La démarche de F. Tshisekedi aux USA pour faire reconnaître les  M23 comme « mouvement terroriste » entrave t – elle les négociations avec P. Kagame, président du Commonwealth

felix et Kagame

L’or est la plus grande exportation du Rwanda et de l’Ouganda – et presque tout cela est extrait en RDC.

Pour Kagame, voir les troupes ougandaises déployées a sonné l’alarme », a déclaré Handy. Et pas seulement les troupes, mais aussi les accords commerciaux que son rival Museveni avait remportés. « Parce que le Rwanda a d’énormes intérêts dans l’est de la RDC« , a-t-il déclaré.

Cependant, Handy note que les intérêts économiques du Rwanda s’étendent bien au-delà de l’or et d’autres ressources minérales, pour inclure également, par exemple, les entreprises de téléphone et de transport.

Kagame a vu sa sphère d’influence économique, militaire et politique empiétée de part et d’autre du nord et du Sud Kivu.

Selon Bloomberg, Les rebelles du M23 ont envisagé de prendre le contrôle de la plaque tournante commerciale de Goma, à la frontière entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, pour forcer les négociations avec le gouvernement congolais, selon un rapport d’un groupe d’experts des Nations unies.

La RDC veut pousser les États-Unis à reconnaître le M23 comme un  » groupe terroriste »

Félix Tshisekedi n’entend pas rester sans rien faire selon Jeune Afrique. Alors qu’une crise ouverte l’oppose à son voisin rwandais, qu’il accuse de soutenir les rebelles du M23 dans l’Est, le chef de l’État congolais s’active pour obtenir le soutien du Congrès américain et de l’administration Biden. Son objectif ? Pousser les États-Unis à reconnaître le M23 comme un groupe terroriste, obtenir l’ouverture d’une enquête sur le rôle supposé du Rwanda et faire pression pour que Washington renforce son action diplomatique dans les Grands Lacs. La stratégie, en trois axes, est simple. Reste à voir si elle sera efficace.

Notons que en 2021, le Département d’État Américain  a désigné l’État islamique d’Irak et de Syrie – République démocratique du Congo (ISIS-RDC) et l’État islamique d’Irak et de Syrie – Mozambique (ISIS-Mozambique) comme organisations terroristes étrangères en vertu de l’article 219 de la loi sur l’immigration et la Loi sur la nationalité, telle que modifiée. Le Département a également désigné ISIS-RDC et ISIS-Mozambique comme  » terroristes » spécialement désignés (SDGT) en vertu du décret exécutif 13224, tout en désignant les dirigeants respectifs de ces organisations, Seka Musa Baluku et Abu Yasir Hassan, comme SDGT.

Félix Tshisekedi veut que les Etats-Unis et le Royaume-Uni fassent de même pour les rebelles du M23 et ses dirigeants.

De fait, sur le terrain, la situation s’est considérablement « difficile » . La ville de Bunagana, dans le Nord-Kivu, est depuis la mi-juin sous le contrôle de la rébellion. Un soldat congolais a été tué après avoir pénétré au Rwanda et ouvert le feu sur des militaires rwandais. La RDC a convoqué l’ambassadeur rwandais en poste à Kinshasa et suspendu les vols RwandAir en provenance et à destination de son territoire, multipliant les accusations publiques. De son côté, Kigali a plusieurs fois démenti apporter un quelconque appui au M23 et reproche à son voisin son soutien présumé aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).Félix Tshisekedi s’est mis dans une situation difficile ou plusieurs observateurs l’accusent à tort ou à raison d' »incitation au génocide  contre les tutsis du Congo ».

L’Organisation des Nations Unies (ONU) a révélé que le Mécanisme conjoint de vérification élargi (EJVM) n’a pas encore trouvé de preuves prouvant qu’un pays étranger aurait pu soutenir la résurgence du M23 dans les affrontements avec l’armée congolaise (FARDC).

L’EJVM est un mécanisme de la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (CIRGL) composé d’officiers militaires des 12 pays membres qui est chargé de la surveillance et de la vérification des violations des frontières entre la RDC et les pays voisins.

Ce nouveau rapport d’experts de l’ONU sur les questions de sécurité en République démocratique du Congo (RDC) semble contredire les accusations du pays selon lesquelles le Rwanda soutient le M23.

Des lobbyistes à la rescousse de Félix Tshisekedi face a Kagame

À Washington, le discours est pour l’instant très mesuré. Les États-Unis ont fait part de leur inquiétude à propos d’une éventuelle implication du Rwanda, mais ils n’ont pris aucune mesure punitive. « Nous sommes très préoccupés par les informations faisant état de violences transfrontalières entre la RDC et le Rwanda, et par les tensions croissantes entre ces deux pays, s’est contenté de déclarer Ned Price, porte-parole du département d’État, lors d’un point presse. Et nous sommes très préoccupés par les informations selon lesquelles des militaires rwandais participeraient à ces combats. »

Le gouvernement congolais, qui s’offre depuis mars les services d’influents cabinets de lobbying, dont Ballard Partners (75 000 dollars par mois) et Scribe Strategies and Advisors (50 000 dollars par mois), multiplie les démarches pour attirer l’attention des élus américains, qu’ils siègent à la chambre des représentants ou au Sénat.

Kagame insiste que « la crise du M23 » est une crise » interne congolo-congolaise » et que l’exclusion des Tutsis « congolais » dans l ‘armée nationale congolaise et l’assemblée nationale  » justifie les revendications d’ une minorite etnique face aux discours de haine  et de » génocide « .

Sans Kagame, président du Commonwealth , la force est-africaine pour la RDC est t – elle vouée à l’échec?

Le président Paul Kagame a pris ses fonctions de président en exercice du Commonwealth pour un mandat de deux ans en remplacement du Premier ministre du Royaume-Uni (RU), Boris Johnson.

Lors de sa passation de pouvoir vendredi, Boris Johnson a déclaré qu’il passait le relais au président Kagame, l’un des plus récents membres du Commonwealth, et lui a souhaité du succès dans sa présidence, en englobant 54 pays et un tiers de l’humanité.

La RD Congo est le plus récent et le septième membre de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), ayant rejoint le bloc  à majorité Anglophone en avril de cette année.

Alors que le président congolais ratifiait l’adhésion de la RDC à l’EAC lors d’un sommet virtuel le 29 mars, à près de 2 500 km de Kinshasa, les combats s’intensifiaient dans le territoire de Rutshuru, près de la frontière que la RDC partage avec l’Ouganda et le Rwanda.

Le mercredi 15 juin 2022, le président kenyan Uhuru Kenyatta, qui est également président de la Communauté de l’Afrique de l’Est, a appelé au déploiement immédiat d’une nouvelle force militaire régionale pour tenter d’arrêter la violence rebelle dans l’est de la République démocratique du Congo.

Kenyatta suggère que la force régionale soit immédiatement déployée dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu pour stabiliser la zone et imposer la paix en appui aux forces de sécurité de la RDC et en étroite coordination avec la MONUSCO (force de maintien de la paix de l’ONU).

Cette force régionale de l’Afrique de l ‘Est censée se déployer au Congo, est majoritaire anglophone et très proche du Commonwealth alors que le président Félix Tshisekedi veut exclure la participation rwandaise de cette opération.

Plusieurs observateurs estiment que cette force de déploiement de la communauté Est africaine est vouée à l’échec sans la participation du Rwanda.

Alors que Paul Kagame est président en exercice du Commonwealth anglophone, il ne peut pas être exclu des questions sécuritaires en cours en RDC.

Un condensé d ‘analyse de Jeune Afrique, ISSA et  Sky news

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