Alors qu’il était en plein exercice de ses prérogatives en tant que ministre en charge de l’Urbanisme et Habitat. Pius Muabilu Mbayu Mukala a effectuée une visite au camp Tshatshi pour se rendre compte de la qualité du travail réalisé, aura sûrement de l’impact sur le procès Kamerhe et Jammal en appel qui s’ouvre ce matin. Selon des sources judiciaires, le rendez-vous de ce vendredi 18 septembre à la Prison Centrale de Makala est ferme. Et le ministre aura joué, de manière involontaire, le rôle de bourreau des prévenus pour le simple fait que la découverte scandaleuse d’un travail mal fait apportera un nouvel élément au dossier des maisons préfabriquées.
La visite a permis au ministre de l’Urbanisme et Habitat Pius Muabilu de faire un constat amer, heureusement à temps, parce que lesdites maisons préfabriquées montées par l’entreprise de Samih Jammal pour le compte des officiers de l’armée nationale, ne sont pas encore occupées par leurs destinataires ! Car, si rien n’est fait d’ici-là et en urgence, on court le risque de regretter tout l’argent de l’Etat dans le projet dont le dossier fait déjà l’objet de procès.
Le ministre d’Etat à qui le Gouvernement a confié la mission de s’occuper désormais du volet Urbanisme et Habitat du programme de 100 jours du Président de la République, et éventuellement de le relancer en faisant le suivi pour son parachèvement complet, a découvert sur le terrain une « bombe » à retardement. C’est-à-dire, les 211 maisons préfabriquées que l’homme d’affaires libanais Samih Jammal prétendait prêtes être à occuper présentent un véritable danger si jamais les choses restaient en l’état.
Pius Muabilu a ainsi permis d’éviter le pire qui pourrait arriver si lesdites maisons étaient occupées par les bénéficiaires, qui ne sont autres que les officiers de l’armée nationale, avec la pluie qui vient de signer son retour.
Beaucoup de failles techniques ont été ainsi découvertes. Tout part du manque de l’absence d’études préalables de la qualité du sol ; la non viabilisation du site ; pas d’aménagement du sol avant de débuter les travaux de montage ; etc.
Bref, on se rend compte à la faveur de cette visite de travail du ministre d’Etat en charge de l’Urbanisme et Habitat que les ouvrages sont réalisés sur un sol mouvant susceptible de provoquer l’affaissement en cas de fortes pluies.
Tout porte à conclure que le travail a été réalisé à l’ignorance de toutes les normes en la matière. Le constructeur n’a pas voulu se soumettre aux contraintes qu’impose le travail en refusant de procéder d’abord à l’étude préalable de la qualité de sol, ou encore consulter les différents plans d’assainissement de la ville. Il a décidé de passer outre sans se soucier des conséquences éventuelles qu’un travail mal fait pourrait entraîner.
Face à la situation, on note la nécessité d’intervenir avec notamment des travaux d’aménagement pour tenter de sauver ce qu’on peut. Sinon, l’Etat congolais risque d’enregistrer d’énormes pertes parce que floué par l’opérateur économique ayant obtenu le marché de montage des maisons préfabriquées pour militaires.
De nouveaux éléments à verser dans le dossier
Déjà condamnés à 20 ans des travaux forcés au premier degré pour n’avoir pas respecté les clauses du contrat avec l’Etat congolais, l’homme d’affaires libanais qui s’était vu confier le marché des maisons préfabriquées par le directeur de cabinet du Chef de l’Etat dans des conditions opaques qui ont été dénoncées lors du procès, risque de voir sa peine être revue à hausse tout comme celle de Vital Kamerhe à cause de ce nouvel élément qui s’ajoute au dossier. Sauf, un nième report qui est à écarter, leur procès en appel s’ouvre ce vendredi 18 septembre.
Car, cette découverte macabre pourrait entraîner le calcul des dépenses qui ont été réellement effectuées, afin de les confronter aux déclarations du patron de la société Samibo, maître d’ouvrage.
Comme on peut s’en rendre compte, le fait de jouer aux manœuvres dilatoires en repoussant la tenue de l’audience du procès en appel par probablement crainte de voir la sentence être confirmée et scellée définitivement le sort, le duo Vital Kamerhe et Samih Jammal a permis au tribunal d’avoir d’autres éléments qui tournent en leur défaveur.
Lephare