Volcan Nyiragongo au Congo : des habitants de retour à Goma, toujours classée « zone rouge »

La cellule de crise mise en place par les autorités a mis en garde les habitants de retour chez eux alors que des quartiers restent menacés

L’activité a notablement repris depuis deux jours à Goma, ville de l’est de la République démocratique du Congo, évacuée le 27 mai par crainte d’une nouvelle éruption du volcan Nyiragongo, alors que la ville reste néanmoins une « zone rouge », selon les autorités.

Mardi, le centre-ville était embouteillé, tandis que des piétons circulaient presque comme à l’ordinaire, au milieu des klaxons et de la poussière. Les imposants 4X4 des ONG ont fait leur retour dans les rues de la ville. Devant l’hôpital général, taxis-moto et véhicules roulaient, complètement indifférents aux fissures ouvertes sur la chaussée ces derniers jours par les tremblements de terre. Ces séismes à répétition, qui fissuraient il y a encore une semaine les façades des maisons et ont fait s’effondrer plusieurs bâtiments, ne se font quasiment plus ressentir.

400 000 déplacés

Sur ordre des autorités, les habitants de Goma avaient évacué la ville le 27 mai vers les régions environnantes. Près de 400 000 personnes ont été déplacées.

« J’ai jugé mieux de revenir aujourd’hui », a déclaré une Congolaise, Béatrice Wakandwa, qui avait fui au Rwanda. « Vivre seul au Rwanda, c’était un peu difficile, même si on a été bien accueilli. Je n’ai pas le choix, arrivera ce qui arrivera, je préfère revenir à Goma avec ma famille ».

À l’image de ce qui se passe à la frontière rwandaise, des déplacés reviennent de Saké (ouest) et Rutshuru (nord), mais ce sont des retours par famille, il n’y a pas de retour en masse.

Selon le HCR, 350 000 personnes ont actuellement besoin d’une aide humanitaire d’urgence. Beaucoup ont été accueillis dans des familles, mais certains ont trouvé refuge dans des églises et des écoles, notamment à Saké (30 à l’ouest de Goma), où 120 000 déplacés ont été recensés. L’accès à une eau propre y est particulièrement crucial dans cette région où le choléra est endémique.

Danger permanent

Mardi, la cellule de crise mise en place par les autorités de la province du Nord-Kivu (dont Goma est la capitale) a estimé que « nous demeurons toujours dans la phase rouge », et que donc les populations des quartiers menacés (10 sur 18) n’étaient pas supposées revenir dans la ville. La plupart des habitants avaient fui la ville le 25 mai à l’aube, dans le plus grand désordre et la panique, après l’ordre surprise des autorités pour évacuer.

« Les données scientifiques de ce jour font état de 71 tremblements de terre enregistrés, dont la majorité n’a pas été ressentie par la population. Une légère baisse de la sismicité a été observée comparativement à la journée d’hier. Cependant, le danger est permanent », selon cette cellule de crise. « Nous recommandons donc à la population de rester vigilante, à l’écoute des informations et d’observer strictement les mesures arrêtées par les autorités provinciales car nous demeurons toujours dans la phase rouge », a souligné la cellule de crise.

Lundi soir, le Rwanda a estimé qu’il n’y avait pas de « risque imminent » de libération de gaz létal du lac Kivu, un scénario catastrophe redouté.

Sudouest

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