Les médias israéliens avaient rapporté  que le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, avait expulsé en 2019  du Congo Yossi Cohen, alors chef du Mossad, soupçonné de préparer un coup d’État militaire pro – Kabila .

Dans les détails, les médias israéliens avait rapporté que le président congolais avait ordonné l’expulsion de l’ancien directeur du Mossad Yossi Cohen il y a trois ans après qu’il s’était rendu dans son pays sans coordination avec les autorités compétentes, et après que le président congolais ait soupçonné que Cohen tenait des réunions avec son adversaire politique, l’ancien président Joseph Kabila.

L' »affaire Cohen » ou le « CohenGate » a terni les relations entre Félix Tshisekedi et Benjamin Netanyahu, alors premier ministre israélien. Depuis lors, Israël tente d’assainir une relation considérée comme polluée au cours de ces dernières années par les dérives d’hommes d’affaires liés à Joseph Kabila. Il en va ainsi de Dan Gertler  et Alexander Zingman, tous liés à l’ancien directeur du Mossad, Yossi Cohen.

La Nouvelle approche de David Barnea, nouveau patron du Mossad

En matière de coopération sécuritaire, le nouveau chef du Mossad, David Barnea, souhaite rompre avec les pratiques de son prédécesseur, Yossi Cohen. Un changement qui va dans le sens de la nouvelle attitude promue par Tel-Aviv lors de la récente visite de Félix Tshisekedi en Israël.

L’ État hébreu cherche maintenant  à poser de nouvelles bases d’un partenariat étatique et à faire oublier les agissements des hommes d’affaires israéliens impliqués dans des scandales en RDC.C’est ce que le nouveau chef du Mossad avait clairement expliqué au président congolais, Félix Tshisekedi, en visite officielle en Israël en octobre 2021. La rencontre s’est tenue à Jérusalem à l’hôtel King David en présence, côté congolais, de Jean-Claude Bukasa, conseiller spécial par intérim pour les questions de sécurité, et de son mandataire spécial, Serge Tshibangu, chargé notamment des relations avec les Etats-Unis et Israël.

Comme retombées de la nouvelle approche israélienne, c’est la réconciliation entre Félix Tshisekedi et Dan Gertler,ex – ami de Kabila. Le deal entre Gertler et Félix Tshisekedi a été considéré par beaucoup d ‘observateurs comme une victoire de l’ administration Tshisekedi. Un retournement d’un ennemi qui a commencé à faire  même le lobbying de Félix Tshisekedi en Israël pour des raisons électorales. Dan Gertler est même sur le point de reprendre son poste de consul honoraire de la RDC en Israël avec un passeport diplomatique congolais a noté Africa Intelligence. Tout cela pour faire front contre les lobbyistes israéliens de Moïse Katumbi, ce congolais d’origine juive et candidat aux élections présidentielles de 2023.

Ces  drones israéliennes qui ont prouvé l’agression rwandaise et l’occupation de Bunagana

La légende des clichés aériens, joints aux annexes du rapport de l’ONU, les présente comme des soldats des FRD, insistant sur la présence d’un drapeau rwandais sur l’un de leurs uniformes. Le même jour, les rebelles du M23 ont repris cette ville stratégique, carrefour commercial du Nord-Kivu, à la frontière avec l’Ouganda et à quelques kilomètres du Rwanda.

Ces petits engins à aile fixe dénommés Spylite, qui, n’ont pas été notifiés aux Nations unies, ont opéré depuis Goma (province du Nord-Kivu). Dans la nuit du 13 juin, ils ont capté des images peu précises de colonnes d’hommes armés présentés comme des troupes des Rwanda Defense Force (RDF) se rendant à Bunagana.

Le lendemain, un autre drone israélien a saisi un rassemblement de 200 présumés soldats rwandais dans cette bourgade frontalière avec l’Ouganda.  « Environ deux cents hommes, tous équipés d’uniformes, d’armes et de sacs à dos similaires » a noté le quotidien français Le Monde.

Alors que les trois drones de la Monusco – dont deux n’étaient pas en état de voler -, ont montré leurs limites, les appareils israéliens ont joué un rôle déterminant dans la collecte d’éléments de preuves sur la collusion entre RDF et M23. Ils ont permis de battre en brèche les démentis catégoriques du pouvoir de Paul Kagame, et de contrebalancer la prudence dans ce dossier des chancelleries occidentales et des Nations unies.

Depuis la reprise des affrontements avec le groupe armé M23, les services de sécurité congolais ont recours à l’observation aérienne pour étayer leurs accusations autour du soutien présumé de Kigali au mouvement rebelle. Pour cela, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) s’appuient sur trois drones fournis par la société israélienne BlueBird Aero Systems.

Ces drones israéliens ont permis au président Félix Tshisekedi de recueillir des preuves solides de la présence des troupes rwandaises à l’est de la République démocratique du Congo. Des preuves irréfutables qui ont permis aux experts des Nations Unies de confirmer la thèse congolaise d’agression rwandaise.

Le 30 juin 2022, jour du 62e anniversaire de l’indépendance de son pays, Félix Tshisekedi a dénoncé publiquement « la énième agression de la part du Rwanda » et affirmé sa détermination à opposer un « double front diplomatique et militaire » aux violences dans l’est.Dans son interview au quotidien britannique Financial Times , Félix Tshisekedi n’a pas exclu  une guerre contre le Rwanda. Sur des preuves et des images captées par des drones israéliens et de sa coopération discrète avec le Mossad, Félix Tshisekedi a appelé les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et les Nations – unies a condamner le Rwanda comme » sponsor du terrorisme M23 en RDC « .

Au  42 ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC),  le président congolais Félix Tshisekedi a  réitéré ses accusations contre le Rwanda devant plus de  16 chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Kinshasa.

Contrat de CNS congolais avec le  National Cyber Directorate (INCD)

Barnea a tenu à se distancier de son prédécesseur et à poser les bases d’une coopération étatique. L’Israel National Cyber Directorate (INCD) a été désigné pour le volet cybersécurité, l’un des points faibles de Kinshasa, désireux de s’équiper pour endiguer les intrusions dans ses systèmes gouvernementaux et les interceptions de télécommunications. Cette agence gouvernementale – dirigée par Gaby Portnoy et rattachée au cabinet du premier ministre – a ainsi signé un contrat avec le Conseil national de sécurité (CNS) congolais.

Coco Kabwika

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