Dans une résolution, le Conseil de sécurité s’alarme notamment de « l’état global de la sécurité dans les zones touchées par l’épidémie ».
Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l’unanimité une résolution sur l’épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC), mardi 30 octobre, appelant tous les acteurs sur place à intensifier la lutte contre la maladie, notamment dans les zones d’hostilités où elle se propage.
Proposé par l’Ethiopie et la Suède, le texte « engage le gouvernement congolais, l’Organisation mondiale de la santé [OMS] et les autres intervenants face à Ebola à continuer d’accroître la transparence et la précision de leurs rapports quotidiens sur la progression de l’épidémie ».
Il rappelle qu’il revient au « gouvernement congolais au premier chef de protéger les civils se trouvant sur son territoire et relevant de sa juridiction, et notamment de les protéger des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre ».
« Mettre immédiatement un terme aux hostilités »
Les quinze membres du Conseil de sécurité se disent aussi « profondément préoccupés par l’état global de la sécurité dans les zones touchées par l’épidémie d’Ebola, qui compromet gravement l’intervention d’urgence et facilite la progression du virus en République démocratique du Congo et dans la région ». Ils « demandent à tous les groupes armés, y compris les Forces démocratiques alliées [Allied Democratic Forces, ADF], de mettreimmédiatement un terme aux hostilités », précise la résolution.
Ces derniers mois, les Nations unies s’étaient déjà inquiétées du risque de propagation de l’épidémie au Burundi, en Ouganda, au Rwanda et au Soudan du Sud. A cet égard, le texte de l’ONU appelle ces pays à renforcerleurs capacités opérationnelles pour lutter contre la maladie, en totale coopération avec l’OMS.
La RDC a déjà été touchée neuf fois par Ebola depuis la première poussée connue, en 1976, du virus, qui se transmet par contact physique avec des fluides corporels infectés et qui provoque une fièvre hémorragique.
Cette dixième flambée s’est déclarée le 1er août à Mangina, dans la province orientale du Nord-Kivu. L’épicentre de l’épidémie s’est ensuite rapproché de la frontière avec l’Ouganda ; il se trouve actuellement à Beni, fief du groupe armé d’origine ougandaise ADF qui multiplie les attaques contre des civils, compliquant la riposte sanitaire.