
Une cinquantaine de députés congolais ont signé une pétition demandant le départ du gouvernement du ministre de l'Intérieur. Ils estiment que la nomination de commissaires de province par Évariste Boshab est anticonstitutionnelle.
Les auteurs de la pétition dénoncent un "coup d'Etat constitutionnel".
Selon l’un des correspondants de BBC Afrique en RDC, les parlementaires disent défendre une disposition de la Constitution congolaise selon laquelle les commissaires de province doivent être élus par les assemblées provinciales.
Les députés comptent déposer la pétition lundi, dans le bureau du président de l'Assemblée nationale, à Kinshasa.
Vingt-et-un commissaires ont été nommés par le président Joseph Kabila, sur la base d’une proposition du ministre de l’Intérieur.
Ils ont tous été choisis dans le parti au pouvoir et ses alliés, selon l’un des correspondants de BBC Afrique en RDC.
L'Assemblée nationale de la République démocratique du Congo compte 500 députés.
Les regards seront une fois de plus tournés sur du côté de l’Assemblée Nationale où aucune motion ou pétition contre un ministre ou un premier ministre n’a jamais abouti. A chaque fois nous assistons soit au retrait en catimini des quelques signataires ou encore à une manœuvre du bureau de l’Assemblée nationale donnant primauté à une motion incidentielle afin de sauver un ministre.
Boudé, le bureau de l’assemblée nationale avait organisé sur demande de l’opposition une série des reformes visant à lever l’équivoque entre une motion incidentielle et une pétition, le bannissement des pratiques de certains députés à retirer ou renier leurs signatures une fois une motion déposée au bureau de l’Assemblée Nationale.
Le plus triste dans cette histoire, c’est l’homme visé par cette pétition, un professeur de droit constitutionnel d’une grande Université du pays, qui pose des actes anticonstitutionnels, si un professeur peut agir de la sorte, que adviendra-t-il de ses étudiants !