Les secrets de la chute de Vital Kamerhe

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L’incarcération de Vital Kamerhe, le 8 avril, a été précipitée par des soupçons du président congolais Félix Tshisekedi sur les manœuvres, réelles ou supposées, de son directeur de cabinet en vue d’une possible candidature en 2023.

Alors que les sujets de tension s’étaient accumulés ces dernières semaines entre l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) du président Félix Tshisekedi et son allié de l’Union pour la nation congolaise (UNC) du tout-puissant directeur de cabinet de la présidence, Vital Kamerhe, des soupçons sur les ambitions politiques de Kamerhe ont précipité la rupture et entraîné l’incarcération de ce dernier le 8 avril.

L’étincelle remonte à la mi-mars : à ce moment-là, plusieurs membres du premier cercle de Félix Tshisekedi ont rapporté au président que Vital Kamerhe menait de très discrètes sollicitations dans plusieurs capitales voisines en vue de la présidentielle de 2023. Réelles ou supposées, ces informations rapportées ont en tout cas servi de détonateur dans un camp présidentiel déjà rongé par la paranoïa et ont scellé le sort de l’influent dircab’. Les barons de l’UNC, le parti de Vital Kamerhe, démentent toute manœuvre de leur champion et se démènent depuis le 9 avril pour obtenir la libération de ce dernier, emprisonné dans la principale prison de Kinshasa, Makala.

Les proches du président congolais sont persuadés que Vital Kamerhe tentait d’obtenir depuis plusieurs semaines les soutiens personnels des présidents congolais, Denis Sassou Nguesso, angolais, João Lourenço, et tanzanien, John Magufuli. Au moins deux des chefs d’Etat sollicités auraient, toujours selon le camp présidentiel, averti en personne Félix Tshisekedi des ambitions de son directeur de cabinet. Il existerait même des enregistrements audio de Vital Kamerhe corroborant cette thèse, même si ceux qui parlent de ces fichiers sont nettement plus nombreux que ceux qui les ont effectivement écoutés.

En sursis depuis l’automne

Directeur de cabinet aux mille réseaux, Vital Kamerhe était déjà très fragilisé depuis septembre pour son rôle dans la gestion des 304 millions de dollars du plan d’investissement dit « programme des cent jours ». Près de 80 % des contrats passés dans le cadre de ce large plan d’investissement mis sur pied par Félix Tshisekedi dans les premiers jours de sa présidence l’ont été de gré à gré. En l’absence d’un gouvernement, c’est Vital Kamerhe lui-même qui avait signé plusieurs des contrats passés au crible par le procureur du parquet général de Matete/Kinshasa. L’été dernier, des cadres de l’UDPS avaient déjà réclamé la tête du directeur de cabinet du président congolais. Le président de l’UDPS, Jean-Marc Kabund, et Augustin Kabuya, le secrétaire général du parti, s’étaient ainsi engagés dans un audit de plusieurs chantiers lancés dans le cadre du programme, dont le coût initial avait quasi doublé.

Afrique intelligence

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2 Thoughts to “Les secrets de la chute de Vital Kamerhe”

  1. Me L’a

    Comment faire pour figurer dans l’annuaire ?

    1. infocongovirtuel

      Bonjour, envoyez nous vos coordonnées complètes au secretariat@congovirtuel.com

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