Depuis le lundi dernier, la Chambre du conseil, saisie en appel par Vital Kamerhe pour solliciter la liberté provisoire que venait de refuser la Chambre de premier degré, l’a aussi rejeté. Au décompte, on est au sixième rejet à l’endroit de Vital. Six rejets de demandes de liberté provisoire au niveau de la Chambre du conseil, c’est trop. D’autant que c’est juste pendant le temps de l’instruction préjuridictionnelle du Parquet.
Les observateurs lucides se demandent pourquoi Vital Kamerhe continue à demander des libertés provisoires, sachant qu’elles n’aboutiraient pas. Surtout que l’affaire est déjà fixée au Tribunal où la deuxième audience est prévue ce 25 mai.
Il n’y a même pas lieu d’interpréter un dessin dans l’affaire Vital Kamerhe. Il est enfermé comme dans un précipice et ce n’est pas au niveau du Parquet qu’il va triompher pour devenir un prévenu libre, le cours de la procédure étant en train de l’attester. Six rejets de demandes de liberté provisoire ? On n’a jamais connu cela auparavant.
Kamerhe devrait cesser avec des demandes de liberté provisoire et se concentrer sur le fond de l’affaire. Des spécialistes sont d’avis que « ses avocats n’étaient pas à la hauteur à l’audience inaugurale où le Ministère public et le Président les ont écrasés ». En tout cas, à cette audience, ils n’ont pas fait le poids.
INTEGRER DES AVOCATS DE RENOM
Vital Kamerhe devrait tout faire pour suppléer à cette faiblesse, en intégrant des avocats de renom. La preuve, c’est qu’ils perdent trop d’énergie dans des demandes de liberté provisoire pour récolter comme résultat six refus de la Chambre du conseil.
Pourquoi avoir privilégié cette option sans issue dans une affaire qui a des implications politiques? Ce que les avocats de Vital Kamerhe auraient dû faire, c’était au troisième refus, de se préparer déjà pour plaider le fond en cassant, argumentaires à l’appui, les moyens développés par l’accusation qui a montré comment elle était à l’aise. Ils devraient parvenir à renverser la vapeur et dès la prochaine audience.
Les avocats de Vital Kamerhe ne devraient pas perdre de vue qu’il y a un élément susceptible de modifier considérablement le cours du procès par rapport au libanais Jamal. C’est l’arrestation de son neveu, présenté par le Parquet comme la pièce maitresse de l’infraction et qui a été entendu hier au Parquet général près la Cour d’appel de Matete. Eux ne devraient pas faire comme si de rien n’était, mais devraient au contraire se préparer en conséquence.
KANDOLO M.