Pour renouer avec le FMI, l’Etat congolais a déboursé près d’un million de dollars au cabinet américain Baker McKenzie

Le contrat avec le cabinet américain Baker McKenzie, qui a été négocié en amont par la présidence congolaise avant d’être signé par le ministre des finances, doit permettre à la RDC d’entamer des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI).

Le gouvernement congolais a versé l’an dernier près de 975 000 $ d’honoraires au bénéfice des avocats du cabinet américain Baker McKenzie. Ce paiement fait suite au contrat signé en août 2020 par le ministre des finances José Sele Yalaghuli (membre du Front commun pour le Congo, la formation de l’ex-président Joseph Kabila – 

Celui-ci visait à assister la partie congolaise dans ses discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) et d’autres bailleurs internationaux. Entre autres tâches, Baker McKenzie devait élaborer une feuille de route destinée à surmonter les obstacles empêchant le retour du FMI, notamment sur les questions liées à la corruption ou à la collecte de l’impôt. Si les efforts congolais auprès de l’institution de Bretton Woods n’ont pas été vains – le FMI a accordé plusieurs prêts d’urgence au pays -, l’institution financière continue d’insister sur un certain nombre de préalables nécessaires pour négocier le programme d’appui au Congo.

Si le contrat avec Baker McKenzie porte la signature du ministre, il a en revanche été négocié par les conseillers de la présidence de Félix Tshisekedi lors de deux réunions successives, le 26 septembre 2019 à New York et le 16 octobre 2019 à Londres. Trois associés de Baker McKenzie ont été particulièrement sollicités sur ce dossier : Emeka Charles Chinwuba, Richard Mugni et Michael Doran.

Dans un contexte marqué par de vives critiques sur la hausse exponentielle des dépenses publiques, la présidence de Félix Tshisekedi avait publié un communiqué en novembre dernier pour affirmer que le chef de l’Etat « ne s’est jamais offert, à titre onéreux ou gracieux, les services d’aucune firme de lobbying américaine pour tenter d’influencer l’administration Trump ».

Africa Intelligence

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