Alliance stratégique F. Tshisekedi et Mohammed bin Zayed al-Nahyan (MBZ) contre le duo Kagame et l’émir du Qatar Tamim bin Hamad (TBH)
Le Qatar investit des centaines de millions de dollars » au Rwanda alors que les Emirats arabes unis investi en République démocratique du Congo dans l’or et le coltan contre les intérêts du gouvernement rwandais.
Dans le plus grand secret, Kinshasa et Abu Dhabi finalisent les contours d’alliance stratégique. Outre de vastes projets miniers, celui-ci pourrait également comprendre un volet militaire pour soutenir la RDC afin de lutter contre la contrebande des minerais vers le Rwanda et de neutraliser les rebelles proches de Kigali, note Africa Intelligence.
Un ‘ »accord Exclusif » de 25 ans renouvelable a accordé a Primera Group de l’ Emirats arabes unis le monopole d’exportation de l’or et du Coltan.
L’accord rendu public ce lundi est présenté comme un moyen d’assainir le secteur minier informel ou artisanal du pays où la contrebande a entraîné la perte de millions de dollars en impôts et des revenus chaque année et aide à financer les groupes armés qui déstabilisent les provinces orientales riches en minerais du Congo.
Les Emirats arabes unis: une puissance d’avant – garde de Kinshasa contre le Qatar, le Rwanda et le M23
Selon Phil Clark, « les relations avec le Qatar comportent certains risques, comme l’implication du Rwanda et de la République démocratique du Congo dans des tensions entre le Qatar et son principal concurrent régional, les Émirats arabes unis « .
Tshisekedi reste hésitant à se rendre à Doha car il perçoit que le Qatar s’est rangé du côté du Rwanda dans le conflit frontalier entre les deux pays. Le président congolais Félix Tshisekedi, de retour de sa visite d’Etat en Chine était passé par Abu Dhabi aux Emirats arabes unis puis à Bruxelles pour un court séjour privé. Selon plusieurs observateurs, Félix Tshisekedi s’est rangé du côté des Emirats arabes unis alors que le Qatar a choisi le Rwanda.
L’émir du Qatar Tamim bin Hamad s’est engagé à forger des amitiés avec les dirigeants africains, faisant du président rwandais Paul Kagame le partenaire le plus important de Doha en Afrique. Cela a aidé l’émirat à obtenir la libération d’une figure de l’opposition à la demande des États-Unis.
La réputation du Qatar s’est accrue en mars lorsque les États-Unis ont annoncé l’arrivée de l’opposant rwandais Paul Rusesabagina à Doha après que Kagame lui eut accordé l’amnistie, lui pardonnant une peine de 25 ans de prison.
Patrick Karamaja, professeur de sciences politiques en République démocratique du Congo, a attribué le succès du Qatar en matière de médiation à ses investissements massifs au Rwanda .
Il a déclaré dans une interview à la radio BBC, « Le Qatar a initié des investissements dans les pays africains en guise de réciprocité pour leur position pendant le blocus et pour diversifier les lieux d’investissement et explorer de nouvelles opportunités« . Il a ajouté que c’est l’un des outils dont dispose l’État pour façonner son influence politique extérieure.
En 2019, le Qatar a accepté d’investir 60% dans un projet de 1,3 milliard de dollars pour construire le plus grand aéroport d’Afrique de l’Est, le nouvel aéroport du Rwanda, qui devrait devenir une plaque tournante de l’aviation régionale située à environ 40 kilomètres au sud-est de Kigali.
L’année suivante, Qatar Airways a acquis 49% de la société d’État RwandAir, et Karamaja a déclaré: « Le Rwanda résistera à la pression américaine, mais il ne résistera pas à la demande d’un ami qui y investit des centaines de millions de dollars. »
Le Qatar étend désormais activement ses intérêts économiques en Afrique de l’Est, en particulier au Rwanda, en Éthiopie, au Kenya et en Tanzanie. Il est également impliqué dans l’exploration pétrolière et gazière en Afrique de l’Est, avec un accent particulier sur le Mozambique, qui est devenu une destination importante pour le Qatar dans le secteur de l’énergie en raison de la découverte d’importantes réserves de gaz naturel. En Mozambique, le Qatar est très actif avec le Rwanda et TotalEnergies.
Les tensions Doha – Abu Dhabi
Le blocus imposé par les pays arabes au Qatar en 2017 l’a contraint à rechercher d’autres partenaires diplomatiques, économiques et militaires. Phil Clark, professeur de politique internationale à l’Université SOAS de Londres, a déclaré : « Le blocus imposé par les pays arabes au Qatar en 2017 l’a forcé à rechercher des partenaires diplomatiques, économiques et militaires dans le voisinage. L’Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique ont fourni d’importantes possibilités à cet égard. »
L’analyste qatari souligne que « l’émir Tamim s’est personnellement rendu en Afrique à plusieurs reprises après le blocus du Golfe sur Doha, afin de soutenir les relations avec son pays et d’établir une nouvelle voie avec le continent et ses dirigeants« .
Le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed al-Ansari, a déclaré que le Qatar est devenu un « partenaire international fiable dans la résolution des conflits par des moyens pacifiques et diplomatiques » et a ajouté : « Le Qatar a été en mesure de jouer le rôle de médiateur neutre dans divers dossiers et questions. , ce qui en fait un partenaire international de confiance pour résoudre les conflits par des approches pacifiques et diplomatiques et rapprocher différentes perspectives. »
Le Qatar s’est imposé comme un nouvel acteur majeur en Afrique, lui permettant de participer à des médiations politiques au Tchad, au Mali, en République démocratique du Congo, au Rwanda, au Kenya et en Somalie.
Selon le journaliste français Nicolas Beau sur le site francophone MondAfrique, « le Qatar est actuellement engagé dans la plus grande activité diplomatique en Afrique, et Doha est devenue la capitale dans laquelle tous les responsables du continent se rendent ».
Le Qatar a participé aux efforts diplomatiques en Afrique de l’Est, notamment en assurant la médiation entre l’Éthiopie et l’Érythrée en 2018 et en accueillant des pourparlers de paix entre le gouvernement soudanais et les groupes rebelles en 2019.
En outre, le Qatar a contribué à calmer l’escalade des tensions entre le Kenya et la Somalie après que Mogadiscio a rompu ses relations diplomatiques avec Nairobi pendant six mois en décembre 2021, l’accusant publiquement d’ingérence dans les affaires intérieures.
Les deux gouvernements ont annoncé la réouverture de leurs ambassades et sont parvenus à un accord comprenant un certain nombre d’accords commerciaux bilatéraux visant à faciliter les affaires sous les auspices de Doha.
Félix Tshisekedi boude le Qatar
Le Qatar s’est engagé dans une navette diplomatique, convoquant une réunion entre le président rwandais Paul Kagame et son homologue congolais, Félix Tshisekedi, pour parvenir à un rapprochement dans un contexte de tensions croissantes. Cette proposition a été rejetée par Félix Tshisekedi. Qatar Airways finance l’agrandissement de l’aéroport de Kigali et a acquis 49 % du capital de RwandAir alors que la RDC a suspendu les activités de RwandAir en République démocratique du Congo et à mis aux arrêts le député Edouard Mwangachuchu, actionnaire de RwandAir et patron du groupe minier Société minière de Bisunzu (SMB).
Le député Edouard Mwangachuchu
Il a beaucoup d’activités au Rwanda. Il serait membre de la diaspora rwandaise. Il y a des documents qui démontrent qu’il a tenu des réunions au nom de Rwandair [la compagnie aérienne nationale de Kigali]. Il en serait actionnaire, alors que ce pays est hostile à la RDC »
La Société minière de Bisunzu (SMB) du député Edouard Mwangachuchu avait des concessions autour de Rubaya ou la compagnie faisait l’extraction de l’or et du coltan. Ce dernier est poursuivi devant la Haute Cour militaire pour ses liens présumés avec les rebelles du M23, le régime de Kigali et le Qatar .
Activités d’extraction attribuées depuis à Primera Group, une entité constituée par les hommes d’affaires Sibtein Alibhai et Ajay Bathia pour le compte du pouvoir d ‘ Abu Dhabi .Ali Alrashdi officie surtout pour le compte de la puissante International Holding Company (IHC) de Tahnoon bin Zayed al-Nahyan, frère de MbZ et conseiller à la sécurité nationale. Il opère dans le secteur extractif aux côtés de l’ancien courtier en or artisanal Sibtein Alibhai, qu’il a placé, aux côtés de Ajay Bathia, à la tête de Primera Group en RDC. C’est ainsi que Abu Dhabi s’active pour couvrir les dépenses militaires de la RDC contre le M23 pour protéger ses intérêts dans les zones aurifères.
Les hommes d’affaires biélorusses Vodchits et Zingman s’imposent auprès du gouvernement Ruto
Le ministre kenyan du Commerce, Moses Kuria, s’est rendu à Doha début mars dans le cadre d’une mission officielle. Des journalistes et des militants ont évoqué sa rencontre avec les hommes d’affaires biélorusses Alexander Zingman et Oleg Vodchits, accusés d’être impliqués dans des transactions d’armes en Afrique et dans des mines d’or.
Les hommes d’affaires biélorusses Vodchits et Zingman s’imposent auprès de Ruto, le président Kenyan
Très actifs au Zimbabwe et en République démocratique du Congo où ils sont introduits auprès de l’ancien chef de l’Etat Joseph Kabila, les hommes d’affaires Oleg Vodchits et Alexander Zingman deviennent des intermédiaires business quasi officiels du nouveau pouvoir politique kenyan mis en place par le président William Ruto.
Aime Binda