RDC: Muzito versus Fayulu: Fatshi vainqueur

Difficile de trancher les bisbilles entre acteurs politiques sur une scène  où chacun,  fort de son égo surdimensionné, voit midi à sa porte.  Toujours est-il que quand on aura fini de pérorer sur qui a raison qui a tort dans la guéguerre bien de chez nous entre Adolphe Muzito et Martin Fayulu, remontera à la surface la vraie question : à qui profite cette brouille?

Pas besoin d’une boule de cristal. Pas la peine non plus de consulter tout ce que le microcosme kinois compte comme experts -façon science infuse-  ès politique  pour savoir que le grand bénéficiaire du désamour entre les deux derniers de Mohicans de l’épopée Lamuka, c’est bien Félix-Antoine Tshisekedi.

 A moins de neuf mois de la présidentielle, le Président-candidat assiste à une première fissure de taille dans le bloc de ses opposants. Deux porte-étendards du versant « ex-Léopoldville » de l’opposition qui parlaient, et la même langue et le même langage, n’émettent plus sur la même longueur d’onde. Du pain béni pour le Président sortant. Lui pour qui deux opérations arithmétiques sont synonymes  de bons signes. A savoir la division et la soustraction dans les rangs des oppositions.

 Dans un scrutin à un seul tour où la majorité simple est suffisante pour gagner, quel est ce chef de l’Etat, candidat à sa propre succession qui « rougirait » ou « noircirait » (c’est selon) à l’idée d’avoir en face de lui une kyrielle de concurrents ? Quel est ce Président qui se formaliserait d’une espèce d’auto « divide et impera » (en français diviser pour mieux régner », réalisée par ses opposants eux-mêmes ?

 D’autant que pour le tandem Muzito-Fayulu, il s’agit quasiment du totem sociologique  des bas quartiers de Kinshasa et de tout son hinterland bandundois. En clair, si les deux ex-amis et frères vont devoir se partager leur « électorat préférentiel« , Fatshi béton pourra toujours compter sur le socle quasi religieux à la tête duquel trônait, tel un gourou, le lider maximo Etienne Tshisekedi.

Moralité, en s’écharpant autour du label « Lamuka« , les leaders de Nouvel Elan et de Ecidé font paradoxalement le jeu de celui qu’ils sont sensés combattre !

José NAWEJ/Forum des As

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