Face aux défis social, économique, sécuritaire et surtout sanitaire, beaucoup parlent déjà de la composition du prochain gouvernement. Après la déchéance puis la démission du gouvernement de coalition dirigé pendant 15 mois par le Premier ministre pro Kabila, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, l’heure est au redimensionnement des mesures. Félix Tshisekedi doit ainsi imprimer, selon son propre vœu, le réalisme pour réduire le train de vie de l’État. Ce qu’il faudrait, en fait, c’est supprimer carrément certains ministères pour réduire drastiquement les dépenses et mettre un coup d’arrêt à l’accroissement sans fin d’une bureaucratie inefficace en RDC. D’où l’appel lancé pour que le prochain gouvernement ne soit composé que « d’une quarantaine des ministres » en majorité « technocrates » pour relever la série de défis majeurs qui demeurent toujours pressants.
La situation socio-économique actuelle du pays, impactée comme partout ailleurs par les effets de la pandémie de Covid-19, nécessite des décisions politiques courageuses. Le chef de l’État, Félix Tshisekedi, en est bien conscient, lui qui a pris le risque d’engager une bataille politique qui a tourné en sa faveur, en vue d’appliquer sans accrocs sa vision de développement.
Des réformes structurelles attendues, le cinquième président de la RDC devra intégrer la donne inévitable dans le contexte mondial actuel. C’est celle d’un État modeste, mais efficace. Ce qui implique la réduction drastique du train de vie de l’État, en commençant par les institutions phares, à savoir le Président de la République, le gouvernement, l’Assemblée nationale et le Sénat. L’objectif sera sans doute de relancer l’économie nationale, en dégageant des ressources souvent très mal affectées. Mais aussi, de retrouver une administration compétente au service d’une plus grande justice sociale.
Pour bien des observateurs, il faudrait supprimer plusieurs postes ministériels pour réduire les dépenses publiques, tout en mettant également un coup d’arrêt à l’accroissement sans fin d’une bureaucratie inefficace.
Les révélations faites d’ailleurs par l’informateur, lors d’une émission spéciale sur la radio Top Congo, vont dans ce sens. Bahati Lukwebo a fait savoir que les propositions ont été faites pour que le prochain gouvernement ne soit composé que « d’une quarantaine des ministres ». C’est ici que les uns et les autres qui ont adhéré à l’Union sacrée de la nation doivent effectivement faire preuve de conviction, en oubliant définitivement les pratiques du passé, le pays n’étant pas un gâteau à partager.
Contourner l’hypocrisie politique
L’heure a donc sonné pour que l’hypocrisie politique soit contournée. Et la balle est dans le camp des acteurs institutionnels qui doivent prêcher par l’exemple. Ils sont appelés, contrairement au passé, à s’engager pour consacrer l’essentiel de l’effort national aux défis qui se posent.
Ainsi, le fonctionnement des institutions ne devrait en aucun cas consommer l’essentiel des ressources publiques. Une réalité qui a assez perduré depuis des décennies. Avec plus ou moins 40 membres de gouvernement, Félix Tshisekedi et son appareil gouvernemental vont disposer des moyens à même de faire des investissements pour l’avenir dans les domaines de l’éducation (construction des écoles), de la santé (construction des hôpitaux), des infrastructures routières, etc.
Par ailleurs, face aux multiples défis socio-économiques et sécuritaires dans un contexte de crise sanitaire du coronavirus, l’heure est à la mobilisation des compétences. Une synergie d’ensemble, souligne-t-on, doit être constituée pour sortir la RDC du tunnel et aller dans d’autres projections. C’est ainsi que de l’avis de plusieurs observateurs, le prochain gouvernement doit être technocratique pour corriger les ratés des politiciens. Tout en tenant compte, bien sûr, du paramètre géopolitique.
Pour rappel, la démission, vendredi 29 janvier, du Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, déchu la veille par l’Assemblée nationale, ouvre la voie à la nomination du nouveau Premier ministre au sein de la nouvelle majorité (Union sacrée de la nation) constituée derrière le président de la République, Félix Tshisekedi.
Le Potentiel