« Il faut serrer la ceinture », il y a bien une politique d’austérité en RDC qui ne dit pas son nom ; ralentissement des chantiers en constructions, augmentation des impôts, taxes, factures et applications des IPR… sont les conséquences des méthodes FMI imposées à ses souscripteurs : réduction des dépenses publiques, de prélèvements fiscaux, augmentations des assiettes fiscales et restrictions bancaires…
Lors de son tout premier voyage intervenu aux USA, en date du 04 avril 2019, le Président tout nouvellement élu, Felix Antoine Tshisekedi avait noué des contacts avec les Responsables du FMI en vue d’une reprise de la Coopération entre la RDC et le FMI. Volonté qui a été concrétisée dernièrement par la conclusion d’un accord sur la mise en œuvre d’un programme de référence, un accord transitoire de six mois, allant de décembre 2019 au mois de Mai 2020, qui a permis au Gouvernement congolais d’accéder à une facilité des crédits de l’ordre de 368 millions des dollars US.
Si l’initiative aura le mérite de remettre le pays, dans le circuit des marchés des capitaux internationaux, force est de constater cependant que la République Démocratique du Congo est un pays pauvre, avec des faibles revenus ne permettant pas à sa population de joindre les deux bout de mois. Or, le FMI jouit d’une très mauvaise réputation dans les pays du tiers monde, (On lui reproche, en effet, d’être un instrument de soumission des pays de tiers monde, de freiner le développement de ces pays, de les aliéner politiquement et économiquement à ceux de l’Occident) à cause de ses méthodes de rigueur, il est à craindre que lasser, cette austérité qui n’est qu’à ses débuts, détériore la confiance entre population et les autorités.
C’est ainsi que depuis la reprise de cette coopération décriée par les économistes avertis, la petite poussée d’espoir se dissipe peu à peu, pour laisser place aux gémissements, menace de grève, arrêts et ralentissement des constructions des saute-moutons, chantiers, routes…
Il y a aussi l’augmentation de l’assiette fiscale (Impôts, taxes, TVA…) avec comme conséquence l’augmentation des prix des denrées alimentaires, affamant davantage une population déjà misérable.
Une autre mesure impopulaire est la rétention de 15% des salaires des fonctionnaires de l’Etat, amplifiant des mécontentements généralisés.
La population congolaise qui avait placé beaucoup d’espoir à l’alternance politique et l’avènement d’un parti de Gauche au pouvoir, ne sait plus à quel saint se vouer. À la marche à pieds forcée quotidienne, s’ajoute l’augmentation des prix des denrées alimentaires alors que le pouvoir d’achat de cette population vient d’être réduit par la diminution de son enveloppe salariale et la dépréciation de la monnaie locale, le Franc Congolais, face aux principales devises étrangères.
Ainsi, le semblant non cohésion de l’équipe gouvernementale, FCC-CACH, à la pseudo-réticence du Ministre de Finance, Célé Yagouli « gardien de l’austérité », sont en réalité les conséquences inavouées de l’application du programme transitoire FMI – RDC caché sous le label des guerres politiques intestines entre les coalisés.
Roger Lazio
Analyste politique