La Banque africaine de développement se démène pour imposer un appel d’offres pour Inga III(feuilleton AU)

barrage Inga3

En discussion avec les autorités congolaises sur les modalités de son soutien au projet de mégabarrage d’Inga III, l’institution souhaite mettre en concurrence les différents opérateurs privés. A la clé : le déblocage d’une aide de 55 millions de dollars.

Tenue à l’écart jusqu’à présent du dossier du Grand Inga, la Banque africaine de développement (BAD) milite auprès des autorités de Kinshasa pour la mise en œuvre d’un appel d’offres destiné à désigner un développeur pour le seul mégabarrage d’Inga III. Après avoir voulu limiter sa puissance à 4 800 MW, la BAD pourrait accepter de revoir à la hausse le dimensionnement du projet. Celle-ci devrait toutefois rester largement en deçà des ambitions portées par le président congolais Félix Tshisekedi, qui vise pour sa part la construction d’autres infrastructures jusqu’à Inga VIII.

L’option portée par la BAD bénéficie d’appuis à Kinshasa, dont celui du conseiller spécial chargé des investissements, Jean-Claude Kabongo, qui œuvre au sein de la présidence pour un rapprochement avec l’institution d’Abidjan. En revanche, l’idée d’un appel d’offres va à l’encontre des velléités de plusieurs développeurs étrangers. C’est le cas du minier australien Fortescue Metals Group (FMG), qui tente de négocier un contrat pour la construction d’Inga III à Inga VIII .

Un autre projet est porté par le fonds d’investissement américain Global Infrastructure Partners (GIP), propriété du milliardaire nigérian Adebayo Ogunlesi, qui souhaite pour sa part développer 22 000 MW au profit notamment d’une gigantesque usine d’aluminium dans la province du Kongo Central . Il y a enfin le problème soulevé par le contrat signé sous la présidence de Joseph Kabila avec le consortium sino-espagnol The Inga Unified Consortium et son principal leader China Three Gorges Corp (CTG) pour la construction d’Inga III, dont la validité juridique demeure sujette à caution.

Un coup de pouce au-delà du financement

L’association de la BAD au dossier du Grand Inga présenterait toutefois l’avantage de débloquer 55 millions de dollars, que l’institution financière a provisionnés de longue date. Si elle est très modeste au regard de l’envergure du projet, cette somme permettrait de payer la mise en place du processus d’appel d’offres, ainsi qu’une série d’études techniques et financières supplémentaires. L’appui de la BAD pourrait aussi lever les réticences d’autres institutions internationales, à l’image de la Banque mondiale, qui s’était retirée en 2016 en suspendant le décaissement de son aide de 47,5 millions de dollars au développement d’Inga III.

 Africa Intelligence

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