En dépit d’importants défis, les élections générales sont confirmées pour décembre 2023. Les partis et plateformes politiques s’y préparent chacun à sa manière. Dans les rangs de la mouvance présidentielle, l’Union sacrée s’est renforcée autour de Félix Tshisekedi avec notamment le ralliement de certains proches de Joseph Kabila. Dans l’opposition, aucun grand rassemblement n’a encore vu le jour. Ensemble pour la République continue son implantation dans le pays avec la menace « loi Tshiani » suspendue sur la tête du président de cette jeune formation politique comme une sorte d’épée de Damoclès. Le PPRD se cherche. Son congrès, longtemps annoncé, n’a toujours pas eu lieu. Dans la foulée, il a perdu quelques caciques partis gonfler la plate-forme de Félix Tshisekedi. Dans son sillage, le Front Commun pour le Congo (FCC) va vers le boycott des élections.
Pendant ce temps, Lamuka se déchire. Adolphe Muzito et Martin Fayulu se disputent la gestion de la structure. La division est officielle et chacun ne reconnaît plus à l’autre l’appartenance à cette désormais plateforme électorale qui semble n’en être pas une, parce que non officiellement reconnue, selon la centrale électorale.
Dans un communiqué publié ce weekend, la CENI a fait observer qu’aux termes de l’article 14 de la Loi n° 06/006 du 09 mars 2006 portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales telle que modifiée et complétée à ce jour, « un regroupement politique s’entend comme une association créée par les partis politiques légalement constitués en vue de conquérir et d’exercer le pouvoir par la voie démocratique ».
Ainsi poursuit-elle, sur la dernière liste transmise à la CENI par le Ministère de l’Intérieur, Lamuka n’est nullement repris comme regroupement politique. A la lumière de cette explication, la centrale électorale ne reconnaît pas aux organisations dérivées de Lamuka le droit de faire l’observation du processus électoral en cours en République Démocratique du Congo (RDC).
Au-delà de l’existence légale ou pas de Lamuka, la vraie bataille se base sur l’héritage d’un label qui a fait ses preuves et qui a su mobiliser une partie de l’opinion autour de la candidature de l’opposition en 2018.
Martin Fayulu est-il prêt à renoncer à cette marque politique pour mettre en avant son parti ECIDE ? Compte t-il se pencher sur une nouvelle trouvaille comme tenté en 2022 avec le fameux « Bloc patriotique ». Ressuscitera t-il la « Dynamique de l’opposition, ancêtre de Lamuka ? De son côté Adolphe Muzito s’accrochera t-il sur ce Lamuka ou finalement il fera comme Moise Katumbi qui ne s’est pas attardé sur le vocable Lamuka.
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