Lutte anti piraterie : Brazzaville navigue entre Moscou et Bruxelles

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La marine congolaise commence à opérer plusieurs vedettes d’assaut BK-10, tout juste acquises auprès de l’agence russe Rosoboronexport. Néanmoins, la professionnalisation des agences maritimes du pays devra beaucoup au soutien de l’Union européenne.

Depuis quelques mois, la marine nationale congolaise utilise au moins trois vedettes d’assaut russes BK-10.

Confronté à la recrudescence des actes de piraterie, Brazzaville se rapproche de Moscou pour équiper ses militaires, tout en musclant sa coopération sécuritaire avec l’Union européenne et les pays voisins. Depuis quelques mois, la marine nationale congolaise utilise au moins trois vedettes d’assaut russes BK-10. Elle les a très discrètement réceptionnées en 2020 pour renforcer la base navale de Pointe-Noire.

Conçues par la société Kalashnikov Concern, filiale du conglomérat public Rostec, les vedettes ont été négociées par l’intermédiaire de l’agence Rosoboronexport, spécialisée dans des exportations du complexe militaro-industriel russe. Sans révéler le nom du client, l’agence s’était félicitée d’avoir conclu « le premier contrat naval avec un pays d’Afrique sub-saharienne depuis vingt ans », en avril 2020. Les eaux du golfe de Guinée font face à une augmentation importante des trafics de contrebande, des actes de piraterie et de pêche illégale.

Une connexion naissante entre Moscou et Brazzaville

En parallèle, Moscou vient de fournir aux forces de sécurité congolaises des lots de véhicules pour renforcer leurs capacités terrestres. Parmi ceux-ci, des 4×4 blindés Patriot fabriqués par UAZ et des camions de transport de troupes conçus par les sociétés Ural et KamAZ.

Ces commandes découlent du rapprochement sécuritaire entre Brazzaville et Moscou, esquissé à l’occasion de la visite du président Denis Sassou-Nguesso à Moscou en mai 2019 . Le mouvement s’est poursuivi cinq mois plus tard, avec la rencontre Russie-Afrique à Sotchi.

L’UE, formateur des agences de sécurité maritime

Parallèlement, les marins, garde-côtes, gendarmes et douaniers congolais devraient achever en juillet leur formation au maniement de Yaris. Leurs homologues gabonais en avaient bénéficié peu avant. Cette plateforme régionale d’échange de données doit permettre d’accroître la réactivité de la marine congolaise. Elle offrira un meilleur contrôle de l’imagerie satellite et de l’identification automatique des navires (AIS, Automatic Identification System). Cette dernière permet de capter les signaux émis par les navires environnants.

Accroître la communication dans le golfe de Guinée

A terme, ce portail permettra à tous les centres de sécurité maritime dépendant de l’Architecture de Yaoundé (ensemble de pays qui se partagent les quelque 6 000 km de côtes entre le Sénégal et l’Angola) d’échanger des informations. L’objectif : renforcer la sécurité des eaux du golfe de Guinée.

Le déploiement de Yaris a bénéficié de fonds de l’Union européenne. De même, la formation des agences maritimes dépend du projet GoGIN, piloté par Expertise France. Il est doté d’un budget d’environ 10 millions d’euros, débloqué par l’UE.

 Africa Intelligence

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