Pour remplacer Jean-Hervé Mbelu Biosha, plusieurs noms circulent, dont celui de Joseph Asumani. Marié à une fille du général Blaise Bolozi Gbudu qui a dirigé le renseignement militaire sous Mobutu Sese Seko, il chapeaute actuellement le département de sécurité extérieure de l’ANR. Son homologue en charge de la sécurité intérieure, Gabriel Chadrack Boondo Lotika, est également en lice.
Le nom de Yane Fumuatu revient aussi comme un potentiel prétendant au poste. Ce dernier avait été suspendu fin 2020 de sa fonction d’assistant principal de François Beya Kasonga, l’ex-conseiller spécial du président chargé des questions de sécurité. Deux ans plus tard, il a été très discrètement rappelé pour établir un canal de discussions avec la direction du M23 .
Le bilan de Mbelu
En fonction depuis décembre 2021, Jean-Hervé Mbelu Biosha était sur la sellette depuis plusieurs mois, visé par les critiques de ses homologues de la région et des partenaires occidentaux. Pour communiquer avec Kinshasa, ces derniers préfèrent d’ailleurs s’appuyer sur Joseph Asumani à l’ANR et se tournent aussi vers le renseignement militaire, l’ex-Détection militaire des activités anti-patrie (Demiap), dirigé par le général-major Christian Ndaywel. Lui s’entretient régulièrement avec ses confrères, notamment dans le cadre des réunions sécuritaires initiées par l’East African Community (EAC) ou par la Southern African Development Community (SADC).
L’action de l’actuel patron de l’ANR est aussi jugée décevante à la présidence. S’il avait, lors de son entrée en fonction, agréablement surpris Félix Tshisekedi avec un dossier précis sur des réseaux de déstabilisation potentielle de fidèles de l’ex-président Joseph Kabila, l’ANR a, sous sa direction, montré ses limites en temps de guerre dans l’est du pays. Le service a aussi fait preuve d’une certaine incapacité à activer un réseau de collecte de renseignements, de même qu’à échanger avec les services de la région.
Jean-Claude Bukasa dans le viseur
Quant au patron du Conseil national de sécurité (CNS), Jean-Claude Bukasa, il s’est régulièrement rendu à Luanda, où se tient la médiation de l’Union africaine (UA) orchestrée par le président angolais João Lourenço. Mais le successeur de François Beya Kasonga, en poste depuis l’arrestation de ce dernier en février 2022, cristallise également les critiques de la communauté du renseignement.
Jean-Claude Bukasa, qui entretient des relations tendues avec Jean-Hervé Mbelu Biosha, doit lui aussi être concerné par le ballet des maîtres-espions congolais. Selon nos informations, ce diplômé en informatique et ex-employé chez IBM, pourrait prendre la tête de la future Agence nationale de cybersécurité congolaise, dont la création a été actée par le chef de l’Etat en octobre 2022.
Extrait de l’article d’Africa Intelligence