Kinshasa muscle sa présence diplomatique à Moscou car »Les mots de Macron ne suffisent pas du tout », déplore le chef de la diplomatie congolaise. En outre, L’incapacité des américains à résoudre le problème du M23 va t-elle pousser Félix Tshisekedi à recourir à la Russie? Les Etats-Unis, la France et l’Union Européenne ne font que parler mais sur terrain aucune action. Les rebelles du M23 avancent vers Goma. Jusque là aucune sanction contre le Rwanda. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a dominé au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Personne n’écoute la RDC et son président. Même l’Union africaine ne condamne pas le Rwanda.
Christophe Lutundula, ministre des Affaires étrangères de la RD Congo, estime que les propos du président Macron « ne suffisent pas du tout« . Évoquant la présence en RDC des rebelles du M23 soutenus par Kigali, le président français a affirmé que « l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne se discutent pas ». Pour le ministre, qui réagit sur France 24 depuis Genève, Emmanuel Macron, attendu cette semaine à Kinshasa, ne fait qu’énoncer une évidence et peut « faire mieux ».
Le chef de la diplomatie congolaise Christophe Lutundula a critiqué sur France 24 les paroles du président français Emmanuel Macron en amont de sa visite à Kinshasa, les 3 et 4 mars. Des propos maintes fois proférés et qui relèvent du « classique« , a estimé le haut-diplomate, d’autant que ces rappels ne sont pas, selon lui, suivis de résultats sur terrain.
La RDC va disposer d’une ambassade en plein cœur de Moscou, dans le district de Krasnoselsky
La nouvelle chancellerie est en cours d’installation dans un appartement de 600 m2 au 3e étage d’un immeuble qui abrite déjà les représentations diplomatiques du Japon et du Portugal.
La RDC a débloqué des fonds pour doter sa représentation en Russie d’une véritable ambassade et permettre à son ambassadeur, Ivan Vangu Ngimbi, qui vivait à l’hôtel depuis son arrivée en juin 2022 à Moscou, de bénéficier d’une résidence, note Africa Intelligence.
Pour la première fois, la RDC va disposer, en mars, d’une ambassade en plein cœur de Moscou, dans le district de Krasnoselsky, et d’une résidence pour son ambassadeur, Ivan Vangu Ngimbi. Ce dernier, nommé en février 2022 par le président Félix Tshisekedi, avait présenté sept mois plus tard ses lettres de créance à Vladimir Poutine.
Sur place, le représentant de Kinshasa a pris la mesure de la situation préoccupante du dispositif diplomatique congolais. En guise de chancellerie : deux studios au 8e étage d’une tour HLM décatie, en banlieue de la capitale russe, où travaillent sept diplomates, deux attachés d’ambassade et du personnel local. Faute de résidence dédiée, Ivan Vangu Ngimbi réside à l’hôtel depuis son arrivée à Moscou en juin 2022. Il s’est également vu rappeler par les services du ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, une dette due par la RDC de plus de 600 000 dollars de services non réglés, dont certains remontent à plus de dix ans.
De retour à Kinshasa début octobre, le diplomate congolais a rendu compte de l’état des lieux au président Tshisekedi, au ministre des affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala, et au ministre des finances, Nicolas Kazadi. Ce dernier, sur instruction du chef de l’Etat, a débloqué fin 2022 près d’un million de dollars pour régulariser la situation financière auprès de la Russie et trouver des locaux plus appropriés.
Si Félix Tshisekedi maintient une diplomatie pro-occidentale et un partenariat privilégié avec Washington, il ne néglige pas sa relation avec Moscou. Et, bien que limitée, l’influence russe en RDC reste scrutée de près par les occidentaux, notamment sur le plan sécuritaire et informationnel.
Plusieurs universités russes ont récemment signé des accords de coopération avec l’université de Kinshasa (Unikin), où enseigne Ivan Vangu Ngimbi.
Un condensé d’articles de Africa Intelligence, France 24 et autres/ analyse de Coco Kabwika