet général de Kinshasa-Gombe, en République démocratique du Congo, a appris l’ACP des sources judiciaires. Il s’agit de M. Bisimwa, de son successeur à la tête de cette Agence, Charles Médard Ilunga, et de M. Willy Mbonda, respectivement deux anciens directeurs généraux et un directeur chargé des finances. Selon la source, le parquet général poursuit ces trois anciens hauts cadres de l’ACGT pour détournement des fonds, au regard des résultats des enquêtes menées, dans ce dossier brûlant, par l’Inspection générale des finances (IGF) dans le cadre du contrat sino-congolais.
L’Inspection générale des finances de la RDC a, dans un rapport sur le contrat signé, en 2007, entre un consortium des entreprises chinoises et l’Etat congolais, dénoncé le caractère déséquilibré de ce marché.
Par ce contrat, la partie chinoise s’était engagée, à travers le « Groupement d’Entreprises Chinoises » (GEC), à construire notamment 3.500 km de routes, autant de kilomètres de chemins de fer, 31 hôpitaux de 150 lits et 145 centres de santé. Le tout, pour une valeur estimée à 6,5 milliards de dollars, et en échange de concessions minières en RDC et de prêts à l’État congolais. L’accord a dû être renégocié en 2008, pour offrir des termes plus avantageux à la République démocratique du Congo, après avoir été dénoncé comme « léonin » par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM).
Pour le PG Robert Kumbu, « les éléments en sa possession faisaient état des cas de surfacturation des travaux d’infrastructures réalisés dans le cadre de la Convention de collaboration du 22 avril 2008 du ‘’contrat chinois’’ entre la République démocratique du Congo et le Groupement d’Entreprises chinoises ‘’GEC’’, d’achèvement des travaux pourtant totalement financés et d’inexécution des travaux déjà financés ».
Le PG précise que « la surfacturation dénoncée provient de plusieurs artifices mis en œuvre à l’occasion de la conclusion des contrats des travaux d’infrastructures et de leur exécution ». Pour être concret, Robert Kumbu évoque l’exagération des coûts unitaires et des taux de certains frais normaux, mais aussi l’introduction dans les coûts de rubriques inexistantes dans les marchés du genre « somme à valoir ».
ACP