Bonsoir, nous sommes le 25/04/2024 et il est 21 h 32.





1. PROBLEMATIQUE

 

La problématique désigne l’ensemble de questions posées dans un domaine de la science, en vue d’une recherche de solution.[1]

 Depuis la disparition de l’URSS, suivi de la consécration hégémonique des Etats-Unis d’Amérique, nous avons assisté à un  démantèlement du communisme international. Cela aurait comme conséquence une reconfiguration géopolitique et géostratégique dans le monde.

 

Si dans les autres continents, les ex-Etats alliés de Moscou ont purement changé de tenue en quittant le pôle socialiste pour celui du libéralisme tout en s’alignant derrière les USA, comme en Afrique : Le Congo-Brazza, l’Angola, en Asie…

En Europe de l’Est par contre, à ce vide politique et géostratégique laissé par le communisme international aurait comme conséquence  le rattachement des anciens Etats du bloc communiste à l’Europe Occidentale et libérale (Pologne, Tchéquie, Slovaquie, Roumanie…)

 

Cette reconfiguration de la région ne sera pas bien vue par

la Russie  qui se considère comme héritière de l’URSS.

En effet, depuis la disparition de l’URSS  la Russie a toujours voulu  tant soit peu à s’imposer comme tête de pôle et l’Unique Superpuissance de la Région. Elle va d’abord chercher à contrôler les différents armements stratégiques et nucléaires, sans oublié les principales voies d’accès et bases stratégiques de la Région jadis détenus par l’URSS et disséminé dans presque tous les Etats faisant partie intégrante de l’URSS.

 

La Russie signera des accords avec ces nouveaux Etats pour le contrôle et sa mainmise sur ces armements et bases stratégiques.

Un autre accord signé avec les anciens Etats de l’URSS, fut  celui de la création de la  communauté des Etats indépendants c’està-dire  de la communauté des Etats Indépendants censé assuré une collaboration et coopération entre les Anciens Etats issus de l’Union Soviétique. Cette politique diplomatique amorcée par la Russie visée à se protéger afin de parer à une tentative euro-américaine de l’anéantir et de la contrôler.

 

Cependant, cette Russie n’était pas assez forte pour empêcher à certains Etats guetté par l’Otan  à lui rester fidèle. En effet les USA et l’U.E à travers l’OTAN ont toujours cherché à contrôler de près ou de loin la Russie, craignant qu’elle ne redevienne puissante, à cela s’ajoute l’énorme potentialité dont regorgent ces Etats à savoir  le gaz-naturel, le pétrole… C’est ainsi que la plupart de ces Etats vont s’adhérer à l’une ou l’autre organisation.

 

L’aminée par une crise économique, et des guerres caucasiennes dont la plus célèbre est celle de la Tchétchénie, la Russie ne semble plus donner signe d’un Etat puissant et fort, aidée même par ces anciens ennemis. 

A l’avènement de VLADIMIR  Poutine comme premier ministre, correspondra une nouvelle politique diplomatique et économique axée  d’abord sur la défense du territoire nationale et la protection de l’espace régionale de la Communauté des Etats Indépendants afin de réveiller le vieux fatigué par son instabilité politique, institutionnelle et économique. La manière où il mit fin à la rébellion Tchétchène fera de lui un homme de confiance auprès de Boris Eltsine qui verra en lui d’un successeur valable pour l’avenir de la Russie.

Ainsi à sa prise du pouvoir, Vladimir Poutine va tirer les leçons de la chute de l’Union Soviétique, et va entreprendre  une réorganisation interne de la Russie. Il va commencer d’abord à  recréer une économie russe forte autour de l’énergie, de la réorganisation  de l’armée et du service de sécurité dont le FSB.

Sans oublié d’une nouvelle politique étrangère.

En effet POUTINE en quête d’une Russie forte, sera

consciente qu’il fallait partir de l’intérieur pour ensuite s’épanouir. Or, la Russie  a toujours considéré de par ses accords mêmes, l’ensemble des Etats membres de la communauté des Etats indépendants comme un des éléments de ses intérêts vitaux et voit d’un mauvais œil de l’expansion  de l’OTAN et de l’Union Européenne vers ces Etats alors frontaliers à elle. Ainsi une nouvelle politique étrangère tournée sur la région s’imposait qui allait lui permettre de contrôler ces Etats.  

 

A la révolution de couleurs soutenue par l’Union européenne et les USA, la Russie va essayer de contrecarrer en renforçant sa présence militaire, stratégique, politique et diplomatique dans la région. Ainsi aux Etats peu fidèle comme l’Ukraine, c’est la politique de la division et de la séparation sécessionniste qui sera appliquée. Ajoutée à cela le brandissement de l’arme énergétique dont le gaz.

Le dernier pays en avoir payé le frais est la Géorgie avec la

création des Etats sécessionnistes d’Océtie du sud et du Daghestan.

 

En effet la nouvelle politique étrangère Russe dans la

région porte le stigmate  de la nouvelle constitution Russe dans son volet de « la nationalité Russe », conscient que les Russes sont presque partout dans les anciens Etats de l’URSS. Cette nouvelle diplomatie dans son volet nationalité  fera que la Russie puisse intervenir partout où les intérêts de la population  russe sont menacés.

Le dernier développement des événements en Géorgie à fait voir la renaissance d’une Russie forte et puissante avec désormais des envies hégémonique craignant  une nouvelle guerre froide.

Alors que pouvons-nous dire de la nouvelle donne russe

dans la région ?

Quelle est le sous-bassement de cette nouvelle politique étrangère  russe face aux Etats de la communauté des Etats indépendants ?

La Russie est-elle redevenue une superpuissance ? Qu’est-

ce à dire d’une nouvelle guerre froide ?

Jusqu’où s’arrêteront les nouvelles ambitions russes ?

 

2. HYPOTHESE 

 

L’hypothèse est une proposition de réponse aux questions que l’on se pose à propos de l’objet de recherche formulé en des termes tels que l’observation et l’analyse puisse fournir une réponse.[2] 

Au début des années 1990, la nouvelle politique étrangère russe d’inspiration libérale connut une profonde transformation par rapport au style traditionnel des relations extérieures de la Russie. Alors que la politique étrangère soviétique avait été centrée sur le maintien de l’hégémonie militaire sur les territoires d’Europe de l’Est, Boris Eltsine incita les anciennes républiques soviétiques, au moment de la chute de l’URSS, à prendre « toute la souveraineté qu’ils pourraient avaler ». Dans les premières années de l’administration Eltsine, le ministre des Affaires étrangères russe annonça aussi que la nouvelle politique extérieure serait fondée sur des valeurs démocratiques et la priorité fut accordée à l’intégration économique et politique avec la communauté des États occidentaux. Le système impérial russe, qui s’était perpétué dans l’époque soviétique, subit donc à cette époque un profond recul et plusieurs crurent à l’installation d’une politique étrangère durablement nonimpérialiste, libérale et pacifique en Russie.

Malgré ces bonnes intentions, les dirigeants russes étaient soucieux de maintenir le statut de puissance, du moins régionale, de la Russie au niveau international. C’est pourquoi des efforts furent paradoxalement faits, durant les deux présidences de Boris Eltsine, pour garder un maximum de liens politiques et économiques avec les nouveaux États indépendants de l’URSS. La Communauté des États indépendants (CEI) fut ainsi instaurée en 1991 pour conserver des structures communes dans les domaines économiques et militaires.

Ainsi, depuis la chute de l’URSS, la Russie est en conquête d’une nouvelle identité, cherchant avant tout à surmonter son déclin; et depuis le déclenchement de la deuxième guerre en Tchétchénie à la fin de 1999, le pouvoir central renforce son emprise sur tout le pays et vise justement à promouvoir ses intérêts nationaux et donc à accroître sa puissance en Europe.

 

La Russie exploite pour faire valoir ses intérêts au travers des relations diplomatiques essentiellement bilatérales. Moscou  se sert également de la communauté des Etats Indépendants (CEI) pour asseoir son influence en Asie centrale et faire en sorte qu’aucun autre pays ne vienne contrecarrer ses plans dans cette zone. 

 

De plus, l’extension de la puissance passe par le canal énergétique, qu’elle exploite largement : le Kremlin va utiliser la rente énergétique comme levier pour son développement économique, il va faire en sorte de mettre en concurrence les grands pays consommateurs de son gaz et de son pétrole mais aussi d’utiliser la manne pétrolière et gazière comme moyen de pression voire de chantage à la livraison. 

 

Par ailleurs, les voies de transport du gaz et du pétrole sont aussi un facteur de puissance, au vu des pays que traversent oléoducs et gazoducs. 

 

En outre, Poutine utilise le canal financier comme un vecteur de puissance, preuve en est la Prise de participation de la Russie dans le groupe EADS et tous les enjeux qu’elle implique.

 

La Russie emploie des procédés particuliers pour s’allier un

pays. La force de la diplomatie russe réside dans le fait de toujours dire à son interlocuteur ce qu’il souhaite entendre (conformément à l’adage de Lénine : « Dites-leur ce qu’ils veulent entendre ») et de favoriser des relations bilatérales dans lesquelles elle est toujours en position de force et avec qui elle feindra une grande amitié. « Avec les Français, elle parlera de multipolarité ; avec les Américains de lutte contre le terrorisme ; avec les Italiens de contrats gaziers ; avec les Allemands de la relation privilégiée germano-russe dans la tradition de Bismarck ».1 Moscou utilise également les organes multilatéraux comme l’ONU, le Conseil de l’Europe ou le G8 pour mettre en avant ses ambitions globales.

 

La Russie n’est pas encore redevenue une superpuissance mondiale, mais si rien n’est fait pour la stopper, elle pourra la redevenir. Car elle a tous les atouts afin qu’elle récupère sa place hégémonique. Cependant elle est une puissance énergétique et régionale.

 

 

Dans la configuration actuelle, la Russie reste encore une puissance moyenne, elle est une puissance régionale,  mais a encore une force de nuisance pour le reste du monde.

 

 

3. INTERET DU SUJET

 

La nouvelle politique énergétique Russe, les ambitions de Vladimir Poutine à vouloir demeurer au pouvoir, la réorganisation de l’outil sécuritaire russe le tout  enrôler d’une nouvelle politique étrangère ont rendu cette  étude nécessaire. Le dernier développement de la crise géorgienne n’est que la partie émergée de l’iceberg trouvant son fondement dans cette nouvelle politique étrangère.

 

4. DELIMITATION DU SUJET

 

Concernant la délimitation temporelle, nous avons choisi la période allant de 1918 marquant la révolution Bolcheviks russe à nos jours c’est-à-dire janvier 2009 marqué par les crises tchétchène, géorgienne, Ukrainienne…

 

A ce qui Concerner la délimitation spatiale nous avons  pris

la Russie  avec ses voisins Européens ajouté aux Etats-Unis.

 

5. METHODOLOGIE&TECHNIQUE 

 

La méthode est l’ensemble des opérations intellectuelles

par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les démontre, les vérifie.[3] 

 

En ce qui concerne la méthode, nous avons opté pour la méthode historico-sociologique[4], car elle va nous permettre de bien appréhender la région caucasienne en général et de la communauté des Etats Indépendants en particulier  dans sa propre dynamique évolutive. Il s’agira ici de se référer à la genèse, aux antécédents et à l’évolution dans le temps.

      

Nous aurons aussi à utiliser la méthode systémique qui va nous permettre de mieux appréhender la société internationale dans son dynamisme conflictuel, entre d’une part l’union européenne, les USA et l’OTAN et de l’autre la Russie et la communauté des Etats Indépendants.

 

Comme technique nous avons opté pour la technique

documentaire et audiovisuelle vu la portée du sujet.

 

 

6. PLAN SOMMAIRE

 

Hormis l’introduction et la conclusion, notre travail s’articule autour de quatre chapitres.    Le premier chapitre est consacré aux considérations générales, le deuxième chapitre parle de la présentation de la communauté des Etats Indépendants, le troisième chapitre analyse la politique Etrangère de la Russie, le quatrième chapitre parlera de la nouvelle politique étrangère Russe et de son impact sur la communauté des Etats Indépendants.

 

 

PREMIER CHAPITRE : CONSIDERATIONS GENERALES 

 

Pour une bonne compréhension  de ce travail nous

tacherons de définir la section qui suit certains concepts opératoires aux quels nous ferons allusions dans cette étude.

 

SECTION 1 : DEFINITIONS DES CONCEPTS

§.1 : la politique étrangère

 

La politique étrangère peut être définie comme l’ensemble

des objectifs essentiels qu’un Etat assure dans ses rapports avec les autres sujets de relations internationales.[5]

 

La politique étrangère est avant tout une politique d’intérêt

qui peut inclure la solidarité et la coopération internationale.

 

La politique étrangère étant l’ensemble des objectifs  poursuivis par un Etat dans ses rapports avec l’étranger, de prime abord, les Etats poursuivent les intérêts nationaux, l’idée de coopération vient après, les intérêts peuvent  être de nature politique, économique, culturelle, militaire etc.…

-  L’intérêt  de nature politique

Relations privilégiés entre deux Etats concernes. Exemple :

la France avec ses anciennes colonies.

-  L’intérêt de nature économique

Défense des intérêts économiques des pays protecteurs

des  matières premières. Exemple : les pays membres de l’OPEP.6 L’intérêt de nature culturelle[6]

Défense des intérêts culturels. Exemple la France avec la

francophonie, l’Angleterre avec le Commonwealth.

 

SECTION 2 : LA DIPLOMATIE ET SON ROLE

 

En fait la diplomatie est l’instrument par lequel les Etats

conduisent leurs relations extérieures et son rôle n’a cessé de croître étant donné l’augmentation constante  du nombre des Etats souverains et indépendants. Le rôle de la diplomatie est l’art d’exécution du programme  que le gouvernement s’est aligné dans ce domaine, son application méthodique et quotidienne par le moyen de négociation.[7]  

 

Au temps de conservation, ainsi la forme des rapports

entre les Etats crachoter par les entretiens des rapports officiels et recherche par les négociations d’un ajustement des internes en présence par voie d’accord direct, la diplomatie est l’art d’ordonner, de diriger, de pratiquer, de négociation au nom de l’Etat.

Pour Kissinger appuie cette thèse lorsqu’il écrit dans son acception classique, la diplomatie consiste à rapprocher des points de vue divergents par le biais de la négociation.[8]

Pour parapher une formule célèbre, on pourrait dire que la

diplomatie est la continuation de la guerre par d’autres moyens. 

Le but poursuivis par chacun de ceux qui participent au jeu diplomatique est comme dans la guerre, afin d’assurer la sauvegarde des intérêts nationaux dont il est responsable et de parvenir  à la réalisation des objectifs qu’il s’est fixé.[9]   

CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA COMMUNAUTÉ DES ETATS INDÉPENDANTS(CEI)

 

     La communauté des Etats indépendants (CEI)) est une entité intergouvernementale composée de 12 anciennes républiques     soviétiques.         Conformément à      ses   instruments constitutifs, les accords de Minsk et d'Alma-Ata, la Communauté des Etats indépendants est dépourvue de personnalité juridique internationale. Pour cette raison, la collectivité des anciennes républiques soviétiques n'est pas une Organisation Internationale.

La communauté des Etats indépendants fut créée le 8 décembre 1991 par le Traité de Minsk, signé par les présidents de RFSSR et de l'Ukraine et par le président du parlement de la République de Belarus. Depuis le 15 avril 1994 la collectivité regroupe douze anciennes républiques d'URSS. En 2007, la communauté des Etats indépendants comptait onze membres à part entière. Ce nombre risque d'être réduit davantage : en août 2005, le Turkménistan décide de devenir « membre associé », l'Ukraine, la Géorgie et la Moldavie évoquent l'éventuelle dénonciation des accords constitutifs. Cependant, aucune mesure concrète n'a été entreprise dans ce sens. Le 12 août 2008, suite aux affrontements avec la Russie, la Géorgie annonce son départ de la communauté des Etats indépendants.

SECTION 1 : CREATION ET EVOLUTION

 

La communauté des Etats indépendants est une collectivité intergouvernementale de coopération dont l'identité politique et juridique reste incertaine. Elle a été créée par Boris Eltsine, Leonid

Kravtchouk et Stanislas Chouchkievitch le 8 décembre 1991 lors de


leur réunion à la résidence de Viskouly. L'accord constitutif de la communauté des Etats indépendants était supposé faciliter l'accès à l'indépendance des républiques soviétiques et développer la coopération multilatérale.

Le 21 décembre 1991, lors du sommet de Alma-Ata, au Kazakhstan, la communauté des Etats indépendants est élargie à huit autres Etats issus de l'URSS : la Moldavie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Turkménistan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan. Tout comme l'Ukraine, la Fédération de

Russie et le Belarus détiennent le statut de membre fondateur de la Communauté.

La charte de la communauté des Etats indépendants a été adoptée en 1993, la même année les États indépendants ont créé une union économique dans le but de développer la coopération économique et commerciale. La Géorgie a été contrainte de demander l'adhésion à la communauté des Etats indépendants en raison de la déstabilisation de la situation politique en Abkhazie et dans la région de Tskhinvali10.

Entre 1994 et 1999 la communauté des Etats indépendants s'est trouvée en paralysie. Une réforme de ses organes exécutifs a été entreprise dans les années 2000. La majorité de projets initiés dans le cadre de la communauté des Etats indépendants ont échoué. En 2005, le Turkménistan a fait connaître sa décision de dégrader sa participation au niveau d'observation. La Géorgie, la Moldavie et l'Ukraine ont informé de leur éventuelle sortie de l'association.

Malgré l'échec observée de la communauté des Etats indépendants, certaines anciennes républiques soviétiques restent cependant groupées en matière économique via la communauté économique eurasienne, et militaire via l'organisation du Traité de sécurité collective. De ce fait, une intégration à long terme « à

                                                          

10

l'européenne » n'est pas encore totalement exclue pour une partie réduite de l'ancien espace soviétique.

La Géorgie, suite au conflit militaire l'opposant à la Russie, a voté le 14 août 2008, la sortie unilatérale de son pays de la Communauté des Etats Indépendants.

§1 : Les Différents Etats de la CEI

         Russie (1991) 

         Biélorussie (1991) 

         Arménie (1991) 

         Kazakhstan (1991) 

         Kirghizistan (1991) 

         Tadjikistan (1991) 

         Azerbaïdjan (1993) 

         Moldavie (1994) 

         Ouzbékistan (2000) 

§2 : Etat Associé

TURKMENISTAN (2005) : Conformément à la Charte de la CEI, le Turkménistan a souhaité acquérir le statut d'observateur au sein de l'organisation. Cependant sa demande est bloquée par la présidence du Conseil des chefs d'État depuis la réunion de Kazan en 2005. 

§3 : Anciens Etats

 

UKRAINE : Le pays n'est plus un État membre de la CEI en raison du rejet de la Charte de la CEI du 22 janvier 1993. Il n'est pas un membre associé non plus. Kiev, cependant, reconnaît sa qualité de fondateur de l'organisation aux termes de l'accord sur la création de la CEI du 8 décembre 1991 et des accords d'Alma-Ata du 21 décembre 1991. 

GEORGIE : Le 14 août 2008, le parlement géorgien a voté

la sortie de la Géorgie de la CEI.[10]

 

 

 

Section 2 : Situation Générale de Chaque Etat Membre

 

§1 : LA BIELORUSSIE

 

ETAT d’Europe qui fut, jusqu’en 1991, l’une des républiques fédérées de l’URSS, à la frontière de la Pologne ; 207600 km2 ; 10200000 hab.cap Minsk nature de l’Etat : régime présidentiel. Langue officielle : biélorusse. Monnaie : rouble.

Population : biélorusses (78%) ; Russe (13%) ; polonais (4%).

§2. ARMENIE

 

Etat d’Asie occidentale, république fédérée de l’URSS jusqu’en 1991 ; 28 800 km2 ; 3 410 000 hab., capitale : Erevan. Population arméniens (90%) ; Azerbaïdjanais (5%) ; russes (2%) ;

Kurdes (2%). Langue officielle arménienne, religion : Catholicisme

 

§3. KAZAKHSTAN

 

Etat d’Asie centre (qui fut, jusqu’en 1991, l’une des républiques fédérées de l’URSS), bordé par la mer caspienne à l’ouest, la Russie au Nord, la chine à l’Est, le Turkménistan au sud ; 2715100 km2 ; 16600000 hab. (kazakhs : 36% ; russe : 37,5%) ; cap alma-Ata.12

12

§4. KIRGHIZISTAN

 

Etat d’Asie centrale (qui fut jusqu’en 1991 l’une des républiques fédérées de l’URSS), entourée du Tadjikistan au sud, de l’Ouzbékistan à l’Ouest, du Kazakhstan au Nord et de la Chine à l’Est ; 198500 km2 ; 4,3 millions d’habitant (dont environ 50% de

Kirghiz ; 21,5% de Russes, 12% d’Ouzbeks) ; capitale : Bichkek

 

§5 : TADJIKISTAN 

 

Etat d’Asie centrale qui fut jusqu’en 1991 l’une des République fédérées de l’URSS, située aux frontières du Kirghizstan au nord, de l’Ouzbékistan  à l’ouest, par l’Afghanistan au sud, et la Chine à l’Est. 143 100 km2, 5112 000 habitant, (Tadjiks 63%, Ouzbeks 24%, Russes 12%, capitale Douchanbé.

§6 : AZERBAÏDJAN 

 

Etat d’Asie occidentale (république de l’URSS jusqu’en 1991), en Transcaucasie, s’ouvrant à l’Est sur la mer Caspienne ; 86600 Km2 ; 7029000 habitant  capitale : Bakou, république parlementaire, population : Azerbaïdjan (80%), Arménien (8%), Russes (8%), langue officielle : Azerbaïdjan : islam chiite.

 

§7 : MOLDAVIE

 

Etat d’Europe, qui fut jusqu’en 1991 l’une des républiques fédérées de l’URSS, limité à l’Ouest  par la Roumanie, à l’Est par l’Ukraine, entre le Dniestr et le Prout, 333700 km2, 4,5 millions d’habitant. (Moldaves 65%, Ukrainiens 14%, Russes 13%, capitale Chisinau.

§8 : OUZBEKISTAN

 

Etat d’Asie, qui fut jusqu’en 1991, l’une des républiques

fédérées de l’URSS, bordé à l’Ouest par la mer d’Aral et frontalier du Kazakhstan au nord, du Kirghizstan et du Tadjikistan à l’est du Turkménistan au sud, 4496000 km2 , 19906000 hab. (Ouzbèks, 70% Russes, 8% ; minorités Tadjike, tatare et Kazakhe) ; capitale Tachkent.13

 

§9 : TURKMENISTAN

 

Etat d’Asie centrale  l’une des républiques fédérées de l’URSS, jusqu’en 1991, qui s’étend d’est en ouest, de la mer Caspienne à l’Amou-Daria, et de l’Ouzbékistan et du Kazakhstan au Nord, à l’Iran et à l’Afghanistan au sud. 488100 km2, 3807 000 habitants. Turkmène 70%, Russes 9,5%, Ouzbèks 8,5%), capitale :

Achkhabad.

 

§10 : UKRAINE

 

Etat d’Europe, qui fut jusqu’en 1991 l’un des républiques

fédérées de l’URSS, sur la mer Noire, frontaliers de la Biélorussie  au Nord, de la Russie à l’Est, de la Moldavie, de la Roumanie, de la Hongrie, de la Slovaquie et de la Pologne à l’Ouest ; 603 700 km2 , 51 704 000 habitant (74% d’Ukrainiens, 22% de Russes) ; capitale Kiev, Religion : Orthodoxes, catholiques, uniates.

§11 : GEORGIE

 

Etat d’Europe qui fut jusqu’en 1991 l’une des républiques fédérées de l’URSS sur la côte est de la mer Noire, entouré de la

Turquie au sud, de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan à l’est, de la Russie

                                                          

13

au nord : 69 700 km2 5 500000 habitant, capitale Tbilissi, langue : géorgien, population : géorgien (70%), Arménien (8%), Azéris (5,7%), minorités ossète et abkhaze. Religion : christianisme (rite géorgien).

           

         §12 : La RUSSIE   

    La Russie ou Fédération de Russie est un pays peuplé de 142 millions d'habitants (2007) 1 situé à cheval sur l'Europe et l'Asie. Son territoire, qui s'étend sur plus de 17 millions de km², 8 000 km séparant Kaliningrad de Vladivostok, en fait le plus grand pays de la planète. Bien qu'entourée de nombreux océans et mers, la Russie est caractérisée par un climat continental et les rigueurs hivernales sur la majeure partie du territoire.

La Russie dispose de ressources minières (charbon, fer,

nickel, diamant, etc.) et énergétiques (pétrole, gaz) abondantes, qui en font l'un des principaux producteurs et exportateurs mondiaux. Elle a hérité de l'URSS une industrie lourde puissante (aciérie, raffineries, industrie chimique). Les secteurs liés à l'armement et à l'aérospatiale sont également fortement développés, ce qui a permis au pays de jouer un rôle pionnier dans la course à l'espace.

Depuis le début des réformes de la deuxième moitié des années 1980 (perestroïka et glasnost), le pays a graduellement opté pour un régime parlementaire pluraliste et l'économie de marché.

La Russie fut la plus importante des 15 républiques de l'Union soviétique dont elle constituait le noyau historique. L'URSS éclate en 1991 en 15 pays indépendants, dont la Fédération de Russie, qui a repris de l'ancienne grande puissance mondiale les 3/4 de son territoire, plus de la moitié de sa population, les deux tiers de son industrie et la moitié de sa production agricole. Principale héritière de l'ancienne Union soviétique, elle occupe désormais sa place dans les institutions internationales, dont le siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies, tout en assumant également le passif financier de l'URSS.


La Russie est une fédération constituée de 83 sujets disposant d'une autonomie politique et économique variable. Le découpage, tenant compte entre autres de la présence de minorités, existait déjà dans l'ancienne URSS.

 

La Russie a une superficie de 17 millions de km² qui représente deux fois celle des États-Unis et 32 fois celle de la France. Le pays est à cheval sur l'Europe (25,3 %) et l'Asie (74,7 %).  S'étirant sur 8 000 km d'ouest en est, la Russie s'étend sur onze fuseaux horaires.

 Du fait de sa taille, le pays présente de nombreux types de paysages parmi lesquels prédominent des étendues relativement plates couvertes selon la latitude de toundra, de taïga, de forêts ou de steppes. La Russie d'Europe, définie de manière arbitraire comme la partie du pays située à l'ouest de l'Oural, présente successivement en allant du nord au sud les paysages suivants : au nord la partie la plus froide est le règne de la toundra à laquelle succède en allant vers le sud les forêts de conifères, puis les forêts mixtes (feuillus et conifères), les prairies, et enfin la steppe semidésertique (près de la mer Caspienne).

 Le changement de végétation suit celui du climat. La Sibérie - la partie située à l'est de l'Oural - présente la même succession de paysages mais c'est surtout la taïga, forêt plus ou moins clairsemée composée majoritairement de conifères, qui prédomine.

La Russie possède des frontières terrestres avec 14 pays (dans l'ordre inverse des aiguilles d'une montre, en partant du plus au nord) : la Norvège 167 km, la Finlande 1 313 km, l'Estonie 294 km, la Lettonie 217 km, la Biélorussie 959 km, la Lituanie 227 km, la Pologne 206 km, l'Ukraine 1 576 km, la Géorgie 723 km, l'Azerbaïdjan 284 km, le Kazakhstan 6 846 km, la Chine 3 645 km, la Mongolie 3 441 km et la Corée du Nord 19 km. Elle possède également des frontières avec deux républiques séparatistes de Géorgie, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud dont elle a reconnu l'indépendance en 2008.

 

Les régions disposent d'une certaine autonomie mais, depuis 2005, les gouverneurs des régions ne sont plus élus mais désignés par le président.

Les principaux partis sont le parti du président Poutine Russie Unie (231 sièges à la Douma aux élections de 2003), le Parti communiste de la Fédération de Russie (51 sièges), Radina (37 sièges), et le LDPR (37 sièges). La majorité des trois quarts est nécessaire à la destitution du chef de l'État.

a. Subdivision de la Russie

La Russie est une fédération constituée de 83 sujets qui disposent chacun d'une certaine autonomie. Chaque sujet envoi deux représentants au conseil de la Fédération (le sénat). La présence de 128 nationalités et le poids de l'histoire ont abouti à un découpage du territoire en de nombreux sous-ensembles aux dimensions et fonctionnement variables. La fédération de Russie est constituée de :

       21 républiques qui constituent les territoires d'ethnies (comme le Tatarstan) et disposent de la plus grande autonomie ; 

       46 oblasts (régions) (en russe область) et 9 kraïs (territoires) qui recouvrent les parties du territoire occupées de longue date par les Russes ; 

       4 okrougs (districts autonomes) constitués également sur une base ethnique, disposent d'une autonomie beaucoup plus faible et sont rattachés à une autre région ; 

       2 villes d'importance fédérale, Moscou et Saint-Pétersbourg, avec leurs banlieues proches. 

Le Birobidjan garde un statut particulier : il avait été prévu par Staline comme une terre d'accueil des juifs d'URSS.

Les sujets ont un pouvoir législatif encadré par la Constitution : les Républiques ont une Constitution tandis qu'on parle de statut pour les oblasts, kraïs, okrougs et villes. Chaque sujet dispose de 40 % des ressources fiscales collectées pour ses dépenses de fonctionnement et d'investissement.

 

 

Section 3 : l’Avenir de la CEI

 

Dans         quelle       mesure     la     Communauté    des   États Indépendants (CEI), qui regroupe les anciennes républiques soviétiques hors Etats baltes, reste un espace géopolitique à part entière ? La question mérite d’être posée au moment où le renouveau politico-économique que connaît la Russie depuis 1999 a réinsufflé des dynamiques centripètes dans un contexte général où les tendances centrifuges, depuis la fin de l’URSS,  se poursuivent. C’est la conjonction contradictoire de ces deux processus qui rend la situation actuelle de la CEI si instable et, au premier abord, si confuse[11].

Au delà des crises plus ou moins spectaculaires qui secouent la CEI depuis sa création, la question est de savoir, en étudiant les transformations en profondeur de cet espace hétérogène, si la Russie a encore les moyens d’y maintenir une certaine cohésion, ou bien si elle devra au contraire assister au démembrement progressif de la CEI au profit d’autres aires géopolitiques.

L’analyse de la dialectique intégration/désintégration, à

l’œuvre au sein de la CEI, doit prendre en compte les trois grands domaines de la politique, de l’économie et de la culture, au travers desquels s’exprime la puissance d’un Etat moderne.[12] 

 

CHAPITRE III : LA  POLITIQUE ETRANGERE RUSSE

 

Section 1 : L’Ancienne et la Nouvelle Politique Etrangère Russe

§1 : La Politique Etrangère Russe de 1990 à 2000 

Au début des années 1990, la nouvelle politique étrangère russe d’inspiration libérale connut une profonde transformation par rapport au style traditionnel des relations extérieures de la Russie. Alors que la politique étrangère soviétique avait été centrée sur le maintien de l’hégémonie militaire sur les territoires d’Europe de l’Est, Boris Eltsine incita les anciennes républiques soviétiques, au moment de la chute de l’URSS, à prendre « toute la souveraineté qu’ils pourraient avaler ». Dans les premières années de l’administration Eltsine, le ministre des Affaires étrangères russe annonça aussi que la nouvelle politique extérieure serait fondée sur des valeurs démocratiques, et la priorité fut accordée à l’intégration économique et politique avec la communauté des États occidentaux. Le système impérial russe, qui s’était perpétué dans l’époque soviétique, subit donc à cette époque un profond recul et plusieurs crurent à l’installation d’une politique étrangère durablement nonimpérialiste, libérale et pacifique en Russie[13].

Malgré ces bonnes intentions, les dirigeants russes étaient soucieux de maintenir le statut de puissance, du moins régionale, de la Russie au niveau international. C’est pourquoi des efforts furent paradoxalement faits, durant les deux présidences de Boris Eltsine, pour garder un maximum de liens politiques et économiques avec les nouveaux États indépendants de l’URSS.

 La Communauté des États indépendants (CEI) fut ainsi instaurée en 1991 pour conserver des structures communes dans les domaines économiques et militaires. Au milieu des années 1990, la Russie et la Biélorussie entrèrent dans un intense processus devant mener à une éventuelle unification et, sous l’influence d’Evgueni Primakov ministre des Affaires étrangères à partir de 1996, la Russie donna une importance croissante à ses relations avec ses partenaires asiatiques. Le Traité de Shanghai comprenant la Russie la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan fut entre autre signé pour développer la coopération et les relations économiques et militaires entre les membres. L’ensemble de ces traités devait ainsi servir à positionner la Russie comme puissance intégratrice dans l’ancien espace soviétique.[14]

 

Suite au démembrement de l'Union soviétique, la volonté de rattacher la Russie au système économique mondial fut l'un des objectifs les plus flagrants du gouvernement de Boris Eltsine. Pour y parvenir, une stratégie de complaisance et de rapprochement avec l'Europe occidentale, et, surtout, les États-Unis est déployée : demande d'adhésion au Fonds monétaire international (FMI), à la Banque mondiale ou encore la coopération rapprochée avec l'OTAN, participation à la FORPRONU (Force de Protection des Nations unies) en ex-Yougoslavie, signature d'accords visant la réduction des armements et l'interdiction des armes chimiques.

Certains experts conjuguent cette période d'ouverture et d'optimisme avec la personnalité du ministre russe des Affaires étrangères de l'époque Andreï Kozyrev dont les objectifs sont le développement et la revitalisation d'une économie au bord de la faillite.[15]

Commencé en 1996, le second mandat de Boris Eltsine est marqué sur le plan géostratégique, par une réduction de l'optimisme russe dans ses relations avec l'Occident. Evgueni Primakov, le successeur de Kozyrev, considère que les efforts d'apaisement et de rapprochement avec l'ancien adversaire n'ont pas permis de récolter les fruits escomptés. De manière générale, une ligne plus distante s'établit entre Moscou et Washington. Dans ce cadre, l'avancée de l'OTAN dans l'espace d'influence autrefois inféodé à Moscou est perçue comme une sorte de fer de lance antirusse. Avec la décision de l'OTAN d'intervenir militairement au Kosovo, les relations russoaméricaines connaissent encore une période de froideur : annulation d'un voyage de Primakov (alors que celui-ci était déjà en route), fermeture du bureau de la représentation militaire russe auprès de l'OTAN à Bruxelles.[16]

 

La     campagne         dévastatrice      et     de    puissante économiquement de la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) a précipité la débâcle économique et a suscité de vives critiques en Occident ce qui a fragilisé encore plus la position géostratégique de la Russie. La dépression économique qui s'en suivit en 1998 a culminé avec une crise financière majeure, marquée par une dévaluation brutale du rouble et un endettement record.[17]

L'arrivée de Vladimir Poutine, d'abord en tant que Premier

ministre sur la scène politique russe s'insère dans la continuité d'une diplomatie crédible qui tente d'équilibrer un partenariat renforcé avec une fermeté retrouvée avec l'Occident. L'accession de Poutine à la présidence en 2000, renforcée par une spectaculaire reprise économique et le succès dans la seconde guerre de Tchétchénie, rendit possible l'élaboration d'une nouvelle doctrine militaire (avril 2000) dans laquelle le renforcement de l'appareil militaire russe doit servir les intérêts géostratégiques de l'État sans se préoccuper des considérations occidentales. Ce durcissement russe présageait, alors, qu'une entente entre les États-Unis et la Russie ne seraient pas parfaite.

Les attaques terroristes du 11 septembre 2001 sur les États-Unis a transformé la donne géostratégique pour la Russie et a donné une impulsion à l'établissement de relations plus rapprochées entre la Russie et les États-Unis. Le soutien de la Russie dans la lutte contre le terrorisme établit un climat d'authentique cordialité et de coopération ainsi qu'une véritable nouvelle alliance entre les deux puissances. Une perception commune des intérêts internationaux russes et Etats unies permettent à la Russie de revenir en force sur la scène internationale en jouant un rôle prédominant dans la lutte contre le terrorisme ou dans les tentatives de médiation dans les conflits complexes comme les dossiers palestinien ou iranien.

 

Plusieurs évènements de la fin des années 1990 et du début des années 2000 ont provoqué un profond retournement dans l’évolution politico-économique russe qui malgré ses aspirations de puissance régionale devait mener vers la « normalisation » de la Russie au sein de la communauté occidentale. La crise financière de 1998 imposa d’abord un profond discrédit aux organisations financières internationales et incita les dirigeants russes à adopter une politique économique plus conservatrice. Les difficultés que la Russie connut dans son processus d’adhésion à l’OMC fut croire à de nombreux observateurs que la Russie recevait un traitement injuste de la part des puissances occidentales en matière commerciale. 

Enfin, les tensions géopolitiques croissantes entre autres causées par le retrait américain du Traité Anti Balistique Missile (ABM) en 2002, par les projets d’extension de l’OTAN et du bouclier anti-missile américain en Europe de l’Est et par la multiplication des « révolutions de couleur » dans l’ancien espace soviétique, sont certainement des éléments qui soulevèrent de fortes réactions défensives et un retournement de la politique étrangère de la Russie.

§2.  La politique étrangère Russe de 2001 à 2008                           

 

« Le mystère entouré d’une énigme », cette phrase employée par Churchill pour évoquer l’URSS garde toute sa pertinence aujourd’hui. Il est en effet difficile aujourd’hui de dégager une logique dans la politique étrangère russe quinze ans après la dislocation du bloc soviétique. Cependant, par rapport aux années Eltsine, la Russie a profité des prix énergétiques pour retrouver ses marges de manœuvre. Elle est sortie de la logique d’assistance, ce qui bouleverse ses relations avec UE. 

Aujourd’hui, elle mobilise ses ressources pour reprendre pied dans l’espace postsoviétique et dans un monde multipolaire. Quelles sont donc les tendances lourdes de la politique étrangère russe ? Quels sont les moyens utilisés ? Et enfin quelles en sont les limites ?

À la suite de l’élection de Vladimir Poutine, la Russie accrut ses efforts d’intégration régionale dans les domaines économiques et militaires. En 2001, l’Organisation du Traité de coopération de Shanghai est fondée en tant qu’organisation internationale de plein droit et intensifie la coopération militaire entre ses membres. La Russie crée aussi en mai 2001, la Communauté économique eurasienne (CEE) avec la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan pour libéraliser davantage le commerce commun, et l’Organisation du Traité de sécurité collective en 2003, pour lier les membres de la CEI dans un traité de défense collective. Comme l’exprime Vladimir Poutine en 2003, les dirigeants russes considèrent à partir de cette période, « l’espace de la CEI comme la sphère des intérêts stratégiques de la Russie ».

 Au début du deuxième mandat présidentiel de Poutine, l’espace politico-économique de la CEI et de la CEE est ainsi devenu la priorité incontestable de la politique étrangère de la Russie. Cette dernière, selon les termes de Vladimir Poutine, peut ainsi poursuive sa « mission civilisatrice » sur le continent eurasiatique, mission consistant à « s’assurer que les valeurs démocratiques, combinées avec les intérêts nationaux, enrichissent et renforcent leur communauté historique ». Dans les années qui suivront, la Russie réaffirmera d’ailleurs sa présence régionale en installant plusieurs bases militaires dans les pays d’Asie centrale et en renforçant considérablement la flotte de la mer Caspienne.[18]

§3. Le Nationalisme Russe

 

Il sied  de se demander si l’envie actuelle de la Russie dans sa politique hégémonique dans la Région caucasienne est dictée par une identité culturelle  ou une manifestation de puissance. Quand on sait qu’à plusieurs fois les autorités Russes  menacent les Etats membres de la CEI d’une alliance directe avec les USA. Les actions entreprises vont souvent dans le cadre d’un soutien à une minorité de russophone habitant la région ou carrément d’une scission d’une partie du pays au profit de la dite communauté dont la Géorgie en fut la dernière victime.[19]       

1. Quelle identité Russe ?

 

L’identité de la Russie actuelle n’est pas simple à définir, en outre parce que l’histoire de la Russie c’est l’histoire multiséculaire de la conquête d’un territoire immense, aujourd’hui 17 millions de km2 (mais qui en a compté plus de 20 millions en 1914). Or l’empire russe rassemblait dans des espaces contiguës la métropole coloniale et les colonies.

 

La cohésion de cet ensemble hétérogène a été assurée par

une poigne de fer (le régime autocratique) et par une politique de russification. Les autorités encourageaient la colonisation des territoires conquis, les déportations de prisonniers de droits communs ou politiques entraient dans cette perspective de colonisation puisque une fois libérés ils étaient souvent assignés à résidence à proximité du camp.

 

La période soviétique n’a pas modifié en profondeur cette politique. Certaines nationalités ont été formellement reconnues et ont obtenu une indépendance formelle mais uniquement dans le cadre de l’Union soviétique. Mais en fait les Russes "ethniques" contrôlaient l’essentiel du pouvoir central et dans les républiques sœurs. Les nouvelles autorités essayèrent néanmoins de fondre l’identité russe dans une nouvelle identité créée de toutes pièces l’identité soviétique. Mais cette identité de soviétique était-elle un réel dépassement de l’identité russe ou le cache-sexe de la domination grand rus sienne ?

 

Avec l’éclatement de l’Union soviétique en décembre 1991, le territoire se rétracte à nouveau et les habitants de la Russie se retrouvent à nouveau avec un problème d’identité. Les documents soviétiques portaient deux indications : la citoyenneté soviétique et la nationalité russe, ukrainienne, lettonne... Or actuellement on peut être russe de citoyenneté et russe (rousskiï) de nationalité (on emploie souvent le terme très connoté de russe ethnique pour traduire rousskiï), de la même manière on peut être russe, citoyen de la Fédération de Russie et de nationalité tatare. La nationalité est déterminée par le droit du sang alors que la citoyenneté est régie par le droit du sol. Mais la nationalité peut être parfois très artificielle dans le cas de familles ayant quittées leur république d’origine depuis des générations et des générations.[20]

 

Avec la transition "démocratique", la nouvelle Russie avait tenté apparemment de faire table rase du passé en supprimant les symboles soviétiques. Le drapeau rouge est remplacé dans le drapeau tricolore, la faucille et le marteau ont été remplacés par l’Aigle à deux têtes (qui regarde et domine l’Est, l’Asie et l’Ouest, l’Europe). L’hymne soviétique, qui n’était déjà plus l’internationale depuis Staline et les années 1940, avait été remplacé par un air du compositeur russe du XIXe siècle Glinka intitulé "Chanson patriotique". Or le nouvel hymne ne comportait aucune parole.

 

Quelques mois après l’arrivée de Poutine, la question de l’hymne et des symboles de la Russie redevient d’actualité. Le parlement accepte le projet présidentiel de drapeau rouge pour l’Armée russe, de drapeau tricolore pour la Russie, de l’aigle à deux têtes comme symboles du pays. L’hymne redevient l’hymne soviétique pour ce qui est de la musique et un concours est organisé pour trouver de nouvelles paroles. Le gagnant est ....Sergeï Mikhalkov, le poète officiel qui avait déjà écrit l’hymne en 1944. Le plus drôle est qu’il avait déjà réécrit l’hymne pour faire disparaître le nom de Staline au moment de la déstalinisation. Le poète, père des réalisateurs Mikhalkov et Konchalovski. 

 

Les nouvelles paroles enchaînent les poncifs, mais chose

nouvelle la religion est présente : "pays d’origine protégé par Dieu", au grand dam des anticléricaux qui ne voient pas d’un bon œil la lune de miel actuelle entre l’Église orthodoxe et l’État. Mais pas un mot sur le citoyen, ses droits, ses libertés et rien non plus sur la citoyenneté multiethnique, juste une rare allusion à "l’union de peuples frères".

 

La double restauration qu’a opérée Poutine a suscité des polémiques mais peu de réelles oppositions. Alors que seul un décret présidentiel de Eltsine avait modifié armes et hymne de la Russie, cette fois-ci c’est une loi qui est passée à la Douma, obtenant le soutien d’une très grande partie de l’assemblée nationale. Poutine dote la Russie d’éléments datant du tsarisme (l’aigle) et de l’Union soviétique. Dont les conceptions d’un État impérial, de l’identité russe, du rapport aux autres nationalités n’étaient pas si éloignées.[21] 

2. Problèmes identitaires

Le rapport changeant de la Russie au monde s'élabore enfin dans une redéfinition identitaire complexe et douloureuse. La fin de l'URSS relègue dans le passé l'identité "impériale" ou sa variante soviétique. Au-delà de ces formes de "patriotisme politique", c'est l'ensemble des traditions communautaires et spirituelles russes qui se trouvent mis en question par la globalisation, le choc culturel de l'ouverture des frontières et le déferlement des produits de la culture de masse américaine. Des libéraux, mais aussi des marxistes internationalistes ont tendance à négliger ces questions, puisque "le monde s'unifie" et que les "singularités" russes n'y seront plus qu'un souvenir.

Il faut pourtant se garder de l'esprit "jet society", de gauche comme de droite, en vertu duquel l'ère du supersonique et d'Internet abolirait les distances et les différences. Ce n'est pas, ici, le lieu d'en traiter. Signalons seulement que les aspects nationaux et religieux, les plus souvent évoqués lorsqu'on parle d'"identités", ne sont pas les seuls à devoir être pris en considération. Le règne de l'argent, auquel n'étaient guère habitués les Russes, et les privatisations ont bouleversé en quelques années les rapports sociaux, les relations au sein des familles et des cercles d'amis, modifié brusquement des millions de trajectoires personnelles, poussant à l'émigration des centaines de milliers de personnes, se retrouvant sur les divers marchés de l'emploi en Occident (hautes qualifications, chantiers et exploitations agricoles intensives ou prostitution). Le pays se refait avec "ceux qui restent". Amoindri, démoralisé, "floué par l’Histoire".

Pas plus que la collectivisation stalinienne des années

trente "liquidant" la civilisation rurale, la libéralisation des années 90 n'aura facilement raison des manières de vivre et de penser, d'entrer en rapport les uns avec les autres façonnés par de longues habitudes. La question se pose, d'ailleurs, en termes très divers selon les couches sociales et les régions. A côté d'une société "bourgeoise" conforme aux attentes occidentales et reproduisant les discours convenus, et surtout concentrée à Moscou, de vastes secteurs de la société soviétique relativement homogène ont été soit renvoyés vers des modes de relation pré-modernes, soit précipités dans des formes de déchéance humaine terrifiantes. Des formes de solidarité et de résistances nouvelles s'essaient également qu'occultent totalement nos canaux d'information courants. En tout cas, la "prikhvatizatiia" (déformation du mot "privatisation" évoquant la prédation) est très largement rejetée, ce que les libéraux ne veulent pas admettre ou qu'ils méprisent comme "asiatisme" ou "mentalité d'esclaves". Au même titre que le "regret" de l'URSS qui, à la faveur du désastre actuel, revêt l'image d'un "paradis perdu". Autre forme de quête identitaire, l'attitude envers le passé soviétique, toujours très présent, est vite réduite à une "nostalgie" irrationnelle, alors que des enquêtes approfondies montrent qu'il s'agit de réévaluations réfléchies de ce passé, évidemment "positives" par rapport au dénigrement qui a dominé les médias depuis 1991. Or, c'est surtout l'idée d'une "parenthèse" historique, comme si le temps s'était arrêté entre 1917 et 1991, qui sont intenable[22].

Nombre d'anciens Soviétiques, et même des jeunes arrivés à l'âge adulte "après la fin du communisme" pourraient reprendre à leur compte ce que disait le secrétaire d'Etat américain Colin Powell, réhabilitant sans le vouloir l'héritage soviétique : "La Russie occupe une position clé dans l'arène mondiale. C'est un grand pays, étendu sur 11 fuseaux horaires, avec un impressionnant potentiel stratégique, énergétique, économique, des gens talentueux et bien éduqués, qui ont obtenu de remarquables succès dans la science, la technique et les arts".

Le tournant de l’ère Poutine paraît vouloir accorder le discours russe de restauration de la puissance avec celui de l’hégémonisme Etats unies sous le prétexte commun de la lutte contre le terrorisme international. Reste à voir dans quelle mesure le capitalisme et l’Etat en Russie ont encore vocation à des espaces de souveraineté, ou de singularités culturelles. Dans un processus globalitaire qui les contredit, une logique de destruction des sociétés humaines non conformes.[23]

 

Par ailleurs, le 17 mai 1999, la Douma a adopté une loi

formulant la politique officielle à l’égard des Russes de l’étranger. Aux termes de cette loi, la Russie peut fournir à ses compatriotes de l’étranger les moyens d’établir un gouvernement local. La nouvelle doctrine de sécurité russe parle de “ protéger les droits des Russes à l’étranger par des moyens politiques, économiques et autres ”, n’excluant pas le recours aux moyens coercitifs.

Un sondage réalisé en 2000 révélait que 55% des Russes considéraient que la tâche historique de la Russie actuelle était de reconstituer un empire successeur de l’empire russe et de l’empire soviétique. Le ciment identitaire entre toutes les composantes de l’URSS était la citoyenneté concrétisée par l’existence d’un passeport soviétique. La prégnance de la Russie au sein de la Fédération a abouti à la confusion entre l’identité russe et l’identité soviétique, à la fois dans les pratiques institutionnelles et les représentations symboliques de la population.

L’URSS bénéficiait d’un rayonnement symbolique qui avait de fortes répercussions identitaires sur la population. L’éclatement de l’Union soviétique a mis un terme à cette identification populaire. Depuis 1991, la Russie est un Etat souverain sur la scène internationale privé de nombre d’atouts soviétiques. Cette situation est vécue par beaucoup comme une humiliation, en particulier par rapport à l’Occident. Depuis l’arrivée au pouvoir de Poutine en 2000, la nostalgie de l’empire disparu a accouché d’une idéologie officielle qui aspire à ressusciter la puissance russe et à reprendre le contrôle des ex-républiques soviétiques.

SECTION 2 : VLADIMIR POUTINE ET SON AMBITION

 

Vladimir Poutine est né le 7 octobre 1952 à Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg). Il est Premier ministre depuis le 8 mai 2008. Il fut auparavant le deuxième président de la Fédération de Russie, au pouvoir, d'abord par intérim, puis pendant deux mandats entre le 31 décembre 1999 et le 7 mai 2008, date à laquelle Dmitriev Medvedev lui succède.

En mai 2008, le Time le classe deuxième sur sa liste des

cent personnes les plus influentes au monde.[24]  

1. Carrière professionnelle

Vladimir Poutine fit des études de droit à l'Université de Leningrad où il obtient en 1975 son diplôme avec un mémoire consacré à la politique des États-Unis en Afrique. Anatoli Sobtchak, à l’époque professeur à l’université et futur maire de la ville, est son superviseur académique.

Après une formation à Moscou, il devient membre du KGB, où il sert pendant quinze ans au sein de la « Première direction générale », le service de renseignements extérieurs, notamment en Allemagne, en Autriche et en Suisse. En 1985, il sera envoyé en République démocratique allemande, dans le Groupe des forces armées stationné sur place. Il passe cinq ans à Dresde où, sous la couverture de directeur de la « Maison de l’amitié germanosoviétique », il œuvre pour le KGB.

 

2. L'ascension vers le pouvoir

Avec la réunification allemande et le démantèlement des installations du KGB à Dresde, Poutine sera mis en réserve, retournant à Leningrad début 1990 en tant qu’adjoint aux affaires internationales du recteur de l’Université de Leningrad. Cette même année, Sobtchak l’invite à devenir conseiller aux affaires internationales du Soviet de la ville. En août 1991, il joue un rôle dans les négociations délicates entre le KGB de Leningrad et les structures militaires liées aux putschistes du Kremlin.

Il démissionne officiellement du KGB le 20 août 1991 avec le grade de lieutenant-colonel. De juin 1991 à juillet 1996, Poutine est l’une des personnalités les plus influentes de la politique municipale, le « cardinal de l’ombre », officiellement comme président du Conseil de la ville. Il est responsable des relations extérieures de la mairie de Saint-Pétersbourg, et, à partir de 1994, premier adjoint du maire Anatoli Sobtchak (qui a été son professeur à la faculté de Droit).

 

À l’automne 1995, ce dernier le nomme président de la section locale de « Notre Maison la Russie » (Nach Dom Rossia - NDR), le parti du Premier ministre Tchernomyrdine. Il sera chargé de diriger la campagne des élections législatives dans la région pour le compte de NDR. Il restera fidèle à Sobtchak malgré la défaite de ce dernier à l’élection municipale de 1996, refusant de travailler avec Iakovlev, de peur de donner l’« apparence de la trahison ». Il démissionne en 1996.

 

Il est alors nommé à Moscou adjoint au directeur des

affaires de la Présidence, Boris Eltsine. En mars 1997, il entre dans l’administration présidentielle pour en devenir vice-président moins d’un an plus tard, doté de pouvoirs étendus, y compris à la gestion des relations avec les régions. En juillet 1998, il est nommé directeur du FSB (Service fédéral de sécurité), poste qu'il n'occupera qu'un mois, jusqu’à la nomination de Evgueni Primakov comme Premier ministre. Cette période est marquée par des luttes politiques intenses qui ont pour effet d’affaiblir Eltsine, physiquement et politiquement.

En 1999 commence une fulgurante ascension, qui va porter cet homme peu connu et d'apparence plutôt terne au sommet du pouvoir en Russie. En août, il est nommé Premier ministre par Boris Eltsine, Stepachine ayant été écarté. Au début du mois de septembre sont attribués aux terroristes Tchétchènes des attentats contre des immeubles d'habitation qui firent plusieurs centaines de victimes à Moscou. Poutine déclare qu'il va « buter les terroristes jusque dans les toilettes », voulant dire par là qu'ils allaient être traqués dans leurs derniers retranchements et abattus sans pitié[2]. Suite à l'intrusion d'un millier d'islamistes tchétchènes au Daghestan et le risque d'une instauration de la charia, il ordonne, après ultimatum, la reprise des hostilités en Tchétchénie, pour y « restaurer l'ordre constitutionnel fédéral ».[25]

Le 31 décembre 1999, à la suite de la démission de Boris Eltsine, il devient président par intérim et est élu président le 26 mars 2000 dès le premier tour de l'élection présidentielle anticipée avec 52,52 % des suffrages. Il entre officiellement en fonctions de son premier mandat le 7 mai 2000. En mars 2004, il est réélu à la tête de la Russie avec 71,22 % des suffrages.

 

3. Présidence de la Fédération de Russie

Depuis son ascension au pouvoir, Vladimir Poutine déterminé à restaurer ce qu'il appelle « la verticale du pouvoir », gouverne avec un style autoritaire qui aurait mis fin à une libéralisation politique introduite par Gorbatchev avec la perestroïka et la glasnost et qui s'était poursuivie sous Boris Eltsine.

La reprise en main du pays par l'administration de Poutine, après la période de troubles et de laissez-faire qui prévalait sous Boris Eltsine, satisfait une grande partie de la population, lassée des soubresauts politiques et du capitalisme en transition apparu après la chute du communisme, ou nostalgique de la puissance de l'Union soviétique disparue en 1991. Cette reprise en main répondait également au risque que faisait peser sur l'unité de la Fédération de Russie la montée en puissance des nationalismes dans les républiques non-russes et des gouverneurs locaux toujours plus autonomes : l'affaiblissement du pouvoir central et l'effondrement économique et social consécutif à la disparition de l'Union soviétique ont, en effet, contraint les grandes régions russes à chercher à s'auto-administrer au cours des années 90.

 

Au cours de ses deux mandats, le président Poutine n'a cessé de renforcer le poids des services spéciaux dont il est issu, ainsi que de ceux de la police et de l'armée, ceux qu'on appelle en russe les siloviki (les hommes de force). En effet, selon le politologue Viatcheslav Avioutskii, « les "guébistes" (cadres du FSB (ex-KGB)) perdront provisoirement de leur influence durant la période Eltsine, qui restait très méfiant à l'égard du KGB, mais reviendront en force avec Poutine. Ils ont utilisé un réformateur assez mou, Mikhaïl Gorbatchev, pour détruire un système devenu tout bonnement inefficace. 

 

Les guébistes se percevaient comme la seule force morale capable d'endiguer la corruption qui avait gagné l'ensemble des dirigeants soviétiques. A leurs yeux, le pouvoir devait rester entre les mains des militaires, au sens large, et dans celles de la sécurité nationale ». Les siloviki se voient avant tout comme des patriotes soucieux du redressement et du développement de leur pays, par opposition aux oligarques soutenus par l'Occident, animés avant tout par le désir de bâtir une fortune personnelle sur les décombres de l'Union soviétique et peu regardants sur les moyens pour y arriver. En réalité, les cas de prévarication ou de corruption concernent également des représentants des « organes ». 

Ces derniers et des personnalités influentes venues de Saint-Pétersbourg (les piterskiïé), ville natale de Poutine (et aussi la plus "européenne" des grandes villes russes), sont dorénavant bien présents dans la politique et l’administration présidentielle. Ensemble, ils forment, écrit Macha Lipman, analyste à la Fondation Carnegie pour la Paix Internationale, « un système vertical clos ». Le parrainage par Vladimir Poutine de Dmitri Medvedev au poste de chef de l'Etat (gagnant de l'élection présidentielle de mars 2008), un juriste de réputation libérale et non issu du milieu des siloviki, laisse cependant supposer que ce système politique conserve un certain degré d'ouverture.

Outre l'instauration d'une plus grande stabilité, un certain nombre de dirigeants occidentaux apprécient le fait que Vladimir Poutine ait favorisé une économie ayant renoué avec la croissance favorable aux échanges commerciaux (le degré d'ouverture de l'économie russe est aujourd'hui l'un des plus élevés des économies du continent européen) et propice aux grands contrats.

Effectivement,   les    résultats   économiques     sont encourageants. Le redressement démarre avec l'effondrement du rouble en 1998, qui permet aux producteurs nationaux de relever la tête, puis avec un assainissement des pratiques économiques (remonétisation des transactions après de longues années de pratique du troc, paiement des salaires en temps et en heure, mise au pas d'oligarques prédateurs peu soucieux d'investir durablement dans le pays, élaboration de codes et règles diverses inspirées des pratiques occidentales, répression des pratiques de corruption au sein de l'État, etc.). L'essor économique est facilité par la remontée des cours du gaz et du pétrole qui permet un désendettement général et de grande ampleur de l'Etat russe (la dette publique est ramenée à 13% du PIB fin 2007 contre 120% en 1998), et à ce dernier de libérer des ressources budgétaires nécessaires. Plus récemment, l'économie semble débuter lentement mais sûrement un long processus de diversification dans le cadre d'une croissance élevée (taux de croissance de plus de 7% en 2007, 6,8% budgétés pour 2008) dont la vigueur structurelle (très importants besoins de rééquipement et d'investissements, explosion de la consommation) est plus ou moins protégée par la politique monétaire de la Banque centrale de Russie qui dispose des réserves de change permettant de gérer efficacement le renforcement continu du rouble (réserves de changes de 473 milliards de $US fin 2007 contre 12 milliards $US en 1999), et du Fonds de stabilisation issu des excédents de pétrodollars[7],[8], appelés à servir de « coussin de sécurité » dans le cas où les cours de pétrole diminueraient. Enfin, si la balance commerciale russe reste structurellement excédentaire depuis la disparition de l'Union soviétique (excédent de 68 milliards de dollars US en 2006) les trois quarts des exportations concernent des matières premières (combustibles, minéraux et métaux).

Certains analystes occidentaux relativisent cependant la

solidité structurelle de l'économie russe et parlent d'incertitudes à moyen terme, liées notamment aux éventuelles chutes de prix des matières premières énergétiques (pétrole et gaz). La diversification en cours de l'économie pourrait réduire, à terme, cette dépendance puisque le secteur pétro gazier ne représenterait que 18,9% du PIB russe en 2007 et devrait, selon les prévisions du ministère des Finances, tomber à 14,9% en 2010.[26]

 

Section 3 : La Place de la Russie dans l’Echiquier Mondiale et Régionale 

 

Jamais la question de l’énergie n’aura joué un aussi grand

rôle dans la stratégie internationale de la Russie. Elle se trouve au cœur du « partenariat stratégique » avec l’Union européenne : la chancelière Angela Merkel, qui préside l’Union pour six mois, est ainsi venue, le 21 janvier, protester auprès du président Vladimir Poutine contre les interruptions des livraisons de gaz. Lesquelles résultent des marchandages entre Moscou, Varsovie, Kiev et Minsk. Dans le Caucase, c’est le pétrole qui donne lieu à un bras de fer avec les Etats-Unis, autour du tracé des oléoducs l’amenant de la

Caspienne et de l’Asie centrale.[27] 

 

En Russie même, avec le démantèlement du groupe Ioukos s’achèvera la « renationalisation » de l’énergie autour des monopoles du gaz (Gazprom) et du pétrole (Rosneft), qui se verraient confier jusqu’aux réserves marines d’hydrocarbures. Tenté par l’ultralibéralisme au cours de son premier mandat, M. Poutine aura donc travaillé durant le second, à une restauration de l’Etat, mais dans le cadre de l’économie de marché.[28] 

 

début 2007, le produit intérieur brut (PIB) de la Russie a enfin rattrapé son niveau de 1990. Après la dépression des années 1990, le pays a connu six années de croissance  en moyenne 6 % par an. A la manne pétrolière s’ajoutent des succès dans d’autres domaines (métallurgie, aluminium, armement, agroalimentaire), une forte hausse de la consommation des ménages, le remboursement de la dette extérieure publique, plus, en cinq ans, un doublement des dépenses d’enseignement et un triplement de celles de santé. A la surprise générale, certaines compagnies russes se déploient sur la scène capitaliste transnationale.

Mais l’embellie est fragile. Plus pauvre et plus inégalitaire qu’à l’ère soviétique, la Russie a faim d’investissements pour surmonter ses faiblesses : fuite des capitaux et des cerveaux, infrastructures obsolètes, retard technologique accru sur les autres pays industrialisés, diminution de l’espérance de vie et de la population. L’économiste Jacques Sapir présente néanmoins 2006 comme l’« année de la réorientation stratégique », avec l’émergence d’une politique industrielle née de la conscience que l’économie ne peut plus impunément dépendre de la seule rente gazière et pétrolière. 

                                D’où     la     nécessité     d’une     politique     d’Etat     plus

interventionniste, contre l’avis des organismes internationaux et des libéraux russes, la controverse porte notamment sur l’utilisation d’un fonds de stabilisation de près de 80 milliards de dollars.

Pour le nouveau ministre américain de la défense Robert Gates, « Vladimir Poutine essaie de rendre à la Russie son statut de grande puissance » et de « faire renaître la fierté nationale ». Selon les sondages, cela lui vaut le soutien de 70 % à 80 % de la population, notamment dans la classe moyenne aisée et l’aristocratie ouvrière bien rémunérée. 

A en croire Mme Lilia Ovtcharova, de l’Institut de la

politique sociale, les salaires réels atteignent 80 % de leur niveau de 1989 ; et la consommation a augmenté de 167 %. Il s’agit bien sûr de moyennes, qui ne rendent pas compte des écarts sociaux. Or, si la pauvreté recule, elle reste endémique et les inégalités se creusent  d’autant que la logique marchande a eu raison des protections sociales soviétiques.

Le bilan de quinze années de transition mérite donc d’être revu et corrigé avec rigueur, et relativisé par cette énorme « face cachée » que constituent l’économie et la société « informelles ».

Le président Poutine n’a rien d’un Hugo Chávez ou d’un Evo Morales : contrairement aux vœux de la majorité populaire, il n’a ni remis en cause les « privatisations criminelles » des années 1990 ni renationalisé les secteurs clés dans l’optique d’une économie sociale de marché. Il n’a pas plus poursuivi les oligarques « voleurs », à l’exception de ceux qui avaient des ambitions politiques.

Après avoir hésité entre l’ultralibéralisme et l’étatisme, il a opté pour un compromis rassurant la nouvelle classe de propriétaires comme l’Occident : restauration de l’Etat et de la souveraineté, mise au pas des oligarques, mais respect de l’économie de marché. Quel développement doit impulser cette croissance ? « Le doublement du PIB sans modernisation de l’économie serait un triste exploit, explique M. Leonid Grigoriev, président de l’Institut de l’énergie et des finances. 

Une partie significative de la population avant tout la

jeunesse et les milieux d’affaires a pris acte de la nouvelle réalité : un pays moyennement développé, des matières premières et une grande inégalité sociale. Ces quinze années ont été perdues pour la science, et la génération bien formée de l’après guerre est à l’âge de la retraite. (...) L’investissement, qui s’est réveillé depuis cinq ans, représente moins de 20 % du PIB et le tiers des capitaux investis en 1990. »

Un tournant majeur est intervenu en 2003, avec le second mandat de M. Poutine, lorsque ce dernier a confié à des entrepreneurs d’Etat de son choix le secteur décisif des hydrocarbures  partiellement repris aux oligarques, lesquels l’avaient acquis à « prix d’ami » grâce aux privatisations de l’ère Eltsine . Si la protection des biens stratégiques n’interdit pas leur ouverture aux capitaux étrangers, elle s’inscrit avec l’offensive des monopoles publics de l’énergie, Gazprom et Transneft  dans une stratégie destinée à contrecarrer la politique de « refoulement » de la puissance russe mise en œuvre par les Etats-Unis dès 1991.[29] 

C’était, on s’en souvient, le sens de l’élargissement de

l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) et de la mise en place de corridors énergétiques alternatifs aux réseaux russes. Audelà, il s’agit de reconstituer un espace économique commun euroasiatique n’excluant pas le partenariat Europe-Russie.

En échec dans le sud du Caucase, cette stratégie du Kremlin marque des points en Ukraine, dont 60 % de la population s’oppose à l’entrée dans l’OTAN, au Kazakhstan et en Biélorussie : celle-ci devra renoncer à son régime « anachronique » et s’ouvrir plus largement aux capitaux russes. Dans le même temps, Moscou développe sa coopération avec la Chine comme avec l’Inde et le monde musulman. Le président Poutine tient  comme lors de l’inauguration d’un centre de renseignements militaires (GRU), le 8 novembre 2000 un discours alarmant sur la situation internationale, s’inquiétant des « actions unilatérales » des Etats-Unis, des nouveaux systèmes d’armements stratégiques qui appellent des « réponses appropriées » et des appuis extérieurs aux « actions terroristes »en Russie.[30]

1. Les Sursauts Russes

 

             A deux reprises le 23 janvier 2007, le Président russe s'est exprimé au cours de conférences de presse sur l'évolution de son pays et du monde.

 

 

-      Après sa rencontre avec le Premier ministre italien Romano Prodi, V. Poutine a évoqué les critiques croissantes adressées à la Russie, liées à l'influence économique et politique retrouvée de son pays: "Après la disparition du monde bipolaire et la fin des deux systèmes antagonistes, certains ont cru que le monde était devenu unipolaire et que tous les problèmes pourraient être résolus assez facilement à partir d'un centre unique!" Dans le même temps, la Russie a retrouvé ses moyens économiques et militaires et a peu à peu pris place dans la compétition mondiale. V. Poutine a évoqué "le refus de prendre en compte les intérêts légitimes de la Russie et le désir de la placer là où les autres voudraient la voir. La Russie déterminera elle-même sa place dans le monde et va lutter pour un monde équilibré et multipolaire."

 

 

-      Peu après, dans le cadre de sa visite à Delhi, le Président russe a accordé une interview aux médias indiens. A propos de l'avenir de son pays, il a précisé que "bien sür, j'aimerais que le futur chef de l'Etat poursuive la politique menée ces dernières années; Si j'en juge d'après les sondages d'opinion, c'est aussi ce que la grande majorité des citoyens de Russie souhaitent. [...] La priorité du futur chef de l'Etat et de tout l'appareil russe sera d'assurer la hausse régulière des revenus de la population, de son niveau et de sa qualité de vie." 

 

-      A propos du rôle de la Russie dans le monde, V. Poutine a déclaré aux journalistes indiens que la Russie était favorable à un monde multipolaire et à un ordre mondial démocratique. Il a insisté sur la sécurité des petits Etats, de sorte à ce que "le plus petit pays n'ait plus peur qu'une superpuissance puisse outrepasser les règles dans son intérêt propre. [...] La Russie ne souhaite pas être une superpuissance, dotée de droits particuliers, mais un égal parmi les égaux!"[31] 

 

 Toutes fois malgré ces efforts entrepris  pour la restauration de la puissance russe beaucoup reste encore à faire. La Russie n’a pas encore atteint la capacité de nuisance dont disposait l’Union Soviétique ou encore les Etats Unis du fait que beaucoup reste encore à faire dans le domaine économique. 

 

 

CHAPITRE IV : LA NOUVELLE POLITIQUE ETRANGERE RUSSE ET SON IMPACT SUR LA COMMUNAUTE DES ETATS INDEPENDANTS(CEI).

 

La manière à laquelle les russes sont parvenus à mater l’agressivité Géorgienne avec une puissance de frappe comme au beau vieux temps de l’URSS a susciter des craintes aux autres pays de la région hostiles  à Moscou comme l’Ukraine ou encore l’Arménie. Ajoutée à cela la création des Etats sécessionniste abkhazes et Ossètes inspirée toujours par cette nouvelle politique étrangère fait peur aux autres Etats de la Région.    

 

Cette crainte est allée même jusqu’au cœur de l’Union Européenne, voire des Etats Unis d’Amérique  jusque même dans l’opinion publique internationale.

Ainsi dans les lignes qui suivent nous allons essayer de voire du pourquoi et du but de telle politique dans la région sans oublier les différentes guerres qui en découlent.    

 Dès novembre 1999, Poutine avait déclaré que les intérêts stratégiques de la Russie incluaient les régions au Sud de la Russie et la Baltique. Depuis l’éclatement de l’URSS, Moscou a utilisé l’arme énergétique pour amener les Etats de « l’étranger proche » à abdiquer des pans toujours plus importants de leur indépendance. La perspective de l’élargissement de l’UE a accéléré les efforts de la Russie pour mettre la main sur les infrastructures énergétiques des pays candidats. L’imposition d’une tutelle russe sur le plan économique est une réalité comme en témoigne la décision de créer en 2003, un espace économique commun entre la Russie, l’Ukraine, le Kazakhstan et la Biélorussie. L’Ukraine a été mise en garde sur les conséquences néfastes que ce marché eurasiatique aurait sur le marché européen qu’elle allait intégrer un an plus tard.

A l’inverse, les pays de la Mer noire misent sur une coopération régionale pour contourner la tutelle de Moscou. En 2005, la réanimation du GUUAM(1) affiche une volonté de renégocier l’influence et de réduire les pressions de Moscou sur la périphérie, notamment concernant la ponction et la diversification des routes d’approvisionnement des ressources naturelles. La Géorgie et l’Ukraine apparaissent comme des corridors importants pour le transit brut de la Caspienne vers l’Europe. Plusieurs tracés d’oléoducs, qui transiteraient par la Moldavie, la Roumanie et la Hongrie, sont à l’étude.[32]

 

Section 1 : L’Impact de cette politique étrangère dans la région 

 

Cette  nouvelle politique étrangère a abouti aux conséquences fâcheuses dont :

      La victoire à la Pyrrhus dans la guerre avec la Géorgie. Confirmant ainsi la place ou la super puissance russe dans la région.

      Désormais les Etats de la région ayant une minorité russe chacun dans leurs territoires craignent du coup que leur soit appliqué ou subissent de la loi des Etats indépendantistes à obédience russe à l’instar de l’Abkhazie et de l’Ossétie.

      La Russie reste la super puissance incontestée de la région et rien ne doit se faire ou se passer dans la région sans son intéressement ou son consentement.

      La Russie demeure enfin la seule puissance énergétique pour l’Europe et difficile à contournée.

 

Section 2 : Les relations diplomatique Russe avec ses voisins

 

La doctrine militaire et géostratégique russe divise le

monde en deux catégories distinctes : l'étranger rapproché (les anciennes républiques soviétiques, sauf les Pays Baltes) et l'étranger éloigné (le reste du monde). Les événements de l'été 2008 dans le Caucase laissent entendre, selon Batou Koutelia, vice-ministre géorgien de la Défense, que la doctrine russe intègre désormais le concept de sphère d'influence russe.

 

Le Caucase et la Caspienne

 

Le contrôle des ressources naturelles n'est pas l'unique préoccupation de Moscou. La gestion de l'acheminement de l'or noir depuis la mer Caspienne jusqu'aux portes de la Méditerranée est d'une importance capitale pour la Russie. En effet, certains pipelines passent par le territoire russe (notamment dans le Caucase) où la stabilité politique est menacée par l'ingérence américaine et par l'irruption de groupuscules terroristes dans les républiques de Tchétchénie, d'Ingouchie et du Daghestan.

 

La Sibérie continentale 

 

D'un point de vue géostratégique, la Sibérie se définit

comme le réservoir gazier, pétrolier, aurifère et diamantifère central de la Russie. En effet, la majorité de potentiel de production russe de ces matières premières est concentrée dans cette région. Par exemple, environ 90% de la production du gaz naturel provient de la région de Tioumen et, en particulier, du district autonome des Yamalo-Nenets, dans le Grand Nord, où sont situés les gisements géants d'Ourengoï (10.000 milliards de mètres cube) et de Iambourg (5,000 milliards de mètres cube). Dans cette même région, les gisements de la presqu'île de Yamal offre des réserves en gaz excédant 10.000 milliards de mètres cube. D'autres zones de production plus modestes sont implantées dans la République des Komis et en Yakoutie. La dernière recèle d'importants gisements de diamants, parmi les plus importants au monde.

 

L’étranger proche 

 

Dans le cadre de ses relations avec "l'étranger proche" (en russe : la Russie a participé à la création de la Communauté des États indépendants (CEI) en 1991 en collaboration avec la Biélorussie et l'Ukraine. De nos jours, la CEI regroupe douze des quinze ex-républiques soviétiques (seuls les trois États baltes ne sont pas membres). D'abord élaborée dans l'objectif d'instaurer une intégration économique telle que l'Union européenne, la CEI est devenue essentiellement une enceinte de dialogue entre pays de l'ex-URSS, disposant d'un contenu économique limité: de nombreux accords bilatéraux de libre-échange ont toutefois été signés entre les membres. Des accords concernant des politiques extérieures ou de défenses communes sont également fréquents au sein de cette organisation.

 

En octobre 2000, une nouvelle formation économique a été créée réunissant certains membres (Russie, Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Ouzbékistan) de la CEI. En effet, la Communauté économique eurasienne (CEE) s'inscrit dans la poursuite de l'objectif initial de la CEI : la création d'un espace économique commun dans lequel une commission supranationale légifèrerait sur les relations commerciales et tarifaires entre les pays membres, créant ainsi un véritable bloc économique de libreéchange.

 

L'année 2008 est marquée par un tournant dans les relations entre la Russie et ses voisins immédiats qu'elle percevrait comme une sphère d'influence russe.

L’Asie centrale   

Kazakhstan

Avec le Kazakhstan, la Russie a signé une union économique. Les relations politiques avec ce pays ont acquis ces dernières années une dimension nouvelle. En effet, la Russie est le principal partenaire commercial du Kazakhstan. Les chiffres des échanges s'élèvent à plus de 10 milliards de dollars. La coopération bilatérale a atteint un très haut niveau en matière d'aérospatiale et dans le domaine militaire et technique. La mise en valeur des richesses de la mer Caspienne est également significative. Depuis son indépendance en 1991, le Kazakhstan a poursuivi une politique extérieure multidimensionnelle en cherchant à équilibrer de bonnes relations entre ses deux plus grands voisins (Russie, Chine) avec des relations occidentales (Union européenne, États-Unis). L'influence de la Russie est donc relative mais capitale. L'accord du 12 mai 2007 portant sur la rénovation du gazoduc allant de la zone Turkmène en mer Caspienne jusqu'en Russie via le Kazakhstan a démontré que Moscou raffermissait sa mainmise sur les ressources énergétiques de la région, évinçant même les Américains qui étaient porteur d'un projet concurrent. L'accord prévoit aussi à terme la construction d’un deuxième gazoduc.

Kirghizistan

Au Kirghizistan, la Russie a bénéficié de la croissance économique rapide du pays grâce aux réformes agraires et à l’exploitation de la mine d’or de Kumtor sous le régime midémocratique mi-autoritaire d'Askar Akaïev. La République kirghize est ainsi devenue la première des anciennes républiques soviétiques à adhérer à l’Organisation mondiale du commerce. Cependant, en 1998, une crise financière régionale interrompt soudainement la progression économique du Kirghizistan. Cette régression économique explique le virage diplomatique effectué lors des attaques du 11 septembre : les États-Unis ont obtenu l'installation d'une force militaire américaine permanente. Situation unique en son genre, la Russie elle aussi a obtenu une ouverture d'une base militaire dans ce pays. Malgré la révolution des Tulipes de 2005, qui a détrôné le président Akaïev soutenu par la Russie, les relations avec la puissance russe restent importantes, notamment au sein de la Communauté économique eurasienne (CEE).

 

 

Ouzbékistan 

Pays le plus peuplé de la région, l’Ouzbékistan qui vise le leadership régional en Asie centrale, a d'abord opéré un rapprochement avec les États-Unis en les laissant disposer d'une base militaire sur son sol. Une insurrection populaire à Andijan, réprimée dans le sang par le régime de Karimov en mai 2005, ayant reçu de virulentes critiques de la part de Washington et Bruxelles, a précipité l'évincement de l'armée américaine du territoire ouzbek. Le régime autocratique d'Islam Karimov s'est, par la suite, rapproché de Moscou, plus laxiste, en signant un traité stratégique portant sur des questions militaires, politiques, économiques et commerciales. Abandonnant une politique étrangère se distinguant par la volonté d'autonomie vis-à-vis de la Russie, l'Ouzbékistan renoue un dialogue avec son ancien grand frère. 

Ce virage permet à Karimov de raffermir son pouvoir à l'intérieur du pays et au sein de la CEI, de l'Organisation de coopération de Shanghai ou encore de la CEE à laquelle son pays a récemment adhéré. En août 2006, l'Ouzbékistan a également intégré l'Organisation du Traité de sécurité collective, un autre organisme sous l'égide de Moscou.

 

Tadjikistan 

 

Au Tadjikistan, une longue guerre civile (1992-1997), dans laquelle plusieurs factions politiques se sont affrontées, a empêché la prospérité économique. En 1993, afin de préserver la stabilité interne du pays et freiner le trafic de drogue depuis l'Afghanistan vers l'Europe, la Russie a signé un traité avec le Tadjikistan par lequel lui est confiée la surveillance des frontières de cette ancienne république. Après une relative période d'accalmie débutée en 1997, la décision du président Emomali Rakhmonov en avril 2004 de hâter le départ des gardes-frontières russes a été perçue comme un recul de l’influence du Kremlin au Tadjikistan. Depuis, Douchanbé a accepté l’installation d’une base militaire russe ainsi que la location du centre d'observation spatiale de Nourek pour une durée indéterminée. La pérennisation de la présence militaire russe au Tadjikistan permet à Moscou de peser un poids plus important dans la région en renforçant son influence militaire et politique.

 

Turkménistan 

 

Depuis son indépendance, le Turkménistan mène une politique ambitieuse, qui repose en grande partie sur son potentiel énergétique et agricole. En effet, cet État est la deuxième région gazière de la CEI après la Russie. Le pays dispose également de richesses pétrolifères. Soutenu par Moscou, le Président Saparmourat Niazov a dominé le pays en monarque absolu pendant plus de 20 ans. Ayant opté pour une politique de neutralité tant visà-vis des États voisins que des principales organisations internationales, il visa à assurer une certaine stabilité à son pays. Avec la mort de Niazov en décembre 2006, l'avenir de la fourniture du gaz turkmène au prix réduit reste incertain. En effet, Moscou a signé avec le Turkménistan un accord énergétique concernant des fournitures gazières assurant des bénéfices confortables à Gazprom. De plus, une politique de désenclavement économique s'opère avec des projets récents de pipelines avec la Chine, le Pakistan, l'Azerbaïdjan et la Turquie, indépendamment de la Russie36.

 

Les Pays du Caucase 

 

Arménie 

Avec l'Arménie, la Russie dispose d'un allié sûr. Depuis l'effondrement de l'empire soviétique, l'Arménie a toujours maintenu des relations de rapprochement stratégiques avec Moscou, notamment dans le but de pallier le désavantage géopolitique de son enclavement par des voisins hostiles (Turquie, Azerbaïdjan). Récemment, ces contacts ont été étendus à l'Iran (projet de pipeline) et aux États-Unis (avec la diaspora arménienne). La

                                                          

36 www.wikipedia.org 

participation massive de la Russie à la vie économique arménienne relève d'une volonté d'entretenir une forte présence militaire russe sur le territoire arménien. Erevan représente un facteur important de stabilité en Transcaucasie pour la Russie. Dans ce cadre, Moscou et Erevan ont réaffirmé leur désir de perfectionner la coopération au sein de la Communauté des États indépendants ainsi que de mettre en œuvre des projets économiques dans les domaines de l’énergie et des transports. Les responsables russes et arméniens coopèrent également dans le but de trouver une solution viable au conflit du Haut-Karabagh qui est d'une importance capitale pour le maintien de la stabilité dans la région.[33]

 

Azerbaïdjan 

 

En Azerbaïdjan, la Russie est engagée dans un nouveau dialogue malgré la position clairement pro-américaine de la république azérie. Après le drame humain violent du Haut-Karabagh (notamment avec le massacre de Khodjaly) en 1992, la politique extérieure du président Aboulfaz Eltchibeï incluait l'adhésion à la CEI, un rapprochement avec la Turquie ainsi qu'un désir d'étendre les liens avec la communauté azérie vivant en Iran.[34] Après une insurrection, qui a mis fin au règne d'Eltchibeï, Gueïdar Aliev a réussi dès 1994 à redévelopper une économie au bord de la faillite grâce à l'exportation de pétrole sur les marchés occidentaux mais la corruption et le népotisme ont empêché tout développement durable dans les autres secteurs économiques. Les discussions du projet de construction du BTC, un pipeline acheminant le gaz d'Azerbaïdjan vers la Turquie via la Géorgie, ont trainé mais un accord a été signé en 2003. L'influence russe s'est donc dégradée dans cette république caucasienne avec l'exclusion de la Russie du BTC. Après la mort de son père, Ilkham Aliev a repris le flambeau avec une poigne de fer.

 

 

 

Géorgie

 

Avec la Russie, la Géorgie tient un discours plutôt ferme, surtout depuis la présidence de Mikheil Saakachvili. Déjà sous Edouard Chevardnadze, la Géorgie accusait Moscou de soutenir les autorités séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud. De son côté, la Russie a longtemps reproché à la Géorgie d'être laxiste envers les rebelles tchétchènes retranchées sur son territoire. En 2003, la révolution des Roses a délogé le président Chevardnadzé, au profit de Saakachvili qui lui a succédé en 2004. Ce dernier s'est engagé dans un programme de renforcement de l'appareil militaire géorgien ainsi que vers un rapprochement très prononcé avec les États-Unis. Ses discours vilipendent souvent sévèrement Moscou ce qui froisse cette dernière. L'évacuation des dernières bases militaires russes exigée par Tbilissi s'inscrit également dans la volonté d'indépendance géorgienne face à l'influence russe. Avec l'Ukraine, Tbilissi réfléchit même au retrait de la CEI. En avril 2006 Moscou a décrété un embargo sur les vins et eaux minérales géorgiens jugés non conformes aux normes sanitaires ce qui a aggravé la détérioration de relations entre les deux pays déjà très tendues. Une grave escalade des tensions russo-géorgiennes fut provoquée par l'arrestation en septembre 2006 de quatre officiers russes des Forces du maintien de la paix en Ossétie du Sud, accusés d'espionnage par la Géorgie. Le 2 octobre, la Russie a décrété un blocus aérien, maritime, ferroviaire et postal de la Géorgie à titre de représailles. Elle a également entrepris un durcissement du contrôle des ressortissants géorgiens (au nombre d'un million) sur son sol en vue d'expulser des immigrants illégaux, une mesure considérée par la Géorgie comme discriminatoire. On s'attend également à ce que le Gazprom annonce le passage des tarifs du gaz naturel livré à la Géorgie en 2007, de 110 $US actuels (prix d’"ami") à 230 $US (prix pour l'Europe de l’Ouest), une autre mesure considérée par Tbilissi comme de la pression économique. Confirmant son orientation proaméricaine, le parlement géorgien a voté à l'unanimité la demande d'adhésion à l'OTAN le mardi 13 mars 2007, laissant entrevoir l'utilisation de bases géorgiennes par l'armée des États-Unis.

 

Le soutien de plus en plus fort de la Fédération de Russie à deux régions séparatistes de Géorgie, sans toutefois reconnaitre officiellement    leur        indépendance    (resserement    de    liens économiques, envoi de forces de maintien de la paix, renforcé fin avril 2008, etc.), attisent les tensions russo-géorgiennes. La Géorgie a menacé entre autres de bloquer l'entrée de la dernière au sein de l'OMC. La Russie prétend vouloir éviter le conflit armé et protéger ses citoyens (la majorité des Abkhazes et des Ossètes du Sud sont naturalisés Russes).

 

La confrontation russo-géorgienne s'est transformée en affrontements militaires directs suite à l'intervention de l'armée géorgienne en Ossétie du Sud dans la nuit du 7 au 8 août 2008, suite à quoi les forces de maintien de la paix russes basés dans la république séparatiste ont vigoureusement ripostés. La Russie affirme vouloir restaurer la paix et protéger ces citoyens (plus de 70% d'Ossètes du sud ont la nationalité russe) tandis que Tbilissi souhaite regagner coûte que coûte son intégrité territoriale.

Les voisins de l'ouest   

Biélorussie 

 

Avec la Biélorussie, la Russie s'est théoriquement engagée dans un processus d'union de type confédéral qui dépasserait les objectifs d'une simple union douanière et monétaire. La dépendance de Minsk en énergie et en termes de débouchés permet à Moscou de préserver son influence dans cette république slave.

 

Fin 2006, la Biélorussie a ardemment négocié le prix de son gaz, qu'elle payait jusqu'à cette date 47 USD pour 1 000 m³ (contre plus de 250 dollars alors sur le marché européen). Menaçant de couper les robinets à moins d'obtenir le prix demandé, la Russie a obtenu un accord final in extremis le 31 décembre 2006 à un prix de 100 USD pour 1 000 m³. De plus, elle a obtenu une compensation en 50 % de titres dans la société gazière biélorusse Beltransgaz (dont le montant de 5 milliards d’USD est estimé surévalué par les experts russes). Outrée par cette augmentation, la Biélorussie a appliqué une taxe sur le transit du pétrole russe à destination des pays plus à l'ouest (45 USD/tonne) qu'elle a du supprimer quelques jours après sous la pression de la Russie. Cette confrontation des deux alliés traditionnels survient malgré le soutien que la Russie apporte traditionnellement au président Loukachenko, toujours au pouvoir suite à l'élection présidentielle controversée du 19 mars 2006, qui lui a valu les critiques des pays européens (L'UE a classé la Biélorussie comme dictature). Les relations russo-biélorusses se sont détériorées suite à la crise du gaz de janvier 2007 quand la Russie a exigé une hausse substantielle de tarifs.

 

Il est possible de soupçonner la nouvelle puissance russe de vouloir marchander d'autres concessions substantielles de la part de la Biélorussie, voire de rêver d'une annexion, sous une forme ou une autre, au sein de la Fédération de Russie. Qu'en est-il exactement ? Pour la Russie, les Biélorusses ou Russes blancs sont un des cœurs de la plus vieille civilisation russe. Les Biélorusses passent des cousins très proches, dont l'indépendance ne serait que le fruit des manœuvres de l'Union Soviétique sous Staline. A ce niveau, les terres kiéviennes peuvent passer dans les stratégies secrètes du Kremlin pour des terres irrédentes. 

 

En tout état de cause, la Biélorussie est intégrée dans l'organisation militaire de la nouvelle Russie. Les projets d'installation de batteries anti-missiles américaines en Pologne ont été suivis d'évocations par Moscou de projets encore imprécis: délocaliser des missiles russes en Biélorussie, ou bien organiser des bases de bombardiers stratégiques à long rayon d'action. Mais l'annexion pure et simple n'est pas nécessairement recherchée par Moscou : elle risquerait d'être vue comme un acte agressif par la communauté internationale. Dépendante économiquement et militairement, de plus en plus intégrée culturellement, cette république autoritaire n'est-elle déjà plus qu'un protectorat russe .

 

Ukraine 

 

Pour la Russie, les vastes plaines ukrainiennes sont le cœur de la vieille civilisation de la première Russie, la [Russie kiévienne]. Ce sont les hasards de la politique stalinienne et de la fin de l'URSS qui auraient permis l'émergence d'un Etat qui ne serait qu'une partie perdue de la Fédération de Russie, une sorte de terre irrédente.

Les relations russo-ukrainiennes se sont embrouillées à la suite des évènements de la révolution orange en 2004. Lors du conflit gazier entre l'Ukraine et le groupe russe Gazprom en fin d'année 2005, la Fédération de Russie a exigé que Kiev règle ses importations en gaz naturel selon les cours mondiaux. Le refus catégorique de Kiev a abouti à une suspension des fournitures de cette ressource stratégique. Finalement, le 4 janvier 2006, le gouvernement ukrainien trouva un arrangement sur nouvelle formule de prix, le gaz russe au tarif international étant mélangé avec celui des pays de l'Asie Centrale, sensiblement moins cher. Moscou tenta ensuite de nouer des relations plus amicales avec l'Ukraine, en termes économique, politique et social.

Considérables en Ukraine, les intérêts économiques russes 

Contrôlent des parts de marchés dans le secteur de l'énergie et dans celui des médias. Dans le domaine politique, la Russie a soutenu et financé de nombreux hommes politiques ukrainiens lui étant favorables dans le but de contrer le jeu diplomatique des États-Unis et d'éviter que l'Ukraine ne rejoigne l'OTAN. Ainsi, avec un soutien évident de Moscou, le leader pro-russe du Parti des Régions Viktor Ianoukovytch a été nommé le 4 août 2006 au poste de Premier ministre.

 

Au début 2008, un conflit gazier similaire à celui de 2006 a

failli éclater, évité in extremis par les efforts des présidents de deux pays. Le premier ministre ukrainien Ioulia Timochenko accusa divers grands patrons de son pays d'être corrompus par les milieux d'affaires voire politiques russes, entre autre ceux liés au schéma controversé de livraison du gaz russe via un intermédiaire opaque. Au cours de l'été 2008, les relations russo-ukrainiennes continuèrent à se tendre, à l'occasion des événements de Géorgie. L'Ukraine se déclara alliée de l'Etat géorgien en guerre avec la Russie et reconnut lui avoir livré des armes. Elle menaça ensuite de restreindre militairement les activités de la base navale de Sébastopol, base russe de la Flotte de la Mer Noire, et de la fermer au croiseur lance missiles Moscova, de retour des rivages Abkhazes. A ce moment, les Géorgiens soupçonnèrent la Russie de planifier, à moyen terme, une guerre d'invasion de l'Ukraine.[35]

 

 

Moldavie 

Avec la Moldavie, la Russie continue à entretenir un contingent militaire sur demande de la population de l'enclave séparatiste de Transnistrie. Cette région, située à l'est du Dniestr, la plus industrialisée du pays et habitée en grande majorité par des Russes et des Ukrainiens d'origine, a proclamé son indépendance en 1992, craignant l'unification de la Moldavie à la Roumanie. Moscou, avec le soutien de Kiev, est intervenue en faveur des Transnistriens mais les négociations perdurent encore. Toutefois, malgré son rattachement culturel à la Roumanie, Chisinau est restée indépendante. En termes économiques, la performance moldave est la plus médiocre d'Europe. La perte de certains marchés traditionnels, la dépendance énergétique au gaz russe (augmentation du prix gazier), l'émigration importante des cadres russes et ukrainiens et la sécession de la principale région industrielle, la Transnistrie, ont provoqué la chute dramatique du PIB, une inflation galopante et un déficit commercial considérable.

Sur le plan politique, la présence militaire continue de la Russie en Transnistrie permet à Moscou d'exercer une influence tangible sur la politique de la Moldavie.

 

Les Pays baltes

 

Les trois pays baltes mènent clairement un politique tournée vers l'ouest et tentent de se dégager de la tutelle russe, depuis leur indépendance. Cependant, leur situation géopolitique ainsi que leurs besoins énergétiques confèrent à la Russie une influence encore palpable sur les trois États.

 

Estonie

 

Avec l'Estonie, la Russie peine à retrouver des relations cordiales en raison d'un long passé de méfiance. Depuis l'effondrement du régime soviétique, Tallinn a refusé l'adhésion à la CEI (1991) mais est devenu membre de l'OTAN (2004) puis de l'Union européenne (2004), les troupes russes ayant quitté le pays en août 1994. Cette émancipation a permis à Tallinn de s'affranchir de l'influence russe. Toutefois, sa dépendance gazière et sa situation géographique relativisent son indépendance politique. Sur le plan diplomatique et politique, les deux pays ont signé un accord en mai 2005 prévoyant une redéfinition des frontières, sujet de discorde depuis 1991. La tension entre la Russie et l'Estonie monte d'un cran lorsque le gouvernement de ce pays balte décide en avril 2007 de déplacer le monument au soldat de l'Armée rouge.

 

Lettonie 

 

La Russie a récemment effectué une série d'efforts afin de normaliser ses relations avec Rīga après une période tendue et compliquée, notamment à cause des questions concernant les droits de la minorité ethnique russe en sol letton. Depuis 1991, la volonté politique de la Lettonie de tourner le dos à la sphère d'influence russe pour s'ancrer définitivement au sein du monde occidental n'a pas atténué les nombreux différents entre les deux pays. Suite à la crise économique russe de la fin des années 1990, Rīga a orchestré une restructuration radicale de son commerce extérieur (excluant la Russie). Celui-ci est désormais orienté vers l’UE qui représente environ les deux tiers des exportations et importations lettonnes. Cependant, le pays accorde une importance plus palpable des intérêts économiques russes.

 

Lituanie 

 

Avec la Lituanie, la Russie entretient des relations qui oscillent entre bon voisinage et mésentente malgré le retrait des troupes russes du territoire lituanien achevé en 1993. Sur le plan politique, Vilnius accorde la plus haute importance à son intégration dans l'UE et dans l'OTAN. Des craintes persistent vu l'acharnement de Moscou à utiliser l'enclavement de Kaliningrad pour obtenir un droit de transit civil et militaire illimité à travers le territoire lituanien. En conséquence, de nombreux diplomates russes ont été expulsés du pays, accusés d'espionnage. Selon Vilnius, l'ombre des services secrets russes a indéniablement plané sur la campagne présidentielle de Rolandas Paksas. Sur le plan économique, la Lituanie est fortement dépendante de la Russie en matière énergétique même si elle tente de diversifier ses partenaires grâce à des accords de libre-échange signés avec les deux autres États Baltes, l'Union européenne, la Turquie et la Pologne.[36]

Remarques sur l'enclave russe de Kaliningrad 

 

Suite à l'adhésion de la Pologne et de la Lituanie à l'Union européenne, l'enclave russe de Kaliningrad est au cœur de négociations diplomatiques entre la Russie et l'Union. En effet, en vertu des accords de Schengen, les frontières de l'enclave deviennent en juillet 2003 des frontières extérieures de l'Union européenne, rendant donc difficiles les liaisons terrestres avec le reste de la Russie.

L'étranger « éloigné »   

Union européenne et les Balkans 

 

Avec l'Union européenne, la Russie dispose d'un espace frontalier depuis 1995 (adhésion de la Finlande). La dépendance énergétique européenne a été le fer de lance de l'établissement de relations cordiales avec la Russie. En effet, la Russie par l'intermédiaire du groupe Gazprom a fourni à l'Europe occidentale 25% de ses besoins en gaz naturel en 2005. De plus, selon des statistiques récentes, les pays baltes sont dépendants à 100%, l'Autriche à 55%, l'Allemagne à 37%, la France à 21%. Moscou peut donc utiliser cette dépendance énergétique pour faire pression sur les pays concernés. Toutefois, après le conflit gazier avec l'Ukraine, les Européens tentent de diversifier leur importation gazière et pétrolifère. La Russie quant à elle, refuse de signer la Charte énergétique européenne qu'elle juge discriminatoire à son égard. Le projet controversé de gazoduc via la mer Baltique avec l'appui de l'Allemagne a été lancé l'année dernière, il contournera le transit par des pays tiers (Pologne, Ukraine). La remise en service des pipelines qui débouchaient dans la mer Adriatique via la Croatie et le Monténégro ou encore ceux qui conduisaient en mer Blanche et sur golfe de Finlande s'ajoutent également à la liste grandissante des pipelines à destination de l'Europe. Au niveau politique, l'UE est aujourd'hui engagée dans l'intégration des pays d'Europe centrale et orientale. Cette politique de consolidation peut parfois entrer en conflit avec certains intérêts russes (notamment en Ukraine ou en Biélorussie). L'enclave russe de Kaliningrad, entre la Pologne et la Lituanie, devient dans ce cadre l'objet de préoccupation pour l'UE. La supériorité russe ne tient toutefois pas qu'à la dépendance gazière de l'UE. Cette dernière souffre également de l'inexistence d'une politique extérieure commune qui régirait globalement et d'une seule voix ses relations avec la Russie, les pays membres s'entendant encore au cas par cas avec le Kremlin. Les négociations politiques entre Moscou et Bruxelles, entre autres, dans le cadre du Sommet UE-Russie, sont souvent longues et ardues sur pratiquement toutes les questions depuis le jour où l'Union européenne a admis dans ses rangs ses anciens satellites qui ne cachent pas leur animosité à l'égard de la Russie. L'embargo russe sur la viande de provenance de Pologne en 2006-2007 fut à l'origine du veto polonais à la signature de l'Accord UE-Russie, mettant les négociations entre les deux partenaires dans une impasse et conduisant au refus de renégocier un nouvel accord de partenariat et de coopération (APC) en vigueur depuis 1997. Début 2008, les divergences entre la Russie et l'Union européenne sur la question de l'indépendance de la province serbe de Kosovo se sont également exacerbées. La majorité de membres de l’Union européenne soutenant l’indépendance de la province, alors que la Russie s'y opposait farouchement mettant en avant que cette indépendance était contraire au principe de l’unité territoriale de la Serbie et à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies[9]. Le soutien de l'Union européenne à l'intégrité du territoire géorgien complique les relations avec la Russie.

Les Amériques 

 

Les États-Unis  

Vladimir Poutine en visite chez George W. Bush dans son ranch à Crawford (Texas)

Avec les États-Unis, les relations diplomatiques se sont refroidies après la période dite de la "grande alliance" suite aux attentats du 11 septembre 2001. À l'époque, la Russie avait soutenu la « Guerre contre le terrorisme » lancée par Washington, ce qui lui a permis d'inscrire la résistance tchétchène dans la catégorie des mouvements terroristes. La coopération entre les deux États s'est non seulement située au niveau des services de renseignements et de l'information mais également au niveau militaire. Un accord tacite russe pour l'utilisation des bases militaires en Asie centrale

(Ouzbékistan et Kirghizistan) par les Américains a démontré une certaine solidarité face à la mouvance terroriste entre Washington et Moscou. Le nouveau Conseil de coopération stratégique OTANRussie est aussitôt créé dans la foulée de cette coopération antiterroriste. Toutefois, depuis le refus russe sur la question irakienne, les relations russo-américaines ont évolué, faisant resurgir un sentiment d'incertitudes et de méfiance mutuelle. La subtile lutte d'influence en Asie centrale, en Transcaucasie et en Europe de l'Est, entre Américains et Russes, froisse l'une ou l'autre partie. Dans la même veine, des inquiétudes ont été exprimées par Washington au sujet des relations russes avec des pays ennemis (« Axe du mal ») comme l'Iran ou la Corée du Nord. En ce sens, le dossier du nucléaire iranien sur lequel la Russie maintient une position ferme risque d'aggraver une situation déjà tendue entre les deux puissances. 

 

En début d'année 2006, le refroidissement croissant des deux nations s'est concrétisé avec le discours réprobateur prononcé à Vilnius par le vice-président américain Dick Cheney provoquant des répliques acerbes et caustiques tenues par Vladimir Poutine. Redoutant le retour en force de la Russie sur la scène internationale, les États-Unis soutiennent financièrement certains pays de l'ex-bloc soviétique ayant fait le choix de la démocratie par le biais des révolutions de velours au sein d'organisations telles que le GUAM ou la toute nouvelle l'Alliance pour le Choix Démocratique, les organisations ayant comme but de contrer l'influence russe sur l'espace post-soviétique. Certains experts russes accusent l'administration américaine de procéder à "un sabotage en douceur de la politique du Kremlin via les médias", d'encourager l'élargissement de l'OTAN à l'Ukraine et à la Géorgie, et même de soutenir "les processus de désintégration dans la Fédération russe".

 

En 2007, face aux projets d'installation des systèmes de

défense anti-missile américains en Europe de l’Est, Poutine hausse le ton dans ses relations avec les États-Unis et l'OTAN. Son discours prononcé le 10 février 2007 devant la Conférence de Munich sur la sécurité fustige le rapprochement des troupes de l'OTAN des frontières de la Russie, ainsi qu'un monde unipolaire avec Washington pour centre de direction, qui imposerait ses lois intérieures et sa propre vision du monde à l'ensemble de la communauté internationale. 

Le 4 juin 2007, Poutine mentionne la possibilité de diriger des missiles russes vers l'Europe occidentale si le projet d'installation du système de défense anti-missile venait à être créé. 

Le Venezuela  

Le président d'Hugo Chavez s'est construit dans le volonté d'indépendance de l'Amérique latine vis-à-vis de l'hégémonie américaine. Face aux États-Unis et à la Colombie, son allié, Chavez est tenté de jouer la carte de la nouvelle Russie.

 

La Fédération de Russie fournit des quantités croissantes d'armements au Venezuela. Entre 2005 et 2007, le total de ces importations atteindrait 2 milliards de dollars, comprenant des avions de combat et 100 000 fusils d'assaut Kalachnikov. Lors du voyage d'Hugo Chávez à Moscou, en juillet 2008, a été projetée l'importation d'hélicoptères MI 28, d'avions de surveillance côtière, de chars de combat, de systèmes de défense antiaérienne, et de plusieurs sous-marins. Le Venezuela confirme sa place de troisième client des industries d'armement russes, après la Chine et l'Inde. Hugo Chávez a également parlé d'« alliance stratégique » entre le Venezuela et la Fédération russe au cours de son voyage officiel à Moscou, en juillet 2008.

 

Les relations ambigües avec l'OTAN 

 

Dans ses relations avec l'OTAN la Russie est surtout préoccupée des problèmes du déploiement en Europe d'éléments du bouclier antimissile américain (ABM), du Traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE), de l'indépendance de la province serbe de Kosovo et de l'éventualité de l'élargissement de l'OTAN à certains États postsoviétiques (Ukraine et Géorgie, notamment).

Face aux changements de la donne géostratégique en Europe, le 12 décembre 2007, la Russie suspend l'application du Traité sur les forces conventionnelles en Europe ce qui crée un remous au sein de l'OTAN et à Washington.

 

Lors de la réunion de l'OTAN d'avril 2008 à Bucarest, alors qu'invité pour discuter de l'autorisation du transport logistique de matériel non militaire sur le sol russe, Vladimir Poutine a déclaré que l'élargissement de l'OTAN vers les ex-républiques de l'URSS constituait une menace pour la Russie.  En parlant de l'Ukraine, il a notamment précisé que son éventuelle adhésion à l'OTAN ne va pas constituer une garantie pour sa démocratisation.

 

Asie du Sud et Extrême-Orient 

 

Avec la Chine et l'Inde, la Russie entre dans une phase de

relations sans précédent. Une déclaration conjointe signée par Pékin, New Delhi et Moscou a formulé la nécessité d'établir une stratégie globale de développement en Eurasie reposant à la fois sur la confiance et le profit mutuels, l'égalité et la coordination.

 

Section 2 : Les différentes guerres régionale et les révolutions de

couleurs 

  

L’arrivée de Vladimir Poutine au Pouvoir en 1999 correspond avec les ambitions russes de reconquête  de l’espace et de la souveraineté russe dans la région. Par l’affermissement de  sa puissance qui était désormais marginalisé  et contesté  voire ignoré par les Etats de la région, mais aussi par l’Union Européenne et les USA à travers l’OTAN. 

Il fallait frappait fort, et le premier Etat dans la région à subir cet assaut ou sursaut de la puissance russe sonnant le réveil d’une nouvelle diplomatie  fut la Tchétchénie. Et la concrétisation viendra avec la guerre contre la Géorgie.[37]   

 

§1 : Les  guerres Régionale 

 

1. Première guerre de Tchétchénie

 

Entre 1991 et 1994, les nationalistes tchétchènes chassent plusieurs dizaines de milliers de résidents d'origine russe, arménienne, juive et d'autres minorités non-musulmanes de Tchétchénie, notamment de Grozny où les deux tiers de la population étaient russophones. Plusieurs furent pris en otages ou même assassinés. L'industrie et la vie économique de la Tchétchénie se criminalisèrent progressivement avec comme phénomène de fond le détournement des ressources monétaires fédérales et pétrolières. Le kidnapping massif d'hommes contre rançon se développa rapidement.

 

 

L’attaque surprise de l’armée russe en 1994 sous le commandement de Boris Eltsine, le premier président de la Russie postsoviétique devient avec plus de 20 000 soldats, la plus grande opération militaire organisée par Moscou depuis son intervention en Afghanistan en 1979. Les batailles entre les troupes russes et les Tchétchènes furent particulièrement cruelles : exactions massives par les troupes fédérales d'un côté, et exécutions d’otages russes ou occidentaux par les Tchétchènes de l'autre. Grozny est tantôt sous le contrôle des Russes tantôt sous celui des indépendantistes tchétchènes.

 

Eltsine avait besoin d'une guerre fulgurante et victorieuse pour prouver à son peuple que la Russie était encore une superpuissance et asseoir ainsi son autorité comme commandant en vue de l’élection présidentielle. Mais au lieu d’une blitzkrieg spectaculaire, la guerre s'avéra un échec militaire et humanitaire pour la Russie qui rencontra une résistance féroce de combattants de nationalités différentes, possédant des armes lourdes dernier cri. Malgré un arsenal spectaculaire et une parfaite connaissance du terrain (car il s'agissait de son propre pays cartographié en détail), la guerre s'embourba vite provoquant d’énormes pertes humaines et matérielles.

 

Ainsi, en juin 1995, Chamil Bassaiev conduit une offensive qui le mène à 120 km hors des frontières de la Tchétchénie, à Boudionnovsk (ville de 100 000 habitants), avec une centaine d’hommes.

N'étant plus capable de continuer des opérations militaires d'une telle complexité, la Russie accepta de jeter l'éponge. Un accord de paix fut signé le 31 août 1996 à Khassaviourt. Cet accord conduisit à un statu quo laissant à la Tchétchénie (rebaptisée "République Islamique d’Itchkérie") une autonomie gouvernementale de facto en échange d'une promesse du report des pourparlers sur l'indépendance (les négociations furent repoussées jusqu'en 2001) et de l’arrêt des opérations d'enlèvements d'hommes. La charia fut également décrétée. La nouvelle situation permit par la suite à une minorité de prendre les rênes de l’économie.

 

2. La deuxième guerre de Tchétchénie 

Le premier conflit qui a embrasé la petite république de Tchétchénie située dans le Caucase du Nord russe s'est achevé une première fois en novembre 1996. Aslan Maskhadov, chef de l’armée tchétchène séparatiste et Alexandre Lebed, général des forces armées de la fédération de Russie ont signé les accords de

Khassaviourt, qui ne prévoyaient cependant aucune indépendance formelle immédiate pour la Tchétchénie. En janvier 1997, le président russe Boris Eltsine avait autorisé l’élection présidentielle en Tchétchénie avec la participation comme candidats des anciens combattants, y compris les criminels de guerre. Aslan Maskhadov est élu avec 54 %.

 

Mais Maskhadov n'arrive pas à maîtriser ses chefs de guerre qui réclamèrent l’instauration d'un Caucase islamique destiné à regrouper toutes les républiques voisines. Ils organisèrent des intrusions armées souvent sous forme d'attaques et d'attentats contre les civils russes en Tchétchénie et surtout dans les régions voisines. Les éléments les plus radicaux (dirigés par les chefs de guerre Chamil Bassaïev et Salmon Radouïev) commirent alors des attentats terroristes non seulement contre les troupes russes, mais aussi contre les populations civiles des républiques autonomes et des régions russes limitrophes.

 

Deux ans après les accords de paix, des attentats terroristes ont endeuillé plusieurs villes de Russie y compris à Moscou faisant 293 morts. Ils ont été attribués par les autorités russes aux indépendantistes tchétchènes, ces derniers y voyant une manipulation. À cela s'ajoutent les incursions des troupes de l'indépendantiste wahhabite Chamil Bassaïev dans la République du Daghestan voisine.

 

 

Pour rétablir l'ordre, l'armée russe intervenait une fois encore dans la république séparatiste avec 80 000 hommes le 1er octobre 1999. La seconde guerre (officiellement appelée "opération anti-terroriste") commençait. Ayant rapidement rétabli le champ constitutionnel fédéral dans le nord de la République (les plaines au nord de la rivière Terek), l'opération dans le sud montagneux se solda par un lent succès suite aux combats acharnés. Le bilan fut plus meurtrier que lors du premier conflit. Finalement, après des bombardements intensifs, la ville de Grozny tomba. Vladimir Poutine rétablit l'autorité de Moscou dans la totalité du territoire de la République, mais la guérilla séparatiste continua jusqu'en 2006.

Les statistiques officielles russes recensaient 4 280 morts et 12 368 blessés. Vladimir Poutine affirma que l'armée russe avait tué plus de 13 000 combattants tchétchènes.

 

La communauté internationale, et en particulier le Conseil de l'Europe, ont demandé de manière timide une solution pacifique. Certains médias internationaux et plusieurs autres associations (dont Amnesty International et le Comité Tchétchénie) ont réclamé de la communauté internationale, et en particulier des gouvernements américains et européens, une action diplomatique auprès du gouvernement russe pour mettre fin à de supposées violations des droits de l'homme imputables aux militaires de l'armée fédérale et des milices tchétchènes pro-fédérales, en absence de recours judiciaires réels. Ils exigèrent également la médiation internationale afin que s'établissent des négociations entre les nouvelles autorités tchétchènes et les séparatistes. Son refus de négocier avec les rebelles, Poutine le justifie par un principe universel : « On ne négocie pas avec les terroristes et les criminels ». Il appelle les occidentaux à ne pas faire preuve de « double morale ».

Immédiatement après la fin des opérations militaires majeures de la Seconde guerre, le président Poutine réaffirma les bases de la nouvelle politique de Moscou en Tchétchénie : transfert du maintien de l’ordre à la milice locale, élection d’un Président et d’un Parlement au suffrage universel, traité de délimitation des pouvoirs entre la Fédération de Russie et la République de Tchétchénie et reconstruction. Environ 7 000 combattants (selon les sources russes, cependant le gouvernement Tchétchène nie toutes ces affirmations) ont été amnistiés. Mais malgré les assurances de normalisation de la part du Kremlin, quelques groupes de combattants séparatistes armés n'ont pas déposé leurs armes et continuent toujours, de façon sporadique, à mener des actes de résistance.

 

En 2005, plus de 200 combattants indépendantistes ont été désarmés, selon le chef du FSB, Nikolaï Patrouchev. Selon la déclaration du Président tchétchène Alou Alkhanov faite le 25 décembre 2005, la diminution sensible des activités des combattants atteinte en 2005, grâce notamment à la neutralisation de leurs chefs, permettrait maintenant de réduire encore les effectifs des forces fédérales dans la République, les organes de l'ordre locaux étant dorénavant aptes à garder la situation en Tchétchénie sous leur contrôle. La mort d'Aslan Maskhadov le 8 mars 2005 a porté un coup dur à la logistique des rebelles. Les attaques contre les forces fédérales prennent de plus en plus un caractère sporadique et moins coordonné.

 

Après la mort de Sadoullaïev, Dokou Oumarov devient le chef du mouvement séparatiste. En dépit de la mort de plusieurs chefs indépendantistes, les affrontements entre les forces de l'ordre, troupes russes ou milices locales, et la rébellion restent fréquents. Selon une source proche de l'État-major régional des Forces fédérales, il y aurait encore entre 1000 et 1500 combattants séparatistes en activité.

Selon les organisations non gouvernementales, le nombre de civils qui ont péri pendant les 2 guerres est estimé entre 100 000 et 300 000.[38]

 

 

§2. Les Révolutions de Couleurs 

 

La révolution des couleurs est une série des manifestations et protestations nées aux lendemains des élections démocratiques intervenues principalement en Ukraine et en Géorgie. Le tout soutenu par l’Union Européenne et les Etats-Unis.

 

Toutefois le régime russe par l’entremise de son service secret le FSB réussira à contourner ces révolutions en organisations ses propres fausses révolutions de couleurs dont en Biélorussie, fait qui stoppa cet élan révolutionnaire dans les autres ex-Etats soviétique.[39]  

 

La Révolution orange 

 

Est série de manifestations politiques ayant eu lieu en Ukraine suite à la proclamation le 21 novembre 2004 du résultat du deuxième tour de l'élection présidentielle. Organisée par l'initial candidat perdant à la présidence Viktor Iouchtchenko et son alliée Ioulia Tymochenko et bénéficiant du soutien financier des États-Unis et de l'Union européenne, elle a mobilisé plus d'un demi-million de manifestants à Kiev et à travers le pays pendant une quinzaine de jours1.

À travers la révolution orange, et après la révolution des Roses en Géorgie (novembre 2003), ce serait la lutte d'influence que se livreraient en sourdine Moscou et Washington dans la zone qui transparaîtrait.

 

 

Le caractère spontané du mouvement est remis en

question par la Russie et plusieurs titres de presse d'horizons divers, qui soulignent que la « Révolution orange » a bénéficié d'aides extérieures et notamment de soutiens financiers de milieux proches des intérêts de gouvernement américain ou opposant au « régime » de Vladimir Poutine : par exemple, le candidat Iouchtchenko a bénéficié de 65 millions de dollars de la part de l'administration Bush3. Pour les opposants à la révolution orange, celle ci aurait eu pour objectif d'isoler la Russie des pays d'Europe de l'Est, une stratégie s'inscrivant selon les experts du Kremlin dans un dispositif dit de « double endiguement »4.

À la suite du premier tour, où aucun candidat n'a atteint les 50 % de votes nécessaires pour une victoire au premier tour, un deuxième tour est organisé le 21 novembre 2004. Les sondages de sortie des urnes indiquaient une avance de 11 % pour Iouchtchenko. Des observateurs étrangers, comme l'OCDE, ont rapporté des irrégularités et des allégations de fraude électorale furent avancées. Iouchtchenko et ses partisans ont refusé les résultats officiels. Ils ont alors organisé des rassemblements de protestation à travers le pays et ont incité à une grève générale. Plusieurs municipalités, dont celles de Kiev et de Lviv, ont annoncé qu'elles n'acceptaient pas la présidence de Ianoukovytch.

 

Le 23 novembre 2004, une manifestation pacifique rassemblant environ un demi-million de défenseurs de Iouchtchenko a eu lieu sur la place de l'Indépendance à Kiev, devant le siège du parlement ukrainien, la Verkhovna Rada.

Les manifestants arboraient des drapeaux de couleur orange, symbole principal du mouvement. De nombreuses banderoles orange portant le slogan Tak! Yushchenko! (tak signifie

« oui » en ukrainien) figuraient dans les cortèges. À l'intérieur de la Verkhovna Rada, Iouchtchenko a prêté symboliquement serment comme « président », devant les défenseurs du parlement.

 

Les gouvernements occidentaux, malgré la ferme opposition russe de Vladimir Poutine, ont soutenu qu'il y avait irrégularité des élections, tandis que Poutine et le président biélorusse Loukachenko ont été les seuls à reconnaître l'élection de Ianoukovytch et à le féliciter, avant même qu'elle ne soit proclamée par la commission électorale ukrainienne.

 

Après des négociations difficiles, les deux partis, aidés par l'Union européenne, en particulier par la diplomatie polonaise et le président polonais Aleksander Kwaśniewski, ont convenu de tenir un « troisième tour » le 26 décembre 2004. La constitution ukrainienne a également été modifiée par la Rada dans un sens plus parlementaire, mais elle n'est entrée en vigueur qu'en 2006.

La presse internationale a qualifié ce mouvement de « révolution orange » (qui était la couleur du parti du candidat) et a souligné l'absence presque totale d'incidents violents, ainsi que la prise de conscience politique des Ukrainiens. En 2001, un mouvement de protestation contre le président Koutchma avait dégénéré en affrontements avec la police.

Suite à la tenue du « troisième tour », Viktor Iouchtchenko fut crédité de 51,99 %, contre 44,19 % pour son rival, Viktor Ianoukovytch. Ce dernier a, peu après, annoncé qu'il porterait plainte contre les nombreuses fraudes que les partisans de Viktor Iouchtchenko auraient commises. Les quatre plaintes qu'il a déposées ont été invalidées par la Cour suprême ukrainienne.

 

Pendant ce temps, plusieurs citoyens ont porté plainte, individuellement, contre des fraudes dont ils ont été témoins. Les plaintes furent reçues par fax et le contenu de la plupart des plaintes était identique - seuls le nom et la signature différaient. Ces plaintes ont retardé la proclamation officielle de la victoire de Viktor Iouchtchenko.

 

Le 29 décembre, des partisans de Iouchtchenko ont, à sa demande, bloquer l'accès au siège du gouvernement afin d'empêcher la tenue d'un conseil des ministres. Selon Iouchtchenko, le gouvernement n'avait plus le droit de réunion, puisqu'il fut dissous par le parlement suite aux fraudes lors du second tour. Cependant, vis-à-vis de la loi ukrainienne, cette dissolution doit être approuvée par le président ukrainien, Leonid Koutchma, ce qui n'a pas été le cas. Suite au dépouillement des bulletins de vote du « troisième tour », Leonid Koutchma a déclaré que le perdant devait annoncer sa défaite.

Le 31 décembre, Viktor Ianoukovytch a finalement démissionné de son poste de Premier ministre sans toutefois reconnaître sa défaite. Il annonça qu'il utiliserait tous les moyens légaux pour faire invalider ce « troisième tour ». Le 20 janvier 2005, la Cour suprême ukrainienne a rejeté la plainte de Viktor Ianoukovytch et annoncé que cette décision était sans appel ; de ce fait, Viktor Iouchtchenko fut déclaré vainqueur de l'élection présidentielle.

Le 23 janvier, Viktor Iouchtchenko a prêté serment et a été investi comme président de l'Ukraine, ce qui était un des objectifs de la Révolution orange.

La logistique de cette manifestation semble avoir été largement prévue par les organisations Pora et Znayu, qui ont des liens avérés avec le mouvement Otpor qui avait réussi à faire chuter l'ex-président serbe Slobodan Milošević en juillet 2000 et s'était déjà impliqué dans la Révolution des Roses georgienne de décembre 2002, ainsi que dans les tentatives de renversement du régime dictatorial biélorusse de 2001 et 2004.

Ces organisations seraient elles-mêmes alimentées par des organisations américaines, telles le Konrad Adenauer Institute, proche de la CDU, l'Open Society Institute de George Soros, le National Democratic Institute, proche du parti démocrate américain et la Freedom House, proche du gouvernement américain5.

L'origine de ces fonds a été pointée du doigt par l'expouvoir ukrainien, le gouvernement russe ainsi que des groupes occidentaux d'extrême gauche, qui ont accusé le gouvernement américain d'avoir organisé une manipulation de la population ukrainienne pour étendre leur zone d'influence.

Le milliardaire israélo-russe Boris Abramovitch Berezovsky a affirmé qu'il n'envoyait pas d'argent aux partis (ce que la loi ukrainienne interdit) mais « à des mouvements pro-démocratie ». Il affirme avoir transmis l'argent sur les comptes de proches du président Victor Iouchtchenko qui ont, eux, nié ce financement6.

Le slogan Tak! Iouchtchenko (« Oui ! Iouchtchenko ») est une marque déposée, qui est actuellement au bénéfice exclusif du fils du président Iouchtchenko, Andriy Iouchtchenko.

Le logo aurait été déposé pour éviter qu'il ne soit détourné, mais depuis la fin de la révolution orange, ses droits ont été reversés au fils du président, ce qui a causé une controverse sur le train de vie luxueux de ce dernier7.

 

La révolution des Roses

 

Révolution pacifique en Géorgie, a mené à la démission du président Edouard Chevardnadze le 23 novembre 2003, elle fait partie des révolutions de couleur.

Edouard Chevardnadze gouvernait la Géorgie depuis 1992, il était président depuis 1995. Son gouvernement a été accusé de corruption menaçant l'économie du pays.

Des fraudes électorales sont dénoncées par des observateurs internationaux lors des élections parlementaires du 2 novembre 2003. Le candidat Mikhaïl Saakachvili se proclame vainqueur des élections, ce que confirment alors les sondages indépendants en sortie des urnes. Il appelle la population à manifester pacifiquement contre le gouvernement de Chevardnadze. Les principaux partis d'opposition soutiennent Mikhaïl Saakachvili et réclament la tenue de nouvelles élections.

Les manifestations contre le gouvernement débutent à la mi-novembre à Tbilissi avant de s'étendre aux principales villes du pays. Le 22 novembre 2003, les opposants menés par Saakashvili, portant des roses, interrompent une session du parlement et contraignent le président Chevardnadze à quitter le bâtiment. Edouard Chevardnadze proclame l'état d'urgence, mais l'armée ne le suit pas. Le 23 novembre 2003 au soir (le jour de la Saint George), après une réunion avec les chefs de l'opposition Saakashvili et Zourab Jvania, il annonce sa démission. Nino Bourdjanadze, présidente du parlement et membre de l'opposition, devient présidente de la Géorgie par intérim. La cour suprême de Géorgie annule le résultat des élections parlementaires. L’élection présidentielle anticipée organisée le 4 janvier 2004 consacre Mikheil Saakachvili à la présidence de la Géorgie. Le 28 mars 2004, ses partisans remportent largement les élections parlementaires.

La « démocratie » géorgienne doit plus à Joseph Staline qu’à        Thomas    Jefferson

C’est en soulevant les couvertures sales que nous vîmes l’état d’avancement de la gangrène. La moitié de la jambe de l’homme était déjà atteinte, il gémissait dans son agonie. Les femmes qui l’entouraient sanglotaient elles aussi. Il n’y avait pas de chauffage, excepté la pauvre cuisinière électrique qui faisait une lueur pâle dans la pénombre. Il n’y avait pas non plus d’espoir : ni cet homme, ni les autres réfugiés qui vivaient (si l’on peut dire) dans cette masure abandonnée d’un village géorgien n’avaient vu le médecin depuis des mois. La nourriture faisait son apparition de manière épisodique. Il ne lui restait que quelques semaines à vivre.

 

 

Ainsi était la Géorgie en 1999, quand elle entra dans le Conseil de l’Europe, principale organisation du continent pour la défense des droits de l’homme. Les pays qui veulent y adhérer doivent prouver qu’ils sont des états de droit où règne la démocratie. La Géorgie avait tout cela en abondance sur le papier, mais les attributs du progrès occidental y étaient pratiquement absents. Les Géorgiens ordinaires vivent sans électricité et sans chauffage la plus grande partie de la journée, dans une misère difficile à imaginer. Cependant, le pays est dit pro occidental, dans la mesure où il fait l’objet de l’expansionnisme occidental depuis la chute de l’URSS, avec le soutien tant des républicains que des démocrates.

Ces malheureux qui sont morts par manque de soins étaient des Géorgiens qui avaient fui l’Abkhazie séparatiste lors de la première guerre en 1992. La Géorgie, située au bord de la Mer Noire, possédant une frontière commune avec la Russie, et pays de transit pour l’oléoduc qui transporte le pétrole de la Caspienne vers l’ouest à une grande importance géopolitique, c’est pourquoi elle reçut à l’époque une aide par millions pour ces réfugiés, pour le développement de la démocratie et de la société civile. Mais cette aide fut dilapidée, et les réfugiés condamnés à la misère et à la mort.

Cependant la Géorgie n’est pas seulement le pays qui a donné au monde Staline et les plus cruels de ses compagnons d’armes, au premier rang desquels Beria et Ordjonikidze. C’est un pays dont la first lady a déclaré son mari digne héritier de ces bourreaux. En 2004, Sandra Roel offs, épouse hollandaise du président pro américain Mikhaïl Saakachvili a confié à un des journaux de son pays natal : « la Géorgie a produit des leaders forts : Staline, Beria, Gamsakhourdia (un dirigeant postsoviétique), même Chevardnadze avant qu’il ne devienne dépendant du pouvoir. Ils n’ont pas limité leurs ambitions à la seule Géorgie. Mon mari fait la même chose. Il entretient la tradition. Le pays a besoin d’une main forte. Il est très important de restaurer le respect pour le pouvoir. Je pense que mon mari est tout à fait capable d’inspirer la peur ».

Les Géorgiens, assurément, ont la réputation de gens cruels. Dans les années 90, quand sous Eltsine la Russie sombrait dans l’anarchie, les « parrains » de la mafia russe utilisaient généralement des bandits du Caucase pour le racket et autres trafics. De nos jours, les mots « Géorgien » ou « Caucasien » sonnent aux oreilles russes comme à une époque « Sicilien » pour les européens et les américains, symbole de la violence de clan et du banditisme impitoyable. En outre, la façon qu’a l’occident de « cultiver » des états mafieux comme la Géorgie ou le Kosovo nous rappelle le précédent fâcheux de l’alliance conclue par les Américains lors de la seconde guerre mondiale avec la mafia sicilienne pour lutter contre Mussolini. Il faut dire que l’apparence physique du Géorgien type, barbe de deux jours et veste en cuir ne nous aide pas à nous débarrasser de cette image caricaturale.

L’histoire de ce pays au cours des 17 ans qui ont suivi l’effondrement de l’URSS est fait presque exclusivement de violence. En 1992, le nationaliste Gamsakhourdia fut renversé après la guerre civile contre les deux républiques séparatistes. Sa place fut occupée par un vieil ami de James Baker, Edouard Chevardnadze, ancien ministre soviétique des affaires étrangères, et avant cela, patron du PC de Géorgie. Après la chute de l’URSS, il est retourné dans son pays pour en reprendre le commandement. Les leaders occidentaux, de gauche comme de droite, n’avaient pas assez de louanges à son adresse …  jusqu’à ce qu’il fut renversé fin 2003 par la « révolution des roses » organisée par l’occident. Après cela, tous se mirent à le traiter d’une seule voix de dictateur corrompu.

L’occident acclama alors le nouvel « homme fort » de Tbilissi, élu à plus de 95%, un résultat qu’aurait pu lui envier Saddam Hussein. Ces ovations ne cessèrent pas, même quand Saakachvili commença à manifester un fort penchant pour la violence. Le 12 janvier 2004, peu après la « révolution des roses » et avant d’être devenu officiellement président, Saakachvili déclarait (il avait donné l’ordre à la police d’ouvrir le feu contre les prisonniers qui s’étaient mutiner dans une prison) : « Nous liquiderons tous les bandits entant que classe ». En août de la même année, il donna l’ordre à tous les bateaux de guerre de tirer sur tout vaisseau pénétrant dans les eaux territoriales de la Géorgie, y compris les paquebots de croisière amenant les touristes en Abkhazie (beaucoup de Russes passent leurs vacances sur la Mer Noire).

A peine arrivé au pouvoir, le régime de Saakachvili déchaîna une véritable orgie d’arrestations de fonctionnaires. Dans le cadre d’une « campagne anticorruption », expression qui pour beaucoup rappelle l’époque soviétique, furent arrêtées des centaines de personnes. Pendant plusieurs mois, les Géorgiens furent abreuvés d’images où on leur montrait en direct comment sous le couvert de la nuit leurs ministres, juges et fonctionnaires étaient poussés dans les voitures de police. Quelques Géorgiens se sont sans doute réjouis au spectacle de l’humiliation des puissants, mais la plupart craignaient plutôt d’entendre à trois heures du matin des coups insistants à leur porte.[40]

Les médias occidentaux trouvaient cette politique de

Saakachvili tout à fait à leur goût. Le président géorgien réussissait effectivement à faire passer sa « principauté féodale » pour l’incarnation de l’idéal jeffersonien. Cela s’explique en partie par le fait que Tbilissi bénéficie des services de lobbying de Washington, comme le consultant de John Mac Caïn Randy Scheunemann, et des appuis de Bruxelles. Mais c’est surtout le résultat de la mauvaise habitude qu’a l’occident de prendre ses désirs pour des réalités. Confrontés à des problèmes de politique intérieure difficilement solubles, les pays occidentaux se livrent périodiquement à des crises d’ « escapisme ». Nous imaginons que nos bombes apportent la liberté aux peuples opprimés. L’image du « peuple-victime » devient facilement un « catalyseur » psychologique qui nous pousse à courir à l’aide des musulmans bosniaques, des Irakiens, et maintenant des Géorgiens. Ces peuples et pays, dont nous ne savons rien, jouent le rôle d’écrans vides sur lesquels nous projetons nos propres fantasmes. L’idée que nous nous faisons d’eux en dit plus sur nousmêmes que sur la réalité objective.[41]

 

Ainsi, un célèbre reporter de la BBC a appelé les fonctionnaires géorgiens en vestes de cuir « le gouvernement le plus photogénique du monde ». Il ne se lassait pas de s’émerveiller de l’énergie du nouveau procureur général Iraklion Okrouachvili, et de ce que les autorités invitent les gens à dénoncer  au téléphone sur une ligne spéciale anti-corruption les fonctionnaires qui acceptent des pots de vins. Le voilà, le pouvoir du peuple, s’extasiait-il, visiblement inconscient des associations avec le stalinisme que de telles  pratiques peuvent soulever.

Trois ans plus tard cependant, quand la roue de la fortune eut fait un nouveau tour, et qu’Okrouachvili, brouillé avec le président, eut créé son propre parti d’opposition, l’enthousiasme se mua en silence de mort. A une conférence de presse le 25 septembre 2007, Okrouachvili déclara : « Le style de gouvernement de Saakachvili qui a passé toutes les bornes a instauré en règle l’immoralité,    l’injustice et     l’oppression.     Les   arrestations quotidiennes, la destruction de maisons et d’églises, le pillage, les meurtres, je répète les meurtres, sont devenus pour le pouvoir des pratiques ordinaires ».

 

Concrètement Okrouachvili affirmait que le président lui avait ordonné de se débarrasser de Badri Patarkatsivchili, un magnat géorgien d’origine juive vivant en Angleterre, « comme on a éliminé Rafik Hariri au Liban ». Patarkatsivchili, un baron de la presse, soutenait au début le régime de Saakachvili, en particulier avec l’aide de sa chaîne de télé, une joint venture créée avec Rupert Murdoch, mais il prit ses distances après le décès suspect en 2005 du premier ministre du pays Zurab Jvania. Okrouachvili également avait émis l’hypothèse que Jvania aurait pu être la victime d’un attentat politique.

 

La réaction des autorités à la conférence de presse

d’Okrouachvili et son intention de se battre pour le pouvoir politique ne se fit pas attendre : il fut interné immédiatement dans la prison centrale de Tbilissi. Le 8 octobre, Okrouachvili « se repentit ». La télévision montra l’enregistrement de son interrogatoire. Okrouachvili, qui paraissait épuisé et parlait avec de longues pauses se déclara coupable d’extorsion de fonds et de racket (accusations pour lesquelles il avait été arrêté), exactement comme les accusés aux fameux procès de Moscou dans les années 30. Il renonça à toutes les accusations contre les autorités qu’il avait portées le 25 septembre, expliquant qu’il n’avait dit cela que par jeu politique. Visiblement il avait été torturé.

 

La situation politique du pays devint vite incontrôlable. Après l’arrestation d’Okrouachvili, début novembre, commencèrent des manifestations de masse contre le gouvernement de Saakachvili, réprimées par une police armée jusqu’aux dents. Bien que les vidéos montrant la violence de la répression aient été montrées sur CNN, on continua d’encenser Saakachvili comme un démocrate modèle. Le régime décréta l’état d’urgence, procéda à un remaniement ministériel, puis, en janvier et en mai eurent lieu des élections présidentielles et parlementaires, ces dernières selon une nouvelle loi électorale modifiée dans la précipitation. Même l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe dont le soutien de toutes les malversations qui se sont déroulées en Géorgie en 92 en avait fait la risée de tout le monde a été contrainte de reconnaître que les deux campagnes électorales ont été accompagnées d’intimidations, de violences et de falsification des bulletins. Saakachvili fut réélu avec 53% des voix, suffisamment pour éviter un second tour. Et Badri Patarkatsivchili, comme l’avait prévu Okrouachvili, fut foudroyé par une attaque cardiaque à l’âge de 52 ans. Cela s’est produit le 12 février, après la rencontre de Patarkatsivchili avec un célèbre oligarque russe, vivant à Londres, et son avocat, qui avait auparavant occupé le poste de procureur général dans le gouvernement de Tony Blair (au début, la police avait déclaré que les circonstances de la mort étaient suspectes, mais finalement il a été décidé de ne pas faire d’enquête policière).

 

C’est sur ce fond d’instabilité croissante dans le pays et de situation politique personnelle très inconfortable que Saakachvili a pris la décision d’attaquer l’Ossétie du sud le soir du 7 août. Apparemment il escomptait, tels les généraux argentins en envahissant en 1983 les îles Faulkland, que la guerre éclair de « libération nationale » soutiendrait sa popularité déclinante. Mais ce fut un mauvais calcul. Oui, Dick Cheney est venu à Tbilissi et réitéré sa promesse d’admettre la Géorgie dans l’OTAN, malgré la défaite subie, ainsi qu’une aide pour le rétablissement de l’intégrité territoriale du pays, mais dès janvier de l’année prochaine Cheney quittera ses fonctions, et ses promesses ne pèsent pas lourd. Et à en juger par la rapidité avec laquelle opère en Géorgie la « justice politique », il est possible que Saakachvili le suive bientôt dans sa retraite anticipée, si, bien sûr, il n’est pas frappé par un destin plus tragique.

 

 

 

§3 : La Guerre avec la Géorgie

 

Nous pouvons dire que c’est une guerre faites par  Moscou contre la Géorgie afin de punir  le président Géorgien  considéré comme l’un des artisans de la révolution des Roses. Aussi cette guerre allait permettre à la Russie de faire voir aux autres Etats de la région qu’elle n’avait pas perdu sa capacité de frappe. Et qu’elle était prête à agir de même envers les autres Etats hostile à elle.

Cette guerre qui confirma que le leadership dans la région. Autre fois c’était pour lutter contre l’impérialisme américain d’installer l’anti missiles dans la région (Pologne, Géorgie, etc.…). 

 

Section 3 : l’Energie comme base ou raison d’être de la dite diplomatie 

 

Aujourd'hui, la géostratégie russe ne peut s'appréhender sans concevoir l'importance grandissante du secteur énergétique (gaz et pétrole) en termes économiques depuis 2001, période où débute la hausse fulgurante des prix des hydrocarbures dans le monde. En effet, la Russie est le premier producteur mondial (environ 600 milliards de mètres cube) et le premier exportateur mondial (environ 200 milliards de mètres cube) de gaz et le 2e producteur mondial et exportateur majeur du pétrole. Ses réserves gazières s'élèvent à plus de 23% de réserves mondiales. Compte tenu de sa situation géographique, la Russie est le premier fournisseur de l'Union européenne (30% du gaz consommé) dont la demande est en constante progression. Avec son contrôle des hydrocarbures, la Russie détient actuellement une position géopolitique inégalée par laquelle elle tente de renforcer sa place d'acteur majeur dans le « Grand Jeu » des superpuissances (Voir : Gazprom et Géopolitique du pétrole).

Notons cependant que malgré des fausses croyances, le secteur pétro gazier ne représenterait que 18,9% du PIB russe en 2007 et il doit retomber à 14,9% en 2010, il ne peut donc pas à lui seul expliquer la vigueur actuelle de l'économie russe3.

Depuis octobre 2003, la Russie est redevenue le principal producteur mondial de brut. Le même mois éclatait l’affaire Ioukos, qui allait aboutir à l’incarcération retentissante de Mikhaïl Khodorkovsky. Ces deux événements, sans lien direct, illustrent à leur manière l’enjeu majeur que constitue l’énergie dans la Russie de Vladimir Poutine. Moteur de la croissance, le secteur énergétique est au cœur d’âpres luttes d’influence entre le gouvernement et certains acteurs économiques, au premier rang desquels les sociétés pétrolières. Par ailleurs, le facteur énergétique constitue un élément central de la politique étrangère de la Russie de V. Poutine. Que ce soit à l’égard de la Communauté des États indépendants (CEI), dans les pays d’Europe centrale et orientale (PECO), mais également dans ses relations avec l’Occident ou l’Asie, Moscou use de ce vecteur d’influence pour restaurer des positions internationales très affaiblies depuis l’effondrement de l’URSS.[42]  

La Fédération de Russie a pris un tournant stratégique —  en 2004-2006, sous le deuxième mandat du président Vladimir Poutine — en vue de se positionner comme « puissance énergétique » sur la scène internationale. La Russie possède les premières réserves mondiales de gaz et les septièmes réserves prouvées de pétrole. Sa production de pétrole a chuté d’environ 50% entre 1988 et 1998, mais la situation s’est redressé par la suite, en même temps que l’ensemble de l’économie, stimulée par la hausse des cours du brut, dont la Russie est devenue le deuxième exportateurs mondial après l’Arabie saoudite.

Quasiment dessaisi du secteur pétrolier par les groupes

privés au cours de la décennie précédente, l’Etat russe en a repris le contrôle, privant du même coup les oligarques de l’hégémonie politique et médiatique qu’ils exerçaient depuis les privatisations de 1995.

Vu le démantèlement du système soviétique, la rente pétro-gazière était devenue la principale source de richesse et de pouvoir en Russie. Elle fut captée par les nouveaux groupes privés alors que l’état, conformément au dogme (néo)libéral, se désengageait de la sphère économique et sociale. Simultanément, la dislocation de l’URSS « offrait en repartage » ses richesses naturelles, et spécialement les hydrocarbures de Sibérie et de la Caspienne, ainsi que ses infrastructures, aux nouveaux états, groupes privés et puissances extérieures intéressées. La Russie était la mieux placée dans ce « repartage », disposant sur son territoire de la plus grande part de ce potentiel. Cette opportunité historique a coïncidé avec la crise énergétique aux Etats-Unis et avec leur ambition d’hégémonie planétaire, les amenant à définir une nouvelle politique énergétique où l’espace ex-soviétique - le continent eurasien - tendait à devenir zone d’intérêt vital.

De nouveaux « corridors énergétiques » soustraits à

l’influence russe étaient projetés puis mis en chantier dans le bassin de la Caspienne (BTC, Turkménistan) des stratégies parfois convergentes de groupes russes (Youkos, Sibneft) et américains (Exxon-Mobil) s’esquissaient hors-contrôle du Kremlin, tandis que l’OTAN se voyait octroyer un rôle nouveau dans la voie de son élargissement à l’Est : assurer la sécurité énergétique de l’Occident et l’expansion de la démocratie de libre marché. Face à une situation jugée périlleuse, à Moscou, pour l’indépendance de la Russie, le président Poutine observa d’abord, lors de son premier mandat, de 2000 à 2004, une politique plutôt pragmatique et d’ailleurs fort influencée par les « libéraux pro-occidentaux » de son entourage. Les frictions se multipliaient pourtant avec des oligarques que leurs acquisitions douteuses et leurs « crimes » — fraude fiscale, détournement de fonds, blanchiment, évasion massive de capitaux vers les paradis off shore — ont exposé à la vindicte publique et aux poursuites judiciaires. Lors de son deuxième mandat (2004-2008) le président Poutine s’engagea résolument dans la voie d’une reprise en mains, sans ménagements, d’une situation jugée plus qu’alarmante.

La part de l’état dans la production de pétrole, passée de 100% du temps de l’URSS à 14,83 % en 2000, était tombée à 7,32 % en 2004. Dans l’affaire Youkos, les quelque 25 milliards de dollars qu’aurait pu investir Exxon-Mobildans une prise de parts d’un nouveau groupe résultant de la fusion de Youkos et Sibneft risquaient, faute de « supervision » du Kremlin, d’implanter la puissance états-unienne au cœur des pétroles sibériens, voire de servir les ambitions politiques oppositionnelles qu’affichait le patron de Youkos. Le démantèlement de ce groupe fraya la voie à la reconstitution d’un secteur pétrolier d’état – principalement autour de Rosneft et de Gazprom - atteignant 28,3 % de la production en 2005 et vraisemblablement 40 % en 2007. Simultanément, l’état, détenteur à 38 % de Gazprom – monopole du gaz - augmentaient ses parts à 51 %. Ce faisant, la Russie s’alignait sur les autres pays producteurs de pétrole, où les compagnies nationales sont largement dominantes au niveau de la production.

Cette nouvelle politique volontariste a permis au Kremlin, non seulement de placer des hommes de confiance du président à la tête des groupes publics, mais de développer une politique offensive à l’extérieur : extension des réseaux d’oléoducs et gazoducs en réplique aux projets américains, bataille pour le contrôle des voies de transport à travers l’Ukraine et le Belarus, « fin de cadeaux » et rapprochement des cours mondiaux du prix des fournitures de gaz aux anciennes républiques soviétiques, un tournant certes « conforme aux règles du Marché » mais générateur de fortes tensions avec les états post-soviétiques dont plusieurs ont formé, encouragés par les Etats-Unis, un « cordon sanitaire démocratique » autour de la Russie, laquelle est redevenue « menaçante » aux yeux de nombreux Européens, alarmés par le « chantage à l’énergie » des Russes. Vu de Moscou, cette crainte n’est pas fondée et la campagne « russophobe » des Etats-Unis (qui l’inspirent) et de nombreux médias occidentaux s’apparente à une « nouvelle guerre froide ».

Dans l’exercice de sa « puissance énergétique », la Russie, favorisée par l’envol des cours du baril, se trouve, tout comme les pays consommateurs, notamment européens, dans une situation d’interdépendance. L’Union européenne absorbe 78 % du pétrole et 65 % du gaz russes exportés, à son tour elle « dépend » pour ses approvisionnements, à 25 % du gaz de Russie. Il y a donc « dépendance » réciproque et les Russes appellent de leurs vœux un « partenariat stratégique » de long terme avec l’Europe. Devant les réticences de certains Européens, la Russie tend à diversifier sa clientèle – en Chine, en Inde et en Orient en général. Mais Gazprom réclame la possibilité d’investir en aval de la production (raffinage, transformation, distribution) dans les pays consommateurs.

L’obsolescence des infrastructures en ex-URSS (plus de gros investissements depuis les années 80) commande cependant l’appel aux capitaux étrangers, auxquels ont été « ouverts » les secteurs stratégiques, y compris Gazprom. Mais l’état russe, qui veut contrôler la manœuvre, refuse d’ouvrir ses réseaux de transport aux firmes transnationales et préfère la formule des « joint ventures » (impliquant le partage des risques) à celle des accords de partages de production souhaités par les investisseurs occidentaux.

Le retour de l’état dans la production, outre l’énergie, et sans oublier le monopole de l’électricité (RAO-UES), concerne d’autres secteurs : métallurgie, nucléaire, aéro-spatial. Il s’agirait non pas d’une restauration « néo-soviétique » de l’état comme propriétaire et administrateur de l’économie mais de la constitution de grands groupes industriels à capitaux d’état, privés, étrangers et russes, placés sous haute surveillance du pouvoir. On parle de l’exemple de la Corée du sud, des « chaebols » qui avaient encadré le décollage industriel dans ce pays, moyennant un régime autoritaire. Cela n’empêche d’ailleurs pas les privatisations de se poursuivre : terre, télécommunications, banques, construction automobile etc… De même, la « libéralisation totale des prix » de l’énergie est progressivement mise en œuvre.

Une politique industrielle d’initiative publique en matière d’investissement est à l’ordre du jour depuis 2006. De grands « projets nationaux » ont déjà tracé la voie, dans les domaines des infrastructures, de l’enseignement et de la santé. La question centrale est celle des ressources financières. Le fonds de stabilisation formé grâce aux revenus pétro-gaziers, plus de 80 milliards de dollars, pourrait servir à des investissements industriels, notamment dans l’énergie. Mais ce projet est contesté par les libéraux opposés à l’interventionnisme d’état, et qui préfèrent que soit préservée « la cagnotte » pour le cas où les cours du pétrole viendraient à s’effondrer. On se souvient qu’un tel retournement de conjoncture, en 1986, avait eu des conséquences graves pour l’URSS.

Au delà de ces controverses entre libéraux et dirigistes, la Russie est confrontée au défi de « l’après-pétrole » et de sa situation de « réserve de matières premières du monde industriel développé ». La part de l’énergie et des matières premières dans les exportations russes s’est encore élevée de 80 % en 2000 à 85 % en 2005.

Au forum de Davos, le 27 janvier 2007, le vice-premier ministre et président du conseil des directeurs de Gazprom Dimitri Medvedev a formulés comme objectifs pour la Russie « la diversification,    la     création        d’infrastructures        modernes, l’investissement dans le capital humain ». De la déclaration d’intention à sa mise en œuvre concrète, le pas, considérable, reste à franchir.

 

Section 4 : l’Avenir du Partenariat entre la Russie et l’Union

Européenne  

La nouvelle ère des relations internationales, proclamée

dans les années 90, reposait sur la disparition présumée des conflits interétatiques et idéologiques. La démocratie libérale étant désormais pour les Etats le seul régime envisageable, il ne restait plus à ces derniers qu'à s'unir pour préserver la paix commune.

 

 

Les événements intervenus depuis lors ont démontré que ce diagnostic était, sinon erroné, du moins prématuré. Si la coopération entre Etats est plus que jamais nécessaire au rétablissement de la sécurité internationale, cette coopération ne peut encore s'appuyer sur une universalité démocratique pour l'heure inexistante. Les neuf premières années de leur Partenariat ont rappelé qu'en dépit d'une longue tradition commune, la Russie et l'Union européenne restaient séparées par la culture politique et l'histoire contemporaine. La volonté de l'Union européenne ne suffira pas à résorber cette différence. La Russie, quoi que puissent désirer ses amis et tramer ses adversaires, n'obéit qu'à elle-même et évolue en fonction de sa propre logique interne. La conséquence est que l'entente entre l'Union et la Russie ne sera pas toujours possible et le désaccord parfois nécessaire.

 

 L'objectif du Partenariat demeure pourtant incontournable. D'une part, la sympathie qui unit l'Union européenne à la Russie déborde largement les politiques officielles. Par son existence même, par son exemple et par ses idées, l'Union européenne possède un pouvoir d'attraction immense. L'accroissement des échanges humains, intellectuels et commerciaux entre l'Union et la Russie ne fera qu'accroître ce pouvoir. D'autre part, les principaux problèmes auxquels le monde doit faire face requièrent de manière urgente une réponse coordonnée des principaux Etats de la planète.

 

 

Les dirigeants russes ont depuis longtemps affirmé leur intérêt pour une coopération avec l'Europe sur les questions internationales. Cette perspective pourrait, dans le cadre d'un nouvel Accord de Partenariat et de Coopération, contribué au renouvellement des relations entre la Russie et l'Union européenne.[43]

 



[1] KUYUNSA, B, et SHOMBA, S., initiation aux méthodes de la recherche en sciences sociales, éd. PUZ, Kinshasa, 1995, p.42

[2] RONGERE, cité par MULUMBATI, N., manuel de sociologie générale, éd. Arica, Lubumbashi, 1980, p.12 

[3] PINTO, R, GRAWITZ, M, Méthodes en sciences sociales, 4ème éd. Dalloz, Paris, 1998, p.289

[4] LABANA L., Relations internationales, éd. Sirius M.E.S, Kinshasa, 2004, p.13

[5] Philippe Cahier cité par le prof LUKIANA, cours de pratique diplomatique, G2RI, FSSAP, Unikin, 1998-1999, inédit.

[6] KABENGELE DIBWE : Cours des Relations économiques internationales, G3 RI, FSSAP, UNIKIN, 1998-1999, inédit.

[7] MULAMBATI, B, manuel de sociologie générale, éd. Africain, Lubumbashi, 1980, p25

[8] Kissinger cité par prof LUKIANA MABONDO, théories et pratiques de la négociation internationale, L2 RI, FSSAP, UNIKIN, 2008, p11.inédit 

[9] PENAVIN  ET J.B DUROSELLE, Introduction des Relations Internationales,  éd. A colin, paris, 1964, p.124

[13] Julien Verceil, IUT Jean Moulin - Lyon III, Centre d'Études des Modes d'Industrialisation, EHESS, Paris.

Pour Géo confluences le 4 janvier 2005

[14] Idem 

[17] Idem 

[18] Julien Vercueil, IUT Jean Moulin - Lyon III, Centre d'Études des Modes d'Industrialisation, EHESS, Paris. Pour Géo confluences le 4 janvier 2005

 

[19] Articles de Jean-Marie Chauvier publiés par  www.Mondialisation.ca

[20] Jean-Marie Chauvier Op. Cit 

[21] Jean Raymond,  No Pasaran 21ter rue Voltaire 75011 Paris - Tél. 06 11 29 02 15 - nopasaran@samizdat.net

[22] Denis Eckert, Le monde russe, Hachette Supérieur, collection « Carré géographie », Paris, 239 p.

[23] Articles de Jean-Marie Chauvier publiés par  www.Mondialisation.ca

[24] Denis Eckert, Le monde russe, Hachette Supérieur, collection « Carré géographie », Paris, 239 p. 36

[25] Denis Eckert, Le monde russe, Hachette Supérieur, collection « Carré géographie », Paris, 239 p.

 

[26] Denis Eckert, Le monde russe, Hachette Supérieur, collection « Carré géographie », Paris, 239 p. 56

 

[27] - Sapir J. - La croissance russe détruira-t-elle la capacité d’exportation d’énergie en 2015 ? – AcComEx, n°58, juillet-août 2004, pp. 31-39.

[28] Jean-Marie Chauvie Op. Cit.

[29] Vercueil J. - Transition et ouverture de l'économie russe (1992-2002). Pour une économie institutionnelle du changement - L'Harmattan - 2002

[30] Denis Eckert, Le monde russe, Hachette Supérieur, collection « Carré géographie », Paris, 239 p.62

[31] Interview recueilli par  Céline Bayou (source: Première chaîne russe), le 25/01/2007

 

[34] Idem 

[39] Idem 

[42] Jean-Marie Chauvier  Op. Cit. p58

[43] www.upmf-grenoble.fr/pepse/article.php3?id_article=69

 

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