INTRODUCTION
0.1. PROBLEMATIQUE
Notre étude est basée sur la communication
traditionnelle chez les Bangu-bangu Bahemba du Maniema - cas du tambour.
Nous constatons que depuis la nuit de temps
l’homme éprouve toujours un besoin, non seulement de communiquer avec son proche mais encore d’établir des relations avec des sociétés voisine. C’est le cas des Bangu-Bangu Bahemba qui communiquent grâce au tambour.
Avec la mondialisation et l’avancée de la
technologie, la communication moderne domine sur la communication traditionnelle et elle fait oublier que cette dernière, bien que moins développée sans doute que la précédente la complète parce qu’elle arrive à relier l’émetteur et le récepteur.
Notre problème de recherche est que nous ne
savons pas comment le récepteur arrive à décoder le message tambouriné transmis par l’émetteur. Ngangi Mogalu dans son mémoire intitulé « le message tambouriné chez les Bangu-Bangu étude ethnolinguistique » a posé la question de recherche suivante : Quelles sont les éléments qui caractérisent le message tambouriné.
En guise d’hypothèse l’auteur dit que le peuple Bangu-Bangu ne recourt au message tambouriné que lorsqu’il s’agit d’un événement qui concerne tout le village. Il a eu à recourir à la méthode ethnolinguistique qui consiste à la connaissance parfaite de la culture et de la société où baigne le discours[1].
De sa part, Bula Bula M., dans son mémoire ayant
pour titre « Les instruments de musique et leurs fonctions dans la société traditionnelle de la sous-région de Sankuru » a postulé l’hypothèse selon laquelle les instruments de la musique constituent une unification de la population de la sous-région de Sankuru[2].
Diasola Maluvi dans son TFC intitulé « Les moyens
de communication traditionnels chez les Ngoma dans le Bas-Congo cas de Ngoma Mvuandu » a postulé l’hypothèse selon laquelle dans la société Mboma les Ngoma Mvuandu est utilisé pour question de joie et cela se manifeste par les danses et les funérailles. Pour matérialiser sa recherche il a utilisé la méthode descriptive et analytique[3].
Nyakambulo Mulonda dans son TFC ayant pour
titre « la communication traditionnelle chez les Lega » dit que les outils de communication dans la société Lega reflètent la culture et l’exploitation de la nature atteint pat ce peuple. Dans son travail il a utilisé les méthodes descriptives et analytiques[4].
Notre travail cherche à connaître la place
qu’occupe le tambour dans la collection d’instruments de communication, la nature du message véhiculé par le tambour, la caractéristique du tambour par rapport à d’autres instruments de communication chez les Bangu-bangu Bahemba du Maniema en République Démocratique du Congo.
Telles sont les questions auxquelles nous allons
essayer de trouver la réponse par nos recherches et nos brèves et concises analyses enfin de satisfaire tant soit peu nos lecteurs et les autres chercheurs.
0.2. HYPOTHESE
En guise de réponse à notre question de recherche
nous postulons l’hypothèse selon laquelle par son caractère événementiel, la communication issue du tambour ne recouvre pas tous les aspects de la vie. Il sert à annoncer certains événements tels que le décès, le feu de brousse, le travail collectif, l’intronisation, la chasse. Dans ce cas il est joué selon un rythme approprié.
0.3. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix que nous portons sur le tambour comme
instrument ou moyen de communication se justifie par le fait que le langage du tambour est différent du langage ordinaire. Il constitue un type de discours assez particulier. En tant que tel, il établit la communication entre les individus d’une même communauté.
Notre travail présente un double intérêt pratique
et scientifique. Sur le plan pratique notre souci est d’enregistrer, de consigner par écrit les valeurs culturelles qui tendent à disparaître. Cette étude que nous entreprenons permettra ainsi de sauvegarder cet illustre patrimoine. Sur le plan scientifique cette étude s’inscrit dans l’axe de la compréhension enrichie les recherches dans le domaine de la communication et de l’interculturalité.
0.4. METHODES ET TECHNIQUES
Dans le cadre de ce travail, nous avons choisi de
recourir aux méthodes descriptive et analytique. La méthode descriptive nous a permis de décrire le tambour comme moyen de communication. La méthode analytique nous a permis d’analyser le tambour dans un circuit communicatif.
Pour matérialiser cette démarche nous avons recouru à certaines techniques notamment la technique d’entretien.
0.5. DELIMITATION DU CHAMP D’INVESTIGATION
Tout travail scientifique est limité dans le temps
comme dans l’espace. Dans le temps, le tambour est utilisé depuis des années immémoriales.
Dans l’espace, nous circonscrivons notre étude
dans le territoire de Kabambare dans la province du Maniema en République Démocratique du Congo.
0.6. DIVISION DU TRAVAIL
Hormis l’introduction et la conclusion, le présent
travail de fin de cycle comporte trois chapitres qui s’articulent de la manière suivante : Le premier chapitre traite les assises théoriques, le deuxième chapitre porte sur la présentation des Bangu Bangu Bahemba, et le troisième chapitre décrit les résultats empiriques.
CHAPITRE I : ASSISES THEORIQUES
Dans ce chapitre, nous allons définir les concepts
qui fondent notre objet d’étude est de circonscrire notre cadre de référence.
Section I : Définition des Concepts
Trois concepts méritent d’être clarifiés, il s’agit des
concepts communication, tradition et tambour.
1.1. Communication
Le mot « communication » fait partie de ces
notions fourre tout qui possèdent une extension plus grande. La communication peut en effet être aussi bien humaine, animale que végétale ou mécanique.
L’extrême étendue des significations du terme
explique que l’on puisse l’utiliser en biologie (la communication entre les cellules), en neurologie (la communication du cerveau avec d’autres organes), en informatique (la communication entre l’homme et l’ordinateur), mais aussi en linguistique (la communication par la parole), en sociologie (la communication au sens d’une collectivité ou d’une société) ou dans bien d’autres disciplines encore[5].
Etymologiquement, la communication c’est l’action
de « rendre commun » « d’être en relation avec » (du latin communicare). La communication est ce qui permet d’établir une relation entre des personnes, soit le résultat de cette action. Ce qui est communiqué est soit matériel (des documents, etc.) soit immatériel (des idées, des sentiments, etc.) cette transmission et cet échange se réalisent essentiellement par des signes (la vue) et par des sons (l’ouïe) ; il nécessite la présence d’un émetteur, d’un message et d’un récepteur.
La communication en tant que telle peut s’exercer
à plusieurs niveaux ou du moins, répondre à plusieurs types de situation. On procède généralement à trois séries de distinction: la communication verbale/ non verbale ; la communication intra personnelle, la communication interpersonnelle/ la communication de groupe/ la communication de masse ou médiatisée[6].
I.1.1 - La communication verbale
Est celle qui fait appel à l’usage de la parole et de
l’écrit. Lorsque nous nous adressons à quelqu’un, nous utilisons des mots et des phrases susceptibles d’être compris par notre interlocuteur. De même, lorsque nous écrivons une lettre ou une dissertation ou encore un article.
I .1.2 - La communication non verbale
Comme son nom l’indique, elle repose sur des
gestes, des mimiques qui traduisent nos émotions et nos réactions.
I.1.3 - La communication Intra personnelle
La communication intra personnelle ne concerne
qu’une seule personne. Celle-ci réfléchit pour elle-même, avant de parler ou d’écrire à elle-même, avant de parler ou d’écrire à autrui. Cet aspect de la communication est évidemment difficile à étudier puisqu’il n’est pas exprimé et demeure latent.
I.1.4 – La communication interpersonnelle
La communication interpersonnelle implique
nécessairement, au minimum, deux personnes qui échangent des propos : elle s’applique donc à une communication entre un petit nombre d’individus dans des situations variées. Plus le lien entre ces personnes est étroit, plus la communication sera intense.
I.1.5 - La communication de groupe
La communication de groupe est une
communication interpersonnelle qui s’étend à un nombre plus important de personnes : il peut s’agir aussi bien d’une réunion de travail entre collègues de bureau que d’un dialogue entre un professeur et ses étudiants.
Ces deux exemples montrent le degré
d’implication des individus est variable. Certains sont très actifs, d’autres plus passifs ; certains suivent attentivement d’autres décrochent de temps en temps
I.1.6 – La communication médiatisée
La communication médiatisée est constituée par le
processus qui permet à un ou plusieurs émetteurs ou encore à un émetteur collectif de diffuser des messages au moyen d’un dispositif technique vers un ou plusieurs récepteurs.
I.1.7 – Le Processus de la Communication
Nous nous en tiendrons ici à la théorie classique
de la communication qui suit le cheminement suivant : L’émetteur envoie un message au récepteur qui le reçoit en passant par le canal. Ce message n’est pas généralement neutre. Il faut connaitre le code pour pouvoir le comprendre car le message est étouffé par d’intention de l’émetteur qui cherche à provoquer des effets chez le destinataire.
a) L’émetteur : c’est celui qui émet un message. L’émetteur peut être un individu ou un groupe.
b) Le récepteur : c’est celui qui reçoit le message, il peut agir d’un individu d’un groupe, d’un animal ou d’une machine.
c) Le message : c’est le contenu de la communication. Celui-ci peut être composé de mots, gestes, signes.
d) Le code : c’est l’ensemble structuré d’éléments et de règles de combinaison de ces éléments dont la connaissance permet de construire un message.
e) Le canal : c’est le support, l’instrument, l’appareil, le moyen qui permet aux messages de circuler entre récepteur et émetteur.
f) L’intention : c’est la raison pour laquelle on communique.
g) Les effets : ce sont les conséquences de la communication.
Tant chez le récepteur que chez l’émetteur.
I.2 La tradition
La tradition vient du mot latin « traditio » qui
signifie action de livrer, de transmettre.
La tradition est la transmission de légendes, des
faits, de doctrines, d’opinions, de coutumes, d’usages… pendant un long espace de temps. Elle est le lien du présent avec le passé. C’est ce qu’on sait ou fait par une transmission de génération en génération.
La tradition est le siège de la vérité, elle préserve
les anciennes formes et valeurs politiques, religieuses, morales. La tradition peut être attachée à la coutume (référence dans la mutualité médiévale) à toute action et à tout jugement et qui postulait qu’était bon ce qu’avait toujours été fait.
I.3 Le tambour
Le tambour[7] est un instrument à percussion
formé de deux peaux tendues sur un cadre cylindrique que l’on fait raisonner à l’aide des baguettes.
Le tambour permet de communiquer avec un
interlocuteur se trouvant à une grande distance loin de la portée de la voix humaine. Il ne permet pas cependant à l’émetteur et au récepteur d’entretenir une conversation intime. La communication issue du tambour est toujours en sens unique il n’y a pas de dialogue.
Dans notre travail, le terme tambour est utilisé
dans son sens général. Chaque tambour porte un nom spécifique. Chez les Bangu-bangu il existe plusieurs sortes de tambour mais tous sont des instruments de musique. Seule le Yondo sert à la communication et à la transmission du message.
- Le Yondo : est un tambour qui a une forme allongée. Il est fabriqué à partir de certains arbres de la forêt. Une fois sec le tronc d’’arbre devient léger et facile à battre.
Le message du yondo indique souvent un cas de
deuil, intronisation de chef… rien qu’en battant le yondo on sait distinguer le décès, l’intronisation, la chasse, le feu de brousse…
Le batteur du yondo et le tambourineur est
généralement un homme physiquement fort, capable de soulever le poids du yondo. Il est considéré comme un dignitaire du village. Le métier du tambourineur se transmet souvent du père au fils. Il est l’un des métiers difficile à apprendre. Seules les enfants de tambourineur ayant accès facile aux instruments peuvent l’exercer plus tard.
A part le yondo (le tambour) il existe une gamme des instruments qui servent aussi a la transmission du message ou à la communication il s’agit de8 :
- Mumbanda : il est fabriqué à base de corne de bélier ou d’antilope. Son message sert à mobiliser la jeunesse pour un cas d’incendie, un cas de naufrage de pirogue, un accident. L’émission se fait à n’importe quelle heure parce qu’il s’agit d’alerte.
- Kahuli : c’est un petit instrument de communication qui a pour objectif de dire que nous sommes ici. Il indique la position de quelqu’un, la situation.
I.3.1. Le Moment de l’Emission
La communication par le tambour ne se fait pas
n’importe quand. Les meilleurs moments sont ceux durant lesquels les gens sont au village. Moment de calme pour une meilleure réception, c’est-à-dire avant et après le lever et le coucher du soleil parce que c’est le moment où les villageois et les habitants sont chacun chez lui et peuvent capter facilement les messages qui leur sont destinés.
La maitrise de la langue ne suffit pas pour saisir
toute la portée d’un message tambouriné il faut encore une connaissance parfaite de la culture et de la société dans laquelle baigne le discours ou encore une initiation.
8 Elément recueillis de l’entretien avec Madame Albertine Sango, fille de Mwanana, juin 2011
Section II : Cadre théorique
Relativement à notre objet d’étude, nous avons
choisi le modèle communication et relation pour analyser la communication traditionnelle chez les Bangu-Bangu Bahemba. Selon Jean-Pierre Meunier et Daniel peraya, toute communication est un acte et un acte social. Issue de la relation sociale, la communication forme, maintient ou transforme la relation. On peut figurer graphiquement cela au moyen d’un de ces schémas en boucle auxquels nous a habitués la pensée systémique[8].
Relation communication
D’après ces deux auteurs, à un premier niveau
d’interprétation, le lien communication/relation concerne ce qui se passe au moment même de la communication. Mais à un second niveau d’interprétation, il faut considérer le contexte plus large dans lequel s’effectue un acte et sur lequel il peut porter ses effets.
L’histoire humaine et sociale nous a légué une
multiplicité de modes de communication : la gestualité, la parole, l’image, l’écriture, etc., qui peuvent fonctionner séparément mais qui, dans beaucoup de cas, se combinent et interagissent dans des actes particuliers de communication. Dans le cadre de ce travail, nous avons choisi le tambour comme mode de communication, ce qui relève du non-verbal.
Pour Meunier et Peraya, tout ce qui, dans
l’interaction sociale, relève du non-verbal (posture, mimique, geste, style vocal, etc.), repose sur la relation mimétique. Selon eux, les premières interactions sociales se réalisent sur fond d’indifférenciation sociale ou de fusion mimétique.
La réalisation et la compréhension des postures,
mimiques, gestes, etc. reposent toujours sur la mimesis. Adopter une posture, c’est mettre en scène le corps propre, exhiber une position corporelle au regard d’autrui. Et comprendre une posture, c’est la ressentir, c’est-a-dire la saisir de l’intérieur, la rejouer intérieurement. Une mimique faciale, un regard, un geste se donnent à voir. Ceux qui les effectuent, les jouent, et ceux qui les comprennent, les rejouent. Ainsi en est-il de la communication à l’aide du tambour.
Par ailleurs, nous convenons avec Meunier et Peraya que toute[9] cette gestualité non verbale est le lieu de mouvements de centration et de décentration sociale. En effet, il y a, à l’intérieur même de l’indifférenciation interindividuelle, centration sur un individu, le batteur du tambour, qui polarise sur lui l’attention des sujets. D’une certaine manière, on peut dire du batteur du tambour qu’il est auto référent et du contemplateur qu’il est plutôt hétéro référent. Le premier s’identifie avant tout à lui-même ou plutôt l’image qu’il exhibe de lui-même au regard d’autrui. Il ne peut y avoir autoréférence sans référence à l’autre tandis que le second s’identifie à l’autre et trouve paradoxalement dans cette identification le moyen de se croire autosuffisant.
En définitive, bien qu’ils se confondent, les
partenaires de la communication sont au moins deux : il faut donc que l’unité qu’ils forment ensemble se réalise sur l’un d’eux, quitte à ce qu’il y ait alternance dans l’occupation du centre. Le premier effet du non-verbal est d’établir le contact mimétique, le second consiste à moduler la centration au sein de la continuité mimétique instaurée.
Nous retenons donc qu’il existe un grand nombre
de gestes auto référents et un nombre sans doute correspondant de gestes hétéro référents dans la communication à travers le tambour. Parmi les premiers : les postures, les mimiques ou les gestes d’autorité, d’exhibition, de séduction, etc. parmi les seconds. Les postures, les mimiques, les gestes de subordination, de contemplation, d’admiration, etc.
CHAPITRE II. PRESENTATION DES BANGU-BANGU BAHEMBA
Ce chapitre décrit notre site d’investigation, à
savoir : le peuple Bangu-Bangu Bahemba. Cette description concerne le cadre de vie de ce peuple.
Section I : Situation géographique
La province du Maniema est bornée par le Kasaï
oriental à l’Ouest, la province Orientale au Nord, le Sud-Kivu et le Nord-Kivu à l’Est par le Katanga au Sud.
Au 19ème siècle, Maniema désignait un territoire
regroupant les actuelles provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Maniema avec comme chef-lieu Kindu.
Le territoire de Bangu-Bangu est limité au Nord
par toute la rivière Lulindi par le parallèle de la source de la rivière jusqu’à la rivière Luama, la Luama jusqu'à 28° 15’ longitude Est environ ; à Est par une ligne excluant la Luama et joignant la rivière Niemba vers 6° 10’ latitude Sud, au Sud par la Niemba et la rivière Lukuga, à l’Ouest par le Lualaba.[10]
La province du Maniema dispose d’importantes et
nombreuses potentialités minières qui permettent de la classer en 4ème position après le Katanga, la province Orientale et le Kasaï oriental. Les grandes ressources du sous-sol identifiées sont l’or, le diamant, la cassitérite, le coltan, la malachite, le fer, le plomb, le manganèse, la platine, l’argent.
Les richesses minières ont été exploitées
industriellement depuis l’époque coloniale par la seule société minière du KIVU à Kalima, dans le territoire de Pangi. Aujourd’hui, l’exploitation artisanale prend le dessus, surtout celle du coltan, de l’or et du diamant.
La superficie du Maniema est de 132.250Km². en 2006 sa population était estimée à 1.786.322 habitants, dont
90.000 Bangu-Bangu. La langue nationale dominante et le Swahili.
Section II : Organisation Administrative
La province du Maniema est divisée en sept territoires :
- Le territoire de Kabambare
- Le territoire de Kaïlo
- Le territoire de Kasongo
- Le territoire Kibombo
- Le territoire de Lubutu
- Le territoire de Pangi
- Le territoire de Punia
Chaque territoire est divisé en collectivités, la
collectivité en groupements ou localités, le groupement ou localité en chefferies et la chefferie en clans et le clan en familles.
Le territoire qui nous intéresse dans le cadre de
notre travail est celui de Kabambare. Il est situé au Sud du Maniema.
Le Kibangu-Bangu est la langue parlée dans ce
territoire. Au sein de cette langue, on peut distinguer plusieurs variantes :
- Bangu-Bangu Wamaza parlé à Wamaza
- Bangu-Bangu Lulindi parlé à Lusangi
- Bangu-Bangu Salamabila parlé à Kayembe
- Bangu-Bangu Hombo parlé à Kabambare
- Bangu-Bangu Bangu-Bangu bahemba parlé à Kibangula.
Nous rappelons que Wamaza, Lulindi, Saramabila, Kibangula sont des collectivités du territoire de Kabambare.
Notre étude porte sur cette dernière variante, le Bangu-Bangu Bahemba ou Mikebwe. Le toponyme Mikebwe est un déverbatif dérivé de ‘’kueba’’ qui signifie chercher. Les Benyemikebwe ou habitant du Mikebwe sont culturellement assimilés au bahemba du katanga.
Section III : Fondement culturels
III.1 Origine du mot Bangu-Bangu
Les Bangu-Bangu sont venus de Pwani à la côte
orientale de l’ocean indien vers la Tanzanie. Selon la tradition quand les Arabes sont arrivés au Maniema, ils auraient trouvé les Pygmés. Ces derniers n’avaient pas, de force pour transporter les bagages, les pointes d’ivoire des Arabes.
Les Arabes auraient demandé à ces derniers le
nom de l’homme fort du territoire, les Pygmés leur répondirent que l’homme fort, travailleur et voyant est appelé « Mubangu ». C’est là l’origine du Bangu-Bangu.
En réalité, le mot bangubangu n’avait pas existé
comme tribu. C’est plutôt un sobriquet donné aux Pwani par les Arabes[11].
III.2 La vie religieuse
Dans le temps, il n’y avait pas une organisation
religieuse chez les Bangu-Bangu, mais ils connaissaient l’existence de Vilgnambi (Dieu suprême créateur du ciel et de la terre). Pour eux, Dieu avait des représentants ici sur terre. Pour parler à Dieu il fallait passer par l’intermédiaire des petits dieux.
Ainsi ils divinisaient les statues en bois, des
grands arbres, les montagnes, les grosses pierres… chaque clan avait sa représentation de Dieu. Ces représentations de Dieu appelé généralement MIKISI veillaient au bonheur des hommes. Ils bénissaient les bons et maudissaient les méchants. Le christianisme catholique est venu mettre fin à ce genre de pratique. Aujourd’hui, ces pratiques se font dans un groupe restreint. Il s’agit des chefs de clan et les chefs du village.
Actuellement la religion dominante à Kabambare
est le catholicisme suivi de l’islam et de protestantismes. Les Eglises dites réveil sont quasi inexistantes.
III.3 La vie sociale
Les Bangu-Bangu sont généreux, acceuillants ; ils
pratiquent un socialisme communautaire. Ils sont très solidaires et ont un esprit coopératif[12].
Chez les Bangu-Bangu bahemba la polygamie est
dominante. Elle est acceptée par les femmes, surtout celles qui ne sont pas instruites. Pour ces dernières la polygamie est une manière de s’entraider, pourvu que l’homme arrive à satisfaire leurs besoins.
Les filles et les garçons de Kabambare sont très
scolarisés par apport à d’autres tribus du Maniema. On y trouve beaucoup d’écoles primaires et secondaires, ce qui d’ailleurs à occasionné l’installation de la sous-division de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel (EPSP) dans ce territoire.
Les Bangu-Bangu vivent de l’agriculture, de la
pêche traditionnelle, de la chasse et de l’élevage traditionnel.
a) L’agriculture
Les Bangu-Bangu sont des cultivateurs. Les
principaux aliments cultivés sont le maïs, le manioc, le riz, le coton, l’arachide, le palmier à huile.
b) La pêche traditionnelle
Les Bangu-Bangu pratiquent la pêche
traditionnelle dans les rivières Lwama, Lwika et Lulindi ainsi que le fleuve Congo dans la région des cataractes.
c) L’élevage traditionnel
Parmi l’élevage traditionnel pratiqué nous citons la
volaille et le bétail.
d) La chasse
Les animaux les plus chassés sont l’antilope, le
guépard, le buffle et l’éléphant.
III. 4. Le mariage chez les Bangu-bangu
Dans le temps le mariage était une affaire de
famille c'est-à-dire dès le bas-âge les parents de l’homme choisissent une femme pour leur fils. Tout en grandissant les parents de l’homme disent à leur fils qu’il épousera telle femme, de même pour les parents de la fille qui disent toujours à leurs enfants que tel sera ton époux.
Les garçons et les filles des Bangu - Bangu sont
préparés au mariage dès leur enfance. Dès que le garçon atteint au moins 18 ans et la fille 14 ans, les parents de l’homme versent la dot auprès de la famille de la fille. Et cela avec ou sans le consentement de ces deux enfants. Mais aujourd’hui tout a changé. L’homme épouse la femme de son choix mais il l’a choisit dans la même tribu car un homme qui épouse une femme étrangère est considéré par tout le monde comme étant un homme célibataire[13].
CHAPITRE III : RESULTATS EMPIRIQUES
Ce chapitre présente les résultats de nos recherches empiriques. Il est subdivisé en trois sections : le cadre d’analyse, le protocole méthodologique, et la présentation des résultats.
Section I : Cadre D’analyse
Notre travail est basé sur la communication traditionnelle chez les Bangu-Bangu Bahemba du Maniema - cas du tambour. C’est vrai que le message du tambour ne recouvre tous les aspects de la vie aussi allons-nous chercher à connaître la nature du message véhiculé par le Yondo dans la collection d’instruments de communication.
Section II : Protocole méthodologique.
Notre travail porte sur la communication traditionnelle chez les Bangu bangu bahemba. Nous avons posé la question de recherche suivante : comment le récepteur parvient-il à décoder le message tambouriné lancé par l’émetteur ? En guise d’hypothèse, nous avons postulé que le message du tambour ne recouvre pas tous les aspects de la vie mais certains, comme le décès, la guerre, la chasse et le feu de brousse.
Pour valider cette hypothèse nous nous sommes entretenus avec Monsieur Jean Pierre Luhembwe âgé de 67 ans en qualité d’ancien administrateur du territoire de Kabambare. Et Madame Albertine Sango âgé de 72 ans, en qualité de fille d’un Mwanana (chef de clan).
Section 3 : Présentation des résultats
Le message tambouriné remplit certaines
fonctions sociales et chaque thème renferme un contenu spécifique. C’est ce que nous allons tenter d’examiner.
3 .1 Le Décès
Le message tambouriné le plus fréquent est celui
qui annonce un décès. Sur dix messages, huit concernent la mort de sorte que le langage tambouriné risque de se réduire à ce seul thème compte tenu de sa complexité et de la polysémie de ses informations.
Le Yondo retentit généralement pour annoncer la
mort. Cependant, il y a des morts pour lesquels on ne bat pas le Yondo. C’est le cas de la mort tenue secrète, celle du grand chef. Le Yondo ne dit rien pendant que la dépouille mortelle n’est pas encore enterrée. On refuse d’alerter les gens. Ce n’est qu’après l’enterrement que le yondo retentit[14].
La deuxième catégorie de mort qui ne fait pas
l’objet du message tambouriné est celle d’un enfant de moins de dix ans. Enfin, il n’y a pas d’alerte quand le membre de la famille à trouvé la mort loin du village natal.
Le message du décès a une structure différente
des autres.
3.1.1 Structure
La structure du message concernant la mort se
présente de la manière suivante.
- formule introductive, - identité du mort, - formule finale.
a) Formule Introductive
Cette formule est une annonce générale du décès
qui vient de s’abattre sur la communauté. Cette formule est invariable, qu’il s’agisse de la mort naturelle, accidentelle ou subite. Après cette mise au point, les auditeurs attendent la suite du message, des renseignements sur l’identité de la personne morte.
b) Identité du mort
Le tambourineur est obligé de donner le nom, le
sexe, le rang-sociale, l’état-civil et la profession du défunt.
- Le nom
Le nom que le tambourineur cité est un nom de
famille. Il le décrit, l’amplifie.
- Le sexe
S’agit-il d’un homme ou d’une femme ?
- Le rang social
Le tambourineur donne le rang social du défunt. Celui qui vient de mourir est-il dignitaire de trône ou de nattes.
L’homme adulte qu’on pleure était-il sorcier ?
Tels sont les détails que le Yondo transmet.
- L’état-civil
On ne le signale que pour parler d’un célibataire. Il
y a très peu de précisions quand il s’agit d’un jeune homme.
Toute cette hiérarchisation de détails que nous
venons de donner pour l’homme n’existe pas chez la femme. Pour les femmes on ne donne que l’état civil de la mariée. Si toutes ces explications se révèlent insuffisantes, le tambourineur passe à la profession de mort.
- La profession
Les principales activités des Bangu -bangu Bahemba sont la chasse, la pêche, et l’agriculture. C’est sur ce détail que se termine le message annonçant le décès d’un sujet. Le métier exercé amène une information supplémentaire.
La mort est un événement redoutable. La
communauté ressent une douleur atroce du vide que crée le départ vers l’au-delà d’un membre de la communauté.
Chez les Bangu bangu bahema, la mort paralyses
toutes les activités. Aucune femme ne peut allumer le feu pour préparer à manger. Même les enfants ne mangent pas exception faite des nourrissons qu’on allaite loin de l’endroit ou l’on pleure le mort[15].
L’événement affecte même le passant, étranger
au clan. Ce dernier par compassion, avant de continuer son chemin vient se recueillir auprès de la dépouille mortelle en guise du dernier hommage.
3.2. La guerre
3.2.1 Caractéristique du message de guerre
Alors que le message de la mort respecte une
structure, il n’en est pas ainsi pour celui de la guerre. L’annonce est brève, et le tambourineur donne juste le caractère secret de l’information pour éviter que l’ennemi n’intercepte le message. Dans ce cas on court de nombreux risques. Si l’on donne des détails on risque d’avertir l’ennemi sur la stratégie à adopter.
3.2.1 Le type de guerre
La guerre dont il est question ici explique les
mouvements migratoires qu’ont connus les peuples. Les peuplades étaient sans cesse à la conquête des nouvelles terres. C’était pendant l’occupation provisoire de l’ennemi que les Bangu - Bangu en fuite se ressaisissait pour lancer la contre attaque.
De nos jours, le message de guerre est rare. Ceux
qui ont vécu la rébellion de 1964 ont eu le privilège d’entendre de se message. Ce message tend vers sa disparition progressive mais sûre. Seuls quelques musées vivant gardent encore certaine réminiscences.
3.3. Le feu de Brousse
La chasse se pratique sous diverses formes. Le feu
de brousse constitue une et la plus ancienne. Le Bangu-Bungu Bahemba sont très peu nombreux. La grande étendue de savane reste inhabitée. C’est là où vivent les antilopes, les guépards, les buffles…
Le responsable de la brousse avant de brûler,
remet le communiqué à son tambourineur pour une large diffusion. Ceci n’exclut pas les envoyés spéciaux qu’on dépêche auprès des chefs des villages lointains.
3.3.1. Caractéristiques.
Le caractère mobilisateur de ce message ne diffère
pas de celui de la guerre. On invite tout le monde, l’appel concerne en premier lieu celui qui tient le brandon.
3.4. Le travail collectif
L’appel au travail collectif est récent. Dans
l’ancienne société le travail collectif existait, mais il ne pouvait faire l’objet d’un message tambouriné. Seuls les membres d’un même clan étaient concernés. Ils vivaient côte à côte. Ils pouvaient donc se communiquer de bouche à l’oreille sans faire de tapage.
Avec l’arrivée de l’homme blanc, plus d’un clan
étaient appelés à participer au travail d’intérêt commun : réfection des routes et des ponts, qui exigent le concours d’une main d’œuvre importante.
3. 5. L’intronisation
Il y a intronisation quand le fils du Mwanana (chef
du clan) veut succéder à son père ou quand le dignitaire de niveau inférieur se hisse à la classe directement supérieure. L’appel lancé est une simple invitation et ceux qui sont concernés par ce communiqué se reconnaissent. Car ils ont été avertis par le messager. Ce dernier fait le tour des dignitaires dont la présence est jugée nécessaire pour la cérémonie de l’intronisation. Les autres personnes viennent soit pour contempler les danseurs, soit pour suivre la palabre.
3.6. La chasse
Nous avons déjà parlé de la chasse avec le feu de
brousse. Mais la plus généralisée est celle où le chien semble jouer un rôle prépondérant.
Quand le gibier est vu par les chiens et par les
chasseurs, le tambourineur demande aux autres de fournir ou de redoubler des efforts. Il n’y aura pas de message spécial pour indiquer qu’on vient de tuer le gibier.
Néanmoins, sur le chemin de retour le « Mumbanda » s’amuse à dire que « les fourmis noires s’acharnent aux os ». Cela revient à dire que la chasse été fructueuse.
Après la chasse vient le moment de partage du
butin qui se fait de manière équitable. Vieux et Jeunes reçoivent la part égale bien que les efforts n’aient pas été égaux. Toutefois certaines parties comme le cœur et le cou sont donnés respectivement au chef d’équipe et à celui qui a abattu une bête. Cette espèce de chasse dirait-on traduit le communautarisme africain.
CONCLUSION
Notre travail a porté sur la communication
traditionnelle chez les Bangu- Bangu Bahemba du Maniema cas du tambour. Nous sommes parti de l’hypothèse selon laquelle le tambour ne recouvre pas tous les aspects de la vie, mais il annonce quelques événements comme le décès, le feu de brousse, le travail collectif, l’intronisation, la chasse. A cet effet, nous avons utilisé les méthodes descriptive et analytique soutenu par les techniques d’entretien pour élaborer notre travail.
Outre l’introduction et la conclusion, le présent
travail comporte trois chapitres, le premier chapitre cadre sur les assises théoriques, le deuxième chapitre présente le Bangu bangu Bahema, et le troisième chapitre porte sur les résultats empiriques.
Plusieurs facteurs rendent le message transmis
par le tambour insaisissable par le non initié notamment, la structure de ses phrases qui s’écarte de celle du langage ordinaire, la traduction ou le décodage du son du tambour(Yondo) en son de parole constitue une autre barrière.
Nous avons aussi constaté que le langage du
tambour ne peut remplacer la parole car il choisit certains aspects de la vie et laisse d’autres. Le message lancé par le tambour pour communiquer est toujours circonstanciel et choisi aussi le moment de l’émission.
Le message du Yondo est toujours en sens unique
il n’y a pas de dialogue. Il ne permet pas à l’émetteur et au récepteur d’entretenir une conversation intime. Il a pour avantage de transmettre le message au de là de la portée de la voix humaine.
A travers le message du Yondo se profilent les
différents aspects de la vie du groupe. C’est ainsi qu’à l’occasion d’un événement le message du Yondo porte des informations utiles aux membres du groupe.
Nous espérons avoir apporté notre contribution
aussi modeste soit-elle à ceux qui s’intéressent à la sauvegarde de la culture africaine traditionnelle en générale et à la culture BanguBangu en particulier.
BIBLIOGRAPHIE
1. OUVRAGES
1. BERTRAND Cl-J, Média introduction à la presse radio et télévision, Bruxelles, 2ème éd., Ellipse 320 p.
2. BOONE .O, Les tambours du Congo Belge et du Ruanda-Urundi, Bruxelles, Tervuren, 1951.
3. BOONE O, Carte ethnique du Congo Quart Sud-est, Bruxelles, stock, 1961.
4. MAES.J et BOONE.O, Les peuplades du Congo Belge, Bruxelles, cuypers, 1935.
5. MEUNIER J.P et PERAYA. D. Introduction aux théories de la communication, 3ème éd, Bruxelles, De Boeck, 2010.
2. MEMOIRES ET TFC
1. BULA-BULA M., les instruments de musique et leur fonction dans la société traditionnelle tetela de la sous région du Sankuru, mémoire, IPN, Kinshasa, juillet 1983
2. NGANGI.M. le message tambouriné chez les Bangu- Bangu.
Etude ethnolinguistique, mémoire ISP Bukavu, juillet 1982.
3. NYAKAMBULO M., La communication traditionnelle chez les Lega, TFC, IFASIC, Kinshasa, Juillet 2001.
4. DIASOLA M., Les moyens traditionnels de communication chez les Mboma dans le Bas-Congo cas du Ngoma muandu, TFC,
IFASIC, Kinshasa, juillet 2001.
3. ENTRETIENS
1. Entretien avec Monsieur Jean Pierre Luhembwe, ancien administrateur du territoire. Juin 2011
2. Entretien avec Madame Albertine Sango, fille de Mwanana, juin 2011
Table des Matières
0.5. DELIMITATION DU CHAMP D’INVESTIGATION..................................... 4
CHAPITRE I : ASSISES THEORIQUES.................................................................. 5
I.1.3 - La communication Intra personnelle....................................................... 6
I.1.4 – La communication interpersonnelle........................................................ 7
I.1.7 – Le Processus de la Communication......................................................... 7
CHAPITRE II. PRESENTATION DES BANGU-BANGU BAHEMBA 16
III. 4. Le mariage chez les Bangu-bangu ...................................................... 20
CHAPITRE III : RESULTATS EMPIRIQUES......................................... 22
3.2.1 Caractéristique du message de la guerre............................................. 25
[1] Mogalu Ngangi, Le Message tambouriné chez les Bangu-Bangu, étude ethnolinguistique, mémoire, ISP, Bukavu, 1982
[2] Bula Bula M., Les instruments de musiques et leurs fonctions dans la société traditionnelle de la sous-région de Sankuru, mémoire, IPN, Kinshasa, 1983
[3] Diasola Maluvi Les moyens de communication traditionnels chez les Ngoma dans le Bas-Congo cas de Ngoma Mvuandu, TFC, IFASIC, Kinshasa, 2001
[4] Nyakambulo M., La communication traditionnelle chez les Lega, TFC, IFASIC, Kinshasa, 2001
[5] Bertrand Cl. J., Média introduction à la presse, Radio et Télévision, 2ème éd., ellipse, pp.12-13
[6] Bertrand Cl-J. Op.cit, p.15
[7] BOONE, O., les tambours du Congo Belge et du Ruanda-Urundi, Tervuren, Bruxelles, 1951
[8] MENIER J-P, et PERAYA, Introduction aux théories de la communication, 3ème éd. Bruxelles, Deboeck, 2010, pp.217-278
[9] MENIER J-P, et PERAYA, op.cit., p.281
[10] BOONE. O., Carte ethnique du Congo, Quart sud-est, Bruxelles, 1961
[11] MAES. J. et BOONE. O., Les peuplades du Congo Belge, cuypers, Bruxelles, 1934
[12] Elément recueillis de l’entretien avec Mme Albertine, op.cit.
[13] Elément recueillis de l’entretien avec Monsieur Jean Pierre Luhembwe, ancien administrateur du territoire.
Juin 2011
[14] Elément recueilli de l’entretien avec Albertine SANGO, fille de Mwanana
[15] Elément recueillis de l’entretien avec Monsieur Jean-Pierre Luhembwe, op.cit.,