Sommet Russie-Afrique : F. Tshisekedi a annulé un voyage « passe – temps » en Ukraine et a surtout évité d’entrer dans la lutte d’influence Moscou – Washington

Selon Africa Intelligence, un plan de vol, des ministres éclaireurs et un agenda de rencontres bilatérales avec des officiels russes était au menu dans le cadre du voyage du président congolais Félix Tshisekedi à Saint-Pétersbourg pour le deuxième sommet Russie-Afrique du 27 et 28 juillet jusqu’à ce que le président congolais décide de faire un rétropédalage. L’annulation de son voyage en Russie a été actée le week-end dernier au terme d’une réunion avec plusieurs de ses conseillers, rapporte Africa Intelligence. Le président congolais devrait également ne pas se rendre à Kiev, où il était attendu en amont du sommet de Saint-Pétersbourg pour rencontrer son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Félix Tshisekedi à Kiev, » Un voyage de solidarité » entre pays » agressés » et » occupés », annulé

Selon le cercle du président congolais, la République démocratique du Congo est comme l’Ukraine qui est occupée par les Rwandais via le M23. A la différence, les Etats-Unis, l’Union Européenne et le Royaume-Uni apportent leur soutien militaire à l’Ukraine pour libérer son territoire. En RDC, les occidentaux condamnent le Rwanda seulement en parole et appellent Kinshasa au dialogue avec Bunagana.  Le rapprochement entrepris par Félix Tshisekedi avec les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, n’a pas porté ses fruits sur le plan économique et sécuritaire.

Des difficultés logistiques et sécuritaires de la partie Ukrainienne

Plus des raisons géopolitiques, l’annulation du déplacement de Félix Tshisekedi en Ukraine s’expliquerait davantage par des difficultés logistiques. Des difficultés logistiques pour organiser un voyage officiel en Ukraine avec des éclaireurs congolais et de difficultés d’entrer en contact avec Zelensky, le président ukrainien pour des raisons sécuritaires.

Le président Zelensky est « l’homme le plus protégé » et sa rencontre avec Félix Tshisekedi ne changera en rien sur le cours de la guerre. Car le président congolais Félix Tshisekedi ne pèse pas trop au sein du bloc africain. Notons que le président Zelensky avait rejeté la proposition de médiation de l’Union africaine menée par une délégation de quatre présidents – Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Macky Sall (Sénégal) et Hakainde Hichilema (Zambie), ainsi que Azali Assoumani (Comores), qui dirige l’Union africaine – et des représentants congolais, ougandais et égyptien. Selon la présidence Ukrainienne, » l’Afrique est pro – russe » .

La visite de Félix Tshisekedi en Ukraine ne pouvait que réveiller la colère de Moscou alors que la présidence congolaise voulait simplement assister un Etat agressé(Ukraine), un peuple en deuil sous les bombardements et un président en difficultés (Zelensky).

La colère de Washington : Félix Tshisekedi a évité d’entrer dans ce jeu d’influence USA-Russie

 

Une loi américaine considère des sanctions contre tout État africain qui collabore avec la Russie. C’est dans ce cadre que Washington a pris des mesures drastiques contre les activités du groupe de mercenaires russe en Centrafrique mais aussi au Mali, quelques jours après une mutinerie avortée de son chef Evguéni Prigojine. «Les États-Unis ont pris cette mesure sur la base de preuves montrant que ces fonctionnaires maliens ont contribué aux activités malveillantes du groupe Wagner au Mali», indique le communiqué de l’OFAC.

Les sanctions annoncées le 24 juillet, concernent trois officiers supérieurs de l’armée martienne. Par ailleurs, l’Afrique du Sud était sous pression américaine sur la visite de Vladimir Poutine dans le cadre du sommet des  BRICS jusqu’à ce que le gouvernement Ramaphosa à déclaré que « Poutine ne viendra pas en Afrique du Sud » .

Le président congolais Félix Tshisekedi a évité pour sa part de faire entrer la RDC dans cette lutte d’influence Russie – USA et a préféré annuler son déplacement à Kiev et à Saint-Pétersbourg, « neutralité oblige ». Félix Tshisekedi s’inscrit dans la logique diplomatique que « la RDC est un Etat neutre, ouvert à tout le monde mais pas  acquis ».

Aime Binda

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