Pour un séjour pourtant annoncé privé en Belgique, l’agenda du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a vite pris des allures officielles. Tour à tour, le 5ème président de la RDC a échangé avec les autorités belges notamment, le roi Philippe et le Premier ministre Sophie Wilmès. Dans la foulée, Félix Tshisekedi a également conféré avec les hauts responsables de l’Union européenne, dont le président du Conseil européen Charles Michel. Et les deux personnalités regardent dans la même direction quant à la continuation du soutien de l’Union européenne à son programme des réformes en RDC.
« Heureux de recevoir à Bruxelles le président Tshisekedi. L’UE continuera à soutenir son programme de réformes. Également à l’agenda de nos discussions : situation régionale, croissance verte, accélération des investissements et renforcement du partenariat ». C’est le tweet de Charles Michel du 30 septembre dernier, résumant le menu des échanges qu’il a eus avec le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi.
Il s’agit, à l’évidence, de la réactivation de la coopération structurelle RDC-UE avec en toile de fond la normalisation des relations dans l’axe Kinshasa-Bruxelles. Tout a pratiquement été mise en veilleuse à cause de la pandémie de la Covid-19.
Avec les défis socio-économiques et sécuritaires qui se posent dans son pays, Félix Tshisekedi compte autant sur les efforts de son gouvernement au niveau national qu’à l’appui des partenaires traditionnels pour espérer voir le bout du tunnel. L’engagement de l’Europe, mieux sa responsabilité, à défendre un multilatéralisme effectif et à aider les pays en développement qui en ont besoin, à l’instar de la RDC, ne peut que constituer une bouffée d’oxygène pour Kinshasa.
C’est d’ailleurs presqu’à la même période l’an passé que le président de la République avait effectué le déplacement de Bruxelles où il avait décroché quelques engagements avec le gouvernement belge sortant. Des engagements qui devraient être concrétisés à partir de cette année n’eut été les perturbations dues à la pandémie de la Covid-19.
À présent que les choses se normalisent, la réactivation de la coopération structurelle RDC-UE est une nécessité et une urgence pour la RDC. Il y a donc à espérer dès lors que la Commission européenne est un partenaire privilégié de la République démocratique du Congo. Privilégié parce qu’historique : la Commission répond présent depuis 1959 en adaptant son aide aux besoins et aux crises que connaît le pays. Et privilégié parce que conséquent : la Commission est un des plus importants bailleurs de fonds de la RDC, qu’il s’agisse d’aide au développement ou d’aide humanitaire.
Et la chance pour le président de la République est que son interlocuteur, lors de la rencontre du 30 septembre au siège de la Commission européenne à Bruxelles, n’est autre que Charles Michel. Ce même interlocuteur qui était à la tête du gouvernement belge en septembre 2019. Comme pour dire que ce soit pour la coopération bilatérale Kinshasa-Bruxelles que pour la coopération multilatérale RDC-Union européenne, Kinshasa est en face d’un interlocuteur qui connait ses problèmes.
Par ailleurs, 48 heures avant la rencontre Tshisekedi Charles Michel, le président de la République avait échangé avec le Premier ministre belge sortant Sophie Wilmès, remplacée depuis le 30 septembre 2020 par Alexandre de Croo.
Dans le cadre de la coopération bilatérale, les deux personnalités ont abordé les questions liées à la protection des Droits de l’Homme, l’assainissement du climat des affaires, la préservation de l’Environnement, etc.
Pitshou Mulumba/Lepotentiel