RDC-Opposition : Les difficultés qui circonscrivent la naissance d’une grande coalition FCC, Lamuka et Ensemble

Kabila_Fayulu_Katumbi

Constitué d’une mosaïque des partis politiques reposant pour la plupart sur une base tribale, au Congo il est rare d’avoir un parti politique ayant une assise nationale, comme l’a été le MPR du feu Maréchal Mobutu et l’UDPS du feu Étienne Tshisekedi.

Appelée aussi sous-continent, l’immensité territoriale de la RDC, ajoutée à sa complexité pluri tribale rend difficile la gouvernance étatique sans une coalition politique où la prise en compte d’une certaine  équilibre ethnique est obligatoire.

Pour des rares  partis politiques ayant réussi d’une certaine manière à transcender la barrière ethno tribale, ils sont soumis à l’épreuve du temps.

Tant décriée, l’Alliance FCC – CACH qualifiée de contre nature n’avait pas survécu à l’épreuve du temps. Une année aurait suffi.  Pour justifier cet accord, Félix Tshisekedi avait jugé cette alliance utile car sa coalition CACH n’avait pas de majorité au sein du parlement.

Conflictuelle, Minée et peu sincère cette coalition FCC-CACH avait fini par s’éclater en donnant naissance à une nouvelle coalition : « l’Union Sacrée de la Nation ».

La confirmation de Dénis Kadima à la tête de la CENI jugé proche du Président Félix Tshisekedi semble susciter un regroupement des forces politiques,  au sein et à l’extérieur de la coalition de l’Union Sacrée pour la nation.

Les limites de la naissance d’une grande coalition

Martin Fayulu, leader de l’opposition politique a longtemps critiqué l’alliance FCC-CACH, estimant que Joseph Kabila était le vrai maître de cette coalition, et qu’il dirigeait le pays par procuration ensemble avec Paul Kagame, le président rwandais.

Ainsi Pour Fayulu, il lui sera difficile de convaincre ses partisans du pourquoi d’une alliance avec Kabila, lui qui a toujours milité pour son arrestation une fois élu chef de l’Etat.

Le second obstacle pour Fayulu, c’est une nouvelle alliance avec ses anciens amis de Lamuka; Moïse Katumbi et Jean Pierre Bemba avec qui il est entré en conflit récemment pour le contrôle de la coalition Lamuka jugeant ses compères pro-Tshisekedi. Ainsi donc entre eux régnera toujours une certaine méfiance qui fera que la grande coalition ne  puisse bien marché.

De l’autre côté, nous avons Moïse Katumbi, qui aura comme  grande équation  à convaincre ses partisans « d’Ensemble » de la nécessité d’une nouvelle coalition avec l’homme qui lui avait empêché de postuler à la présidence de la république avant de lui créer des ennuis judiciaires suite à ses histoires de trois pénalty à savoir Joseph Kabila.

L’autre obstacle pour Katumbi sera de convaincre sa coalition hétéroclite des partis politiques étiquetée « Ensemble  pour la République » de quitter la coalition au pouvoir tout en limitant les départs car il y a en aura.

La troisième force politique est le FCC, habitué à être la tête et non la queue, le camp Kabila doit accepter une coalition avec ses farouches détracteurs d’antan dont Katumbi qui les a déstabilisés lors des élections de 2018 en finançant l’opposition.

Et enfin, le point d’achoppement sera  le leadership au sein de cette grande coalition, quand vous avez un Martin Fayulu leader naturel de l’opposition, le FCC leader au sein du parlement et Katumbi ambitieux pour l’élection de 2023.

Tous ces leaders Kabila, Katumbi et Fayulu considérés à tort ou à raison comme étant des étrangers par une partie de la population doivent franchir un autre obstacle pas le moindre, c’est de garder une certaine crédibilité face à l’opinion nationale contre Félix Tshisekedi qui en en dépit des quelques couacs de gouvernance, manifeste une certaine bonne volonté de changer les choses, et cela est perceptible par la population.

Coco Kabwika

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