CHARLES ONANA : Ngbanda est resté combatif et intransigeant face à la balkanisation du Congo et ce malgré l’opportunisme de certains de ses proches et des trahisons multiples au sein de l’APARECO

L’ancien ministre de la Défense, chef des services de renseignement et conseiller spécial de feu maréchal Mobutu, président du Zaïre (aujourd’hui République Démocratique du Congo), Honoré Ngbanda Nzambo, est décédé au Maroc de suite d’une maladie.

C’est une grande perte pour la RDC et pour tous ceux qui luttent depuis plus de deux décennies contre l’occupation de la RDC par des troupes étrangères et contre les massacres de millions de Congolais et le pillage des ressources de ce pays.

Au vu des différents postes qu’il avait occupé dans son pays, je l’avais convaincu d’écrire ce livre (ci-dessous) qu’il m’avait demandé de préfacer et qui fut un Best-seller dès sa sortie en 2004. Alors qu’il avait décidé de ne plus s’exprimer après son livre sur la chute de Mobutu en 1998 et les critiques qui avaient accompagné cette publication, Honoré Ngbanda, revigoré par l’accueil enthousiaste de « Crimes organisés en Afrique Centrale », est reparti à la conquête de l’opinion congolaise.

C’est effectivement après cette dernière publication qu’il décide de lancer son mouvement APARECO (Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo). Ce mouvement avait suscité beaucoup d’espoir chez les Congolais et de nombreuses divisions du fait de la personnalité même de monsieur Ngbanda. Il n’en demeure qu’il est resté combatif et intransigeant face à la balkanisation du Congo et ce malgré l’opportunisme de certains de ses proches et des trahisons multiples au sein de l’APARECO.

Il m’avait beaucoup parlé de son pays, de ses espoirs, de ses inquiétudes et du milieu politique congolais qu’il connaissait bien. Nous avons passé beaucoup de temps à discuter des relations entre l’Occident et l’Afrique. Il avait une grande expérience du monde du renseignement et j’ai beaucoup appris de cet univers en l’écoutant.

Malgré les actes qu’on lui a reproché sous l’ancien régime, l’homme n’a pas voulu se compromettre avec les autres régimes de Kinshasa qui l’ont souvent sollicité. Sa préoccupation essentielle était de retrouver un pays souverain, stable et respectable, c’est-à-dire le Zaïre qu’il avait longtemps servi. Toutes mes condoléances à sa famille et à ses proches.

Tribune Charles Onana

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