L’un des derniers musiciens créateurs de la chanson « Indépendance cha cha » décède à 97 ans

L’un des deux derniers musiciens du groupe African Jazz qui avait participé à l’enregistrement de la célèbre chanson congolaise « Indépendance cha cha« , symbole de l’émancipation de l’Afrique dans les années 1960, a été enterré lundi dans la banlieue de Kinshasa, a rapporté l’agence congolaise de presse (ACP), reçue mardi à Bruxelles.

L’ancien guitariste Armando Mwango, alias Brazzos, est décédé le 9 novembre dernier à l’âge de 97 ans. Il a été inhumé lundi à la nécropole Entre terre et ciel, dans la commune de N’Sele, à l’issue d’une cérémonie funèbre dans la commune kinoise de Gombe, au cours de laquelle il a été décoré de la médaille d’or du mérite des arts, sciences et lettres.

Plusieurs personnalités politiques, des artistes, des opérateurs et des chroniqueurs culturels ont participé à cette manifestation, pour rendre hommage à l’un des derniers du groupe des musiciens ayant chanté début 1960 à la Table ronde de Bruxelles qui avait conduit à l’indépendance du Congo belge le 30 juin suivant.

Le groupe African Jazz avait rejoint à Bruxelles la délégation congolaise qui avait négocié de l’indépendance de la colonie pour « distraire » ses membres.

Nous voici enfin libres.

La chanson, improvisée et chantée en lingala, affirme « Indépendance cha cha, tozuwi ye » (« Indépendance cha cha, nous l’avons obtenue Nous voici enfin libres / À la Table ronde, nous avons gagné / Vive l’indépendance que nous avons gagnée« ).

Le nom des principaux leaders politiques est honoré dans la chanson: le futur premier président Joseph Kasavubu, son éphémère et légendaire Premier ministre, Patrice Emery Lumumba, le Katangais Moïse Tshombé…

Selon l’ACP (officielle), le seul musicien du groupe African Jazz – fondé en 1953 par Joseph Kabasele Tshamala, alias Grand Kallé, qui avait eu le génie d’électrifier la rumba – encore en vie est le percussionniste Pierre Yantula Bobina, alias Petit Pierre.

Il a exprimé ses regrets quant à la disparition de son coéquipier. Il a profité de l’occasion pour évoquer le non-paiement jusqu’à ce jour de droits d’auteur de leurs anciens titres dont « Indépendance cha cha« , devenue l’hymne de l’émancipation de tout le continent noir, selon l’écrivain Alain Mabanckou.

RTBF

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