Business : Une Miss France, un ancien président du Gabon et un appartement de luxe… L’affaire qui agite l’Hexagone

L’ancienne Miss France Sonia Rolland s’est retrouvée dans la tourmente à la suite d’une enquête pour recel de détournement de fonds publics, selon les informations révélées par « Libération. » La raison ? Un luxueux appartement offert en 2003 par Omar Bongo, provenant d’un système d’achat occulte.

Il y a quelques semaines, Sonia Rolland a été convoquée par l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), dans le cadre de l’affaire dite des « biens mal acquis » selon Libération. Celle-ci a été entendue par le service de police judiciaire en tant que suspect libre, sans être mise en garde à vue. Quid de cette affaire ? Pourquoi cette ancienne reine de beauté et comédienne de 40 ans est-elle impliquée dans cette enquête pour recel de détournement de fonds publics ?

Pour cela, il faut remonter en 2000, année de son couronnement au concours Miss France. Une victoire qui fait la gloire du continent africain. Née au Rwanda, Sonia Rolland devient la première femme d’origine africaine à recevoir ce titre. Par la suite, elle se rend à plusieurs reprises en Afrique où elle est invitée à parrainer des concours de Miss. C’est à cette occasion qu’elle fait la connaissance d’Edith Bongo, la femme de celui est alors président du Gabon, Omar Bongo (élu en 1967, il le restera jusqu’à sa mort en 2009, NDLR), avec qui elle développe une véritable relation amicale. En 2002, l’épouse du chef d’État aurait confié à l’ex-reine de beauté qu’elle lui ferait un cadeau pour « la remercier de l’image qu’elle véhiculait pour l’Afrique », selon le quotidien français. Un présent qui s’avèrera lourd de conséquences.

L’année suivante, Omar Bongo décide d’offrir à Sonia Rolland des parts d’une société civile immobilière, ainsi qu’un appartement dont elle est propriétaire, dans le XVIe arrondissement de Paris (d’une valeur de 800 000 euros). Problème : cette demeure serait tombée entre les mains de Bongo grâce à un montage financier, mais aussi des détournements de fonds dans lesquels seraient impliqués plusieurs chefs d’État africains. Une information que le riche donateur s’est bien gardé de communiquer. Sonia Rolland n’a alors 22 ans au moment des faits ; lors de sa convocation à l’OCRGDF, elle a d’ailleurs déclaré ne pas avoir fait le rapprochement à l’époque avec les affaires de corruption qui ciblent le chef d’État gabonais dans la presse.

Cet appartement fait en réalité partie d’une plus grosse affaire, sur laquelle la justice français enquête depuis 2010, en se penchant sur les patrimoines français de plusieurs chefs d’État africains. Le bien offert à Sonia Rolland a ainsi été obtenu par une société de décoration française, qui avait une filiale au Gabon « détenant un compte dans une banque locale, sur lequel ont été déposées pendant des années des valises de cash, livrées par des collaborateurs de Bongo », d’après les informations de Libération.

Contactée par plusieurs médias, Sonia Rolland n’a pour le moment pas réagi à ces révélations. Selon le quotidien, elle aurait découvert ce montage financier le jour de son audition, montage qu’elle aurait justifié par cette déclaration : « Mais je ne pouvais pas refuser un tel don. » 

Vanityfair

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