Bonsoir, nous sommes le 14/10/2024 et il est 20 h 43.

Situation géographique

La Province du Bandundu est située entièrement dans la partie Sud-Ouest du Pays. Elle s’étend donc entre le 1er et le 8ème degré de latitude Sud et du 16ème au 21ème degré de longitude Est. Cet espace couvre 295.658 km² de superficie soit 12,6% du territoire national et se constituant ainsi la 4e Province de la République par ordre relatif de grandeur.

Elle est limitée :
- au Nord par la Province de l’Equateur
- au Sud par la République Populaire d’Angola avec laquelle elle partage 1.200 Km de frontière
- a l’Est par la Province du Kasaï-Occidental
- à l’Ouest par la Province du Bas-Congo et la République du Congo-Brazza avec laquelle elle partage 345 Km de frontière.

Dans la province de Bandundu, il existe officiellement deux grandes villes, à savoir :
- la ville de Bandundu
- la ville de Kikwit

La ville de Bandundu se situe à 432 Km de la ville de Kinshasa et est érigée sur la rive droite de la rivière Kwango, à environ 10 Km en amont du confluent de celle-ci avec la rivière Kasaï, dans la savane baisée, à deux pas de la forêt équatoriale. Bandundu est le nom, à la fois, de la ville et de la province administrative dont elle est le Chef-Lieu. Elle a ravi ce statut de Chef-lieu Kikwit en 1971. Elle englobe un vaste territoire de 320 Km². L’agglomération de Bandundu se compose de 3 communes subdivisées en 20 quartiers :

Commune de Basoko : Salongo , Air Congo, Buza, Nfusi et Lumbu
Commune de Disasi : Nsélé, Lwani, Salaminta, Kwango, Molende
Commune de Mayoyo : Bosembo, ito, Kimvuka, malebo, Musaka, Ngamilelo

Par contre, la Ville de Kikwit est à 520 Km de la Capitale Kinshasa. Située dans le district du Kwilu, province de Bandundu, le statut de ville lui a été conféré par l’ordonnance loi 095/70 du 15 mars 1970 qui la subdivisera en 4 communes : Lukolela, Nzinda, Lukemi et Kazamba. Les quatre communes de Kikwit sont subdivisées chacune en quartiers répartis comme suit :

Commune de LUKOLELA, 4 quartiers qui sont : Mudikwit, Yonsi, Bongisa et Lunia.
Commune de LUKEMI : 6 quartiers qui sont : Wenze, Ndangu, Misengi, Nzundu, Etac et Ngulunzamba.
Commune de NZINDA : 4 quartiers qui sont : Lumbi, Ndeke-Zulu, Kimwanga, Sankuru. Commune de KAZAMBA : 4 quartiers qui sont : Lwano, 30 juin, Inga et Fac.

Relief

Le plan topographique de la Province du Bandundu se dessine sur un schéma progressivement élevé en se déplaçant vers le Sud jusqu’à la frontière Angolaise à environ 1.000 m d’altitude et incliné au point le plus bas vers le Nord à environ 300 m d’altitude. Cette position géographique situe la Province au 1/3 de sa superficie dans le cadre naturel de la Cuvette centrale.

Ce schéma observé se présente par des reliefs allant du plateau (Plateau des Bateke intégrant les Territoires de Kwamouth, Bagata, Mushie, Bandundu-Ville et Nioki), à des types des plaines entrecoupées par des vallées accidentées que l’on rencontre dans les Districts du Kwilu et du Kwango.

Les cités ci-après se retrouvent dans les tranches d’altitudes suivantes :
- de 0 à 400 m : Inongo, Kiri, Kutu, Oshwe, Bagata, Idiofa
- de 401 à 500 m : Bolobo, Yumbi, Mushie et Kwamouth
- de 501 à 600 m : Kenge, Masi-Manimba, Bulungu et Gungu
- de 601 à 700 m : Popokabaka, Kasongo-Lunda
- de 701 à 800 m : Feshie et Kahemba

Les coordonnées géographiques de la ville de Bandundu sont les suivantes : 3°18’ latitude Sud et 17°21’ longitude Est. L’altitude est de 324 m. La ville est très plate et les pentes supérieures à 5% sont rares. L’ensemble de la ville est très morcelé par des talwegs et de larges zones marécageuses. On distingue : à l’ouest un promontoire sur lequel la ville est bâtie entre les côtes d’une altitude de 300 à 324 m à l’Est, un point culminant à environ 337 m la partie comprise entre les rivières Kwango et Kwilu divisée en 6 bassins versants d’importante inégale. Par contre celles de la Ville de Kikwit sont 5°20’ de latitude sud et 18°48’ de longitude Est pour une étendu d’environ 10.500 ha.

Les zones climatiques
La zone équatoriale occupe le Nord-est de la Province dont le District du Mai-Ndombe et le Nord du District des Plateaux
Elle est caractérisée par l’absence d’une saison sèche régulière. Cette zone appartient au type climatique ‘’AF’’ relevé dans la classification de KÖPPEN dont la hauteur mensuelle des pluies du mois le plus sec est supérieur à 60mm.

La saison sèche ne dure que deux mois à Bandundu Ville, de juin à juillet. Kikwit jouit d’un climat subéquatorial avec trois mois de saison sèche.

TEMPÉRATURES
Les températures moyennes annuelles observées s’élève à 25°C pour l’ensemble de la Province. Elles sont de 30°C dans la zone de climat équatorial et elles varient entre 20°C et 25°C dans la zone de climat tropical. La température la plus basse de la Province est observée à Kahemba et varie entre 16 à 28°C..

Dans la ville de Bandundu, la moyenne des températures maxima journalières atteint 32°c en avril et mai, la moyenne des températures minima journalières observée est de 19°c au mois de juillet. L’humidité relative proche de la saturation est très élevée : 98 à 100°c pendant la saison humide avec des hauteurs de 270 mm au mois d’avril.

PLUVIOMETRIE
La pluviométrie est fonction de climat, température et saisons observés sur l’étendue de la Province pendant un an. Ainsi donc, dans la zone équatoriale, les précipitations sont à hauteur de 1.500 à 2.000 mm/an. Tandis que dans la zone tropicale les hauteurs des précipitations sont comprises entre 800 et 1.500 mm/an. En effet, les pluies sont abondantes de septembre à Mai, avec des différences peu importantes entre les zones du Nord (Inongo : 1.800mm) et Sud (Kahemba 1.660mm) ; ces pluies sont plus abondantes en début de saison (septembre à décembre) à l’exception de Kikwit.

HYDROGRAPHIE

La nature a doté la Province du Bandundu d’un réseau hydrographique très dense et varié. Ruisseaux, rivières, lacs et fleuve s’y retrouvent. La localisation géographique des principaux cours d’eau et lacs se présente de la manière suivante :
- District de Mai-Ndombe : Lac Mai-Ndombe , les rivières Lotoy, Lokoro, Lukeni et Mfimi ;
- District des Plateaux : Le Fleuve Congo et la rivière Kwa ;
- District du Kwango : Les Rivières Kwango, Wamba, Bakali et Konzi
- District du Kwilu : Les Rivières Kasaï, Kwilu, Inzia, Kwenge, Lutshima,
Lufuku, Bwele, Luie, Gobari, Nko, Kamutsha, etc.

La principale caractéristique de ce réseau montre que les eaux coulent du Sud au Nord et se déversent vers l’Ouest constituant ainsi les principaux affluents du fleuve Congo. Enfin, outre les rivières ci-haut indiquées, il existe dans la Province de centaines de petits lacs et rivières aussi importante que les premières : et ce, en termes de navigation, de production halieutique, énergétique, minière et autres.

SOLS ET GEOLOGIE

Le potentiel des sols de la Province du Bandundu est extrêmement varié. Dans l’ensemble, ces sols sont constitués d’une texture de sables limons-argileux et de limons sableux

Le potentiel agricole de la Province dépend de la nature de ces sols dont la fertilité varie de moyen à médiocre. Les meilleures terres pour l’agriculture se rencontrent dans le nord de la Province, particulièrement dans le Territoire de Kutu et dans le rayon de Mushie-pentane (+ 33 kms de Bandundu Ville)

A l’exception des plateaux de Kalahari (sols de Feshi-Gungu) qui offrent beaucoup de possibilités pour l’élevage, les cultures traditionnelles se pratiquent et se développement partout à travers la Province. Le sol de la ville de Bandundu a une couche superficielle alluvionnaire. On rencontre ensuite du gravier ou de l’argile plus complète au dessus d’une couche d’argile en consistante de 1 à 2 mètres d’épaisseur. Cette couche intermédiaire peut servir d’assiette aux fondations de construction importante. Les sols à Kikwit sont dégradés suite à l’action anthropique comprenant les déboisements, les pratiques de feux de brousse et les méthodes culturales traditionnelles sans oublier l’extension inconsidérée de la ville. Les sols argileux sont de type férraliti que ferra sol ou sableux.

LA ZONE FORESTIÈRE
Cette zone compte 15.000.000 ha de réserve forestière. Elle est entièrement située dans la partie Nord de la Province constituée des Districts de Mai-Ndombe et des Plateaux. Cette partie est couverte des poches de denses et humides forêts faisant partie intégrante de la grande forêt équatoriale, parce que reflétant toutes les caractéristiques de cette dernière avec ses essences et faunes y afférentes.

LA ZONE DES SAVANES
La zone de savanes est située au centre de la Province et couvre les Districts du Kwilu et du Kwango. Elle est une zone de hautes herbes et très entre coupée de galeries forestières. Elle constitue le logis de la faune de type herbivore.

LA ZONE DES STEPPES
Cette zone s’étend sur les haut-plateaux du Sud de la Province, à l’exception de la zone constituée par le triangle Kikwit-Feshi-Gungu où l’on trouve des forêts claires, mêlées des savanes et des steppes. Il y a lieu de signaler enfin que la couverture végétale de la Province du Bandundu est menacée continuellement de dégradation issue du comportement de l’homme caractérisé par : feux de brousse, coupe de bois et brûlure de forêt et ce, à la recherche des ressources pour assurer sa survie.

ORGANISATION POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE

La Province du Bandundu a été crée au terme de l’Ordonnance loi n°66/205 du 06 avril 1966. Elle est issue du démembrement de l’Ex Province de Léopoldville et est constituée de la fusion des trois Provincettes, à savoir :
- le Kwango
- le Kwilu
- le Lac Léopold II, appelée aujourd’hui Lac Mai-Ndombe
Lors de la fusion, ces provincettes devinrent des districts, mais aux termes de l’ordonnance-Loi n°90/046 du 12/02/1990 le district du Lac Mai-Ndombe fut scindé en deux, donnant naissance au district des Plateau, dotant ainsi la Province du Bandundu de quatre districts.

S’agissant des villes, C’est autour du port fluvial sur une superficie de 264 ha environ que fut d’abord érigée la cité européenne, le premier noyau de la ville de Bandundu. Peu après, une cité indigène sera érigée au sud-est noyau initial. A cause de la mouche tsé-tsé, le terrible agent de la maladie su sommeil qui infectait les parages, l’administration coloniale abandonnera la ville.

Au lendemain de l’indépendance, Bandundu n’était qu’un village de pêcheurs de moins de 15.000 habitants. Après 1971, Bandundu ville devient chef-lieu de province et connut une croissance spectaculaire. Elle comptait alors un peu plus de 50.623 habitants et la ville s’était agrandie de 400 ha. En 1984, le nombre d’habitants atteint 63.642 habitants. En 1999, la ville compte 78.425 habitants et s’étend sur 1.384 ha.

Bandundu-ville est érigée sur le site délimité par la rivière Kwango à l’Ouest, la rivière Kwilu au Sud et la rivière Kasaï au Nord. La ville est tournée vers le front de la rivière Kwango. Des boues de marécages divisent l’espace urbain en créant des unités urbaines plus ou moins différenciées.

Comme dans toutes les villes congolaises créées pour les intérêts coloniaux, la naissance à Kikwit d’une cité africaine avait suivi l’implantation d’un noyau administratif, portuaire et commercial. Cette « cité indigène » vit le jour à la périphérie de ce noyau. La cité comptait déjà 600 travailleurs des factoreries et de l’administration en 1910. En 1937, la cité africaine appelée cité Makaku ou Makai depuis 1920, fut rebaptisée Potopoto et devint un centre extra coutumier.

Pendant la période coloniale, la croissance de la ville était étroitement liée à l’importance de la population européenne. En 1943, l’agglomération comptait 3.675 habitants. La fin de la 2ème guerre mondiale coïncida à l’aménagement des zones d’habitation pour deux raisons majeures : la population blanche se plaignait de la proximité de la cité africaine et il était prévu que la fin des hostilités en Europe correspondrait à un flux de nouveaux colons européens. C’est ainsi que la cité africaine de « Poto-poto » se déplaça en partie vers « Wenze » en 1946 et « Bruxelles » en 1948. C’est dans ces trois quartiers que les populations noires furent confinées jusqu’en 1960.

Les contraintes physiques imposées par l’administration coloniale pour limiter l’immigration dans la ville s’essoufflèrent au milieu des années 50. De 8588 en 1950, la population passa à 13.021 en 1955. La croissance urbaine fut rapide après l’indépendance. Kikwit devint une ville de plus de 100.000 Habitants dès 1970. L’essor de l’agglomération est principalement dû à l’implantation, dès 1923, de plusieurs établissements commerciaux. La ville doit aussi sa place dans l’échelle urbaine de la province et du pays à sa localisation qui fait d’elle le relais obligé entre Kinshasa et le district du Kwango, l’Est et l’Ouest de la province, et le nord et le sud.

A cause notamment de cet avantage comparatif, Kikwit devint, dès l’ouverture d’un poste d’Etat en 1911, un centre de dispersion du courrier et du carburant, un centre aussi de concentration de l’huile de palme produite dans les environs et, avec la création de l’Ecole du Travail en 1928 et de l’Ecole de Moniteurs en 1930, un centre de formation intellectuelle. L’implantation en 1940 d’une succursale de la Banque du Congo Belge en fit un centre d’opération bancaire.

DECOUPAGE ADMINISTRATIF

La Province du Bandundu est une entité administrative décentralisée dotée de la personnalité juridique, son organisation et son fonctionnement sont dictés conformément aux dispositions du Décret-Loi n°081 du 02 juillet 1998 portant organisation territoriale et administrative de la République Démocratique du Congo.
Les articles 5, 6 et 7 dudit Décret-loi n°081 organisent les structures organiques et fonctionnelles de la Province du Bandundu de la manière ci-après :
- 4 Districts
- 2 Villes
- 18 Territoires
- 7 Communes
- 102 secteurs et chefferies
- 23 cités
- 783 groupements
- 11.042 villages

LES VILLES

VILLE DE BANDUNDU : Chef lieu de la Province
COMMUNES : 3
1.COMMUNE DE BASOKO
2.COMMUNE DE DISASI
3.COMMUNE DE MAYOYO

VILLE DE KIKWIT
COMMUNES : 4
1.COMMUNE DE LUKOLELA
2.COMMUNE DE LUKEMIE
3.COMMUNE DE NZINDA
4.COMMUNE DE KAZAMBA
Il y a lieu de signaler ici le rôle de Bandundu-Ville siège des institutions Provinciales et la Ville de Kikwit jouant le rôle de pool économique de la Province. Ces deux Villes sont distants de 400 Km de route, l’une de l’autre.

LE DISTRICT DU KWANGO
Le District du Kwango a comme Chef-lieu la Cité de KENGE I et présente la structure organique ci-après :
TERRITOIRES : 5
KENGE
FESHI
KASONGO- LUNDA
KAHEMBA
POPO- KABAKA

LE DISTRICT DU KWILU
TERRITOIRES : 5
BULUNGU
MASI-MANIMBA
BAGATA
IDIOFA
GUNGU

LE DISTRICT DE MAI-NDOMBE
Le District de MAI-NDOMBE a comme Chef-lieu la Cité d’INONGO et présente la structure organique ci-après :
INONGO
KUTU
KIRI
IDIOFA

ENVIRONNEMENT POLITIQUE

L’évolution de la situation politique peut être renseignée sur base des éléments juridicopolitique qui ont caractérisé les périodes allant de :
 24 novembre 1965 – 17 mai 1997
 17 mai 1997 – à nos jours
La première période avait consacré la rupture des institutions politico – administratives héritées de l’Indépendance. L’on a assisté donc à la mise en place des nouvelles institutions. Plusieurs textes politico – juridiques ont organisé administrativement et territorialement la deuxième République. En effet, cette période ayant consacré une forte concentration du pouvoir, plusieurs textes élaborés sous cet épisode n’avait pas prévu les organes délibérants dans l’organisation politique et administrative du pays. L’on a cependant, noté une volonté apparente vers les années 1977 sur la décentralisation.

Ainsi donc, en 1982 l’ordonnance n° 082 – 006 du 25/02/1982 portant organisation territoriale, politique et administrative de la République a même prévu clairement l’existence des Assemblées Provinciales. Cette volonté a été maintenue dans le décret – loi 018/2001 du 28 septembre 2001 complétant le décret–loi 081 du 02 juillet 1998. En effet, nonobstant l’érection de ces nouvelles structures celles–ci ont rencontré beaucoup de difficultés quant à leur fonctionnement. Ces difficultés ont été d’ordres matériels et financiers. La deuxième période a, à son tour, régi l’organisation territoriale et administrative de la République Démocratique du Congo particulièrement en ce qui concerne les entités Administratives territoriales de la manière suivante

CARACTERISTIQUES SOCIO-CULTURELLES

Les peuples du bas-Kasaï forment tous un tout culturel et linguistique. Ils ont les mêmes origines historiques et ont connus pratiquement les mêmes itinéraires et mouvement migratoire allant du Gabon en transitant par Kinshasa jusqu’à l’occupation du territoire actuel. Soulignons Cependant que, exception faite pour les Yaka et les Mbala qui sont venus de l’Angola en transitant par le Katanga et le Feshie

Les peuples Yansi, Sakata et Teke forment le bloc appelé peuples du Bas-Kasaï ; habitant la savane et tirent leur origine lointaine des peuples ayant quitté la région du Gabon avant le 16e siècle. Au 16e siècle, ils s’installent dans la plaine de Kinshasa (Royaume Makoko), après avoir traversé le fleuve congo.

De ce foyer, ils longèrent le Kwa pour prendre les affluents importants, tels le Kasaï et le Kwango pour s’installer dans les territoires actuels. Enfin, les Pygmées demeurent les véritables originaires de la Cuvette Centrale et l’ont occupé depuis les antiquités dont le chef de fil fut un groupe des chasseurs.

STRUCTURE DE LA SOCIETE

La structure démographique de la Province du Bandundu indique clairement la jeunesse de la population, âgée de 0 à 24 ans, qui la compose car sur 9.892 .467 habitants on compte 1.782.340 hommes, 2.115.760 femmes, 2.857.780 garçons et 3.136.587 filles ; La population de moins de 20 ans représente plus de la moitié des habitants de la Province. Les personnes âgées de 60 ans et plus représentent 3,6% de la population totale. Cette population a la caractéristique d’être à 80% paysanne, donc la majorité d’entre elle habite le milieu rural ; elle est, en outre, à prédominance féminine car elle compte 5252347 femmes sur une population totale de 9892467 habitants, soit 53%.

A ce jour, la Province compte plus d’un million de ménages agricoles. La population de moins de 15 ans est légèrement plus importante en milieu rural qu’en milieu urbain à cause, entre autre , d’une fécondité élevée en milieu rural . L’exode rural est très intense dans la Province à cause de la ruée vers le diamant de l’Angola et l’attrait combien important et justifié de la ville de Kinshasa. Il affaiblit les capacités de production économique de la population active âgée de 15 à 55 ans dans le milieu rural.

Outre les effectifs ainsi décrits, les populations sont organisées en termes de familles très liées regroupées en clan. Chaque clan porte un nom et a un chef de clan. Ce sont les différents clans qui forment les tribus sur base de certaines affinités. Une nette solidarité s’observe entre les membres d’un clan autour du chef notamment lors de grands évènements de la vie, naissance, mariage, maladie, décès. Les tribus se caractérisent par le régime matrimonial ; en effet, deux régimes matrimoniaux existent dans la Province du Bandundu et se reconnaissent à travers les tribus ci-après :
Régime matrilinéaire : District du Kwilu, District du Mai-Ndombe (SAKATA et les SENGELE).
Régime patrilinéaire : Les YAKA, LUNDA et PELENDE du Kwango, les TOMBA, BOLIA, SENGELE du Mai-Ndombe.

La Province de Bandundu est constituée d’une peuplade à majorité BANTOU composé de plus ou moins 30 tribus ; à côté desquelles coexistent les populations d’origine pygmoïde beaucoup plus concentrées dans le nord de la Province.

Il existe dans la Province de Bandundu un groupe ethnique appelé TWA. Qui est localisée dans les Territoires d’Inongo, Kiri et Oshwe. Il constitue un peuplade traditionnellement marginalisée. Les TWA ont la particularité de disposer des méthodes appropriées pour la chasse, la pêche et un savoir médical traditionnel important capable d’entraîner l’évolution de la science et de la médecine moderne. Seul un programme spécial d’intégration en leur faveur constitue une thérapeutique appropriée pour leur socialisation.

ELEMENTS LINGUISTIQUES

Les différentes tribus qui composent la population de Bandundu sont très apparentées et accusent d’une très forte homogénéité culturelle et linguistique. Les grands regroupements linguistiques sont :
- Sakata-Boma-Yanzi-Dinga-Mputu-Lori-Ngoli,
- Yaka-Suku-Pelende-Lonzo-Tsamba
- Teke-Humbu-Nku-Nkana
- Mbala-Hungana-Ngongo-Songo-Pindi
- Bunda-Wongo-Shilele
- Pende-Kwese-Sonde-Holo
- Lunda-Tchokwe-Luwa
- Tomba-Sengele-Bolia-Ekonda-Kundo
- Tende-Bobangi-Nunu
- Bolende-Bolongo-Imona-Ipanga-Batitu-Booli-Elwali-Bidjakamba
NB: les noms de tribus correspondent aux dialectes ou langues parlées par les ressortissants respectifs.

TRANSPORTS ET COMMUNICATIONS

Long de 30.341 km, le réseau routier de la Province du Bandundu est l’un des plus denses de la République Démocratique du Congo. Il comprend : - Routes Nationales ( bitumées et en terre) - Routes Provinciales ( prioritaires et secondaires) - Routes de dessertes agricoles.

Ce réseau était de 58.000km à l’époque coloniale et ne cesse de se rétrécir au fil des années. Ainsi, la Province du Bandundu compte actuellement 2.134 km des routes nationales ( RN) dont 457 km de route bitumée et 1.677 km des routes en terre. La route bitumée est complètement délabrée . Elle possède 2.371 km des routes Provinciales prioritaire (RP1) et 2.707 km de routes Provinciales secondaires (RP2) . La plupart de ces routes sont aujourd’hui en très mauvais état ; ce qui rend difficile et coûteuses la circulation des personnes et des biens. Ces routes sont gérées par l’Office des Routes . Tandis que le réseau des routes des dessertes agricoles long de 23.129 km sont du ressort des DVDA dont 30 % de ces routes sont entretenues grâce au financement de la Coopération Belge et de l’Union Européenne. Par manque d’entretien, 80 % de ces routes sont devenues aujourd’hui impraticables, d’autres étant même réduites en sentiers.

L’Electricité

Enfin, l’énergie électrique est l’apanage de la société Nationale d’Electricité ( SNEL). Elle dessert dans la Province trois points seulement à savoir : Bandundu, Kikwit et Inongo Toutefois on retrouve les auto-producteurs à faible capacité dans les Paroisses missionnaires.

Le centrale thermique de Kikwit fonctionne par intermittence à cause du coût élevé de produits pétroliers ; lubrifiants et pièces de rechange. Tandis que la centrale thermique d’Inongo ne fonctionne plus. Seule la Ville de Bandundu est alimentée en électricité du Barrage d’Inga par la ligne Maluku – Bandundu. Ainsi le tableau ci-dessus porte en lui des éléments assez révélateurs et montre que la capacité de desserte actuelle en électricité dans la Province est de 1,26% pour 1.188 abonnés actifs représentant 141.625 ménages, soit une population de 849.749 habitants pour les 3 centres : Bandundu, Kikwit et Inongo. Au regard de la population global de 9.892.467 habitants, la province accuse d’un taux de 0,01%, ce qui traduit un très faible niveau de desserte de la Province.

L’espérance de vie à la naissance dans la Province de Bandundu était de 48,4 ans et est passée à 51,9 ans en 2001 pour un taux de natalité brut de 48 pour 1000 habitants avec un taux global de fécondité générale de 215 pour 1000( MICS 2). Cette population fait face à plusieurs maladies prioritaires du pays telles que le Paludisme, les IRA, les maladies diarrhéiques, la malnutrition protéino énergétique, la méningite cérébrospinale, la rougeole, le monkey pox, le konzo, la tuberculose, la lèpre et l’onchocercose.

STRUCTURE AGRICOLE

Les terres disponibles pouvant être utilisées aux laboures ou à des fins agricoles sont évaluées actuellement à 1.459.208 ha et elles sont composées :
- des savanes à cultures arborescentes et arbustes ;
- des prairies et pâturages permanents ;
Par ailleurs, les terres inutilisées susceptibles d’utilisation agricole, sont dans de terres encore vacantes ; elles sont nombreuses à travers la Province.

La Province du Bandundu dispose d’une multiplicité des exploitations de types familial, beaucoup plus nombreuses et disséminées à travers la Province. Celles- ci sont plus ou moins bien définie. Les exploitations de type moderne, ont existé dans la Province et se trouvent aujourd’hui presque toutes abandonnées à la suite de la zaïrianisation, l’instabilité de la monnaie nationale et de la faible compétitivité des cultures de vente ; il s’agissait des exploitations de café, hévéa, cacao, palmier élaïs, etc.

1.000.100 ménages dans la Province du Bandundu se consacrent exclusivement dans le secteur d’activités agricoles. Cette population constitue le potentiel naturel de la main-d’œuvre utilisable dans la production agricole de la Province. Elles se répartissent en fonctions des principes spéculation mais en général il faut signaler qu’un ménage agricole peut se recenser plusieurs fois dans différentes cultures qu’ils pratiquent.

Les principales productions vivrières du Bandundu sont : le manioc, le maïs, le riz, l’arachide, le haricot et le niébé, la banane plantain, la patate douce, l’igname, la pomme de terre, le millet ainsi que les légumes et fruits divers.

Production de Manioc
VILLE BDD
VILLE KKT
D. KWILU
BAGATA
BULUNGU
GUNGU
IDIOFA
MASIMANIMBA
D. KWANGO
FESHIE
KAHEMBA
KASONGOLUNDA
KENGE
POPOKABAKA
D. PLATEAUX
BOLOBO
KWAMOUTH
MUSHIE
YUMBI
D. MAI - NDOMBE
INONGO
KIRI
KUTU
OSHWE

2. ARACHIDE
VILLE BDD
VILLEKKT
D. KWILU
BAGATA
BULUNGU
GUNGU
IDIOFA
MASIMANIMBA
D. KWANGO
FESHIE
KAHEMBA
KASONGO L.
KENGE
POPOKABAKA
D. PLATEAUX
BOLOBO
KWAMOUTH
MUSHIE
YUMBI
D. MAI NDOMBE
INONGO
KIRI
KUTU
OSHWE

3. MAIS
VILLE BDD
VILLE KKT
D. KWILU
BAGATA
BULUNGU
GUNGU
IDIOFA
MASIMANIMBA
D. KWANGO
FESHIE
KAHEMBA
KASONGO-L.
KENGE
POPOKABAKA
D. PLATEAUX
BOLOBO
KWAMOUTH
MUSHIE
YUMBI
D. MAI - NDOMBE
INONGO
KIRI
KUTU
OSHWE

4. RIZ PADDY
VILLE BDD
VILLE KKT
D. KWILU
BAGATA
BULUNGU
GUNGU
IDIOFA
MASIMANIMBA
D. KWANGO
FESHI
KAHEMBA
KASONGOLUNDA
KENGE
POPOKABAKA
D. PLATEAUX
BOLOBO
KWAMOUTH
MUSHIE
YUMBI
D. MAI–NDOMBE
INONGO
KIRI
KUTU
OSHWE

5. NIEBE (HARICOT)
VILLE BDD
VILLE KKT
D. KWILU
BAGATA
BULUNGU
GUNGU
IDIOFA
MASIMANIMBA
D. KWANGO
FESHIE
KAHEMBA
KASONGOLUNDA
KENGE
POPOKABAKA
D. PLATEAUX
BOLOBO
KWAMOUTH
MUSHIE
YUMBI
D. MAI - NDOMBE
INONGO
KIRI
KUTU
OSHWE

BANANE PLANTAIN
VILLE BDD
VILLE KKT
D. KWILU
BAGATA
BULUNGU
GUNGU
IDIOFA
MASIMANIMBA
D. KWANGO
FESHIE
KAHEMBA
KASONGOLUNDA
KENGE
POPOKABAKA
D. PLATEAUX
BOLOBO
KWAMOUTH
MUSHIE
YUMBI
D. MAI - NDOMBE
INONGO
KIRI
KUTU
OSHWE

7. POMME DE TERRE VILLE BDD
VILLE KKT
D. KWILU
BAGATA
BULUNGU
GUNGU
IDIOFA
MASIMANIMBA
D. KWANGO
FESHIE
KAHEMBA
KASONGOLUNDA
KENGE
POPOKABAKA
D. PLATEAUX
BOLOBO
KWAMOUTH
MUSHIE
YUMBI
D. MAI - NDOMBE
INONGO
KIRI
KUTU
OSHWE

8. PATATE DOUCE
VILLE BDD
VILLE KKT
D. KWILU
BAGATA
BULUNGU
GUNGU
IDIOFA
MASIMANIMBA
D. KWANGO
FESHIE
KAHEMBA
KASONGOLUNDA
KENGE
POPOKABAKA
D. PLATEAUX
BOLOBO
KWAMOUTH
MUSHIE
YUMBI
D. MAI -NDOMBE
INONGO
KIRI
KUTU
OSHWE

9. VOANDZOU
VILLE BDD
VILLE KKT
D. KWILU
BAGATA
BULUNGU
GUNGU
IDIOFA
MASIMANIMBA
D. KWANGO
FESHIE
KAHEMBA
KASONGOLUNDA
KENGE
POPOKABAKA
D. PLATEAUX
BOLOBO
KWAMOUTH
MUSHIE
YUMBI
D. MAI - NDOMBE
INONGO
KIRI
KUTU
OSHWE

10. MILLET
VILLE BDD
VILLE KKT
D. KWILU
BAGATA
BULUNGU
GUNGU
IDIOFA
MASIMANIMBA
D. KWANGO
FESHIE
KAHEMBA
KASONGOLUNDA
KENGE
POPOKABAKA
D. PLATEAUX
BOLOBO
KWAMOUTH
MUSHIE
YUMBI
D. MAI - NDOMBE
INONGO
KIRI
KUTU
OSHWE

11. LEGUMES
VILLE BDD
VILLE KKT
D. KWILU
BAGATA
BULUNGU
GUNGU
IDIOFA
MASIMANIMBA
D. KWANGO
FESHIE
KAHEMBA
KASONGOLUNDA
KENGE
POPOKABAKA
D. PLATEAUX
BOLOBO
KWAMOUTH
MUSHIE
YUMBI
D. MAI - NDOMBE
INONGO
KIRI
KUTU
OSHWE

Dans l’ordre d’importance le manioc est la production la plus élevée. (de l’ordre de 5.000.000 T) ; le maïs vient en deuxième position (près de 230.000 T), l’arachide est la troisième spéculation ( près de 100.000 T), la banane plantain, l’igname, la patate douce et le riz se situent dans la fourchette de 50.000 à 70.000 T. Le millet est de plus en plus produit, notamment dans les territoires d’Idiofa et Gungu. De toute évidence la production est directement proportionnelle à la superficie cultivée et au rendement. Sauf pour le manioc, les superficies emblavées pour les autres cultures sont manifestement trop exiguës pour permettre des excédents plus importants qui seront destinés à constituer des réserves et/ou à vendre pour accroître le revenu. Les aliments les plus nutritifs, à valeur marchande plus élevée et à cycle végétatif relativement court tels que le haricot, le niébé, le riz sont négligés au bénéfice du manioc.

La réduction rapide de la fertilité des sols, notamment dans la partie la plus laborieuse de la Province est une grave menace sur la sécurité alimentaire. La dévastation des forêts, le raccourcissement de la durée des jachères et les feux de brousses répétés d’année en année diminuent constamment la fertilité des sols quasi squelettiques du Kwango et du Kwilu. Dans la Province du Bandundu la production vivrière totale paysanne est quasiment assurée par les ménages, généralement villageois, principalement pour l’autoconsommation et ensuite en vue de réaliser des revenus par la vente.

Au Bandundu on utilise généralement des semences provenant des réserves alimentaires ou achetées au marché. Au cours de la période de 1982-1997 la CODAIK, le SENASEM, l’INERA, le SNV, et d’autres projets ont soit multiplié et diffusé dans la partie Sud de la Province des semences améliorées de maïs (Bandundu 1 et Kasaï 1), d’arachide (JL 24 et Mandingu et P43), de manioc (F 100 et Kinwani), de soja (TGX 888), de niébé (Vira 7 Muyaya). De 1999 à 2003 la FAO a diffusé des semences d’arachide, de maïs, de haricot. Le PNR de son côté a fourni des semences de riz, notamment les variétés : IRAT 112, R66. Les activités de ces services regroupés de Kikwit n’ont touché principalement que 4 territoires du Kwilu (Bulungu, Gungu, Idiofa, Masi-Manimba) et 2 territoires du Kwango (Feshi, Kenge).

Le manioc est fréquemment attaqué par la cochenille, la mosaïque et l’araignée verte. Ces maladies causent souvent des dégâts considérables entraînant des disettes périodiques dans les territoires de Feshi, Gungu, Idiofa et le district du Kwango. Le recours à des variétés résistantes et une meilleure fertilisation permet de faire face à la situation. Pour la sécurité alimentaire des populations souvent victimes de ces disettes, la différentiation des cultures devrait être envisagée au niveau de la recherche développement. Les études du Professeur Katanga sur le Mfuyu (Sphénostilis stenocarpa) mériteraient d’être consolidées notamment sur la possibilité d’une production à grande échelle et en vue de la vulgarisation de la consommation plus courante de cette légumineuse riche en protéines (10 %), à croissance relativement rapide (5 mois) et dont les rendements en culture paysanne peuvent atteindre 15 Tonnes/Ha. Le Mfuyu pousse dans le territoire de Feshi, à Bandundu et au Katanga. (Source : SISAN, 1998, voir Minagri ou FAO)

MINES

Les exploitations minières de type industriel n’existent pas dans la Province du Bandundu. On y rencontre cependant des exploitations de type artisanal pour le cas des diamants alluvionnaires dans le site de Bendela/Mai-Ndombe et sur les eaux du Kwango en amont du Pont-Kwango. Seule la vente du diamant extrait artisanalement et ce qui provient de l’Angola sont commercialisés et constituent la richesse minière actuelle de la Province. Quelques statistiques sont établies mais non disponibles.

Cependant, on signale plusieurs indices de divers minerais tels : le phosphate, le sable fin pour la verrerie, le fer, le nickel, le gypse pour le ciment, etc ; même le diamant d’autant plus que le sud de la Province appartient à la même zone minéralogie que la riche Province de Lunda-Nord de l’Angola. Il y a lieu de favoriser les études prospectives en vue de déterminer et exploiter les minerais qui existe réellement.

HYDROCARBURES
Comme pour les minerais, on trouve par-ci par-là dans la Province du Bandundu les indices de surface du pétrole et de gaz. Selon la mission effectuée au mois de septembre 2004 par les experts géologues du Secrétariat Général des Hydrocarbures qu’accompagnait le Chef de Division Provincial, ces indices ont été confirmés à TOLO dans le Territoire de KUTU, à ILANGA-NKOLO dans le Territoire d’OSHWE et dans le Territoire de BAGATA. Compte tenu des l’existence de ces potentialités, il y a lieu d’encourager toute initiatives de prospection, pré-exploration et exploration production dans ce secteur.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE