La « crise de bloc 1 et 2 du lac Albert » : La RDC « soupçonne » le Rwanda sur le revirement de TotalEnergies

Ouganda - République Démocratique du Congo

TotalEnergies refuse de connecter les blocs pétroliers 1 et 2 du lac Albert au pipeline EACOP.

Selon Kinshasa, la major française joue aux caprices du Rwanda et du M23 vu que les forces armées rwandaises sont les garants de la sécurité des blocs gaziers de TotalEnergies en Mozambique.

TotalEnergies avait pris contact dès 2021 avec les autorités congolaises depuis son bureau de Kigali, d’où la major française pilote ses opérations dans la province mozambicaine du Cabo Delgado selon Africa Intelligence .

Les échanges avaient brutalement pris fin avec la détérioration de la relation entre Kigali et Kinshasa, sur fond de résurgence de la rébellion du M23.

Ce revirement de TotalEnergies est devenu public, lorsque le patron de la major, Patrick Pouyanné, a déclaré en novembre 2022 devant des députés français que « pour des raisons sécuritaires évidentes (…) TotalEnergies ne sera[it] pas présent en RDC pour exploiter du pétrole ».

Des déclarations froidement accueillies par Kinshasa, qui soupçonne Paris de vouloir préserver ses bonnes relations avec le régime rwandais de Paul Kagame.

Ces propos ont bouleversé Budimbu, qui veut contourner le rejet en menant des pourparlers directs avec les pays pour négocier un raccordement à la ligne. « Ce n’est pas Total qui aura le dernier mot », a-t-il déclaré.

« Si TotalEnergies n’autorise pas le transport de brut externe par le pipeline de l’Ouganda et de la Tanzanie , je pense qu’il n’y a pas d’options d’exportation disponibles du côté de la RDC « , a déclaré Pranav Joshi, analyste chez Rystad Energy .

Aussi stratégiques que convoités, les blocs pétroliers 1 et 2 de la zone du Graben Albertine, dans la partie congolaise du lac Albert, font l’objet d’intenses négociations en coulisses. Depuis un peu plus d’un an, Kinshasa multiplie les pistes pour trouver un éventuel repreneur. La Russie, Israël, l’Italie et la Chine manifestent tous leurs intérêts pour ces deux blocs, les plus convoités du projet Budimbu .

Actuellement, la plus sérieuse de ces options est une entreprise publique chinoise : des discussions sont en cours entre le ministère des hydrocarbures, dirigé par Didier Budimbu, et China National Offshore Oil Corporation (Cnooc).

Peu avant la conclusion du deal supposé débloquer la remise sur le marché de ces blocs 1 et 2, plusieurs entreprises avaient fait part à Kinshasa de leur intérêt pour leur reprise. C’est le cas tout particulièrement de TotalEnergies qui avait pris contact dès 2021 avec les autorités congolaises depuis son bureau de Kigali, d’où la major française pilote ses opérations dans la province mozambicaine du Cabo Delgado.

Le contournement de l’Ouganda :L’option soudanaise presque « impossible »

Avec le refus de TotalEnergies de raccorder les deux blocs pétroliers congolais au projet d’oléoduc Eacop, la République démocratique du Congo pense a d’autres alternatives. Contourner l’Ouganda et TotalEnergies pour construire une nouvelle ligne avec le Sud-Soudan, l’Ethiopie et l’Erythrée. Une option presque impossible avec les guerres et instabilités dans ces pays :Soudan, Soudan du Sud, Éthiopie et Érythrée. L’Ouganda paraît comme un acteur incontournable dans l’exploitation pétrolière du lac Albert.

Avec AI

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