Martin Fayulu, « candidat malheureux » à l’élection présidentielle du 30 décembre 2018 a toujours contesté les résultats proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), jeudi 10 janvier 2019, consacrant la victoire de Félix Tshisekedi. Pour lui, ces résultats « n’ont rien à voir avec la vérité des urnes. »
L’opposant qui semble digérer sa défaite de 2019, affûte désormais ses armes pour se lancer dans la bataille pour les élections présidentielles de 2023.
L’opposant congolais Martin Fayulu, dont l’aura a pâli aux Etats-Unis, cherche à convaincre l’administration américaine qu’il faudra compter sur lui pour la prochaine élection présidentielle.
Qui est Bruce Fryer, le nouveau lobbyiste américain de Martin Fayulu?
Alors que s’approche l’échéance de la présidentielle prévue l’an prochain en RDC, Martin Fayulu a choisi fin janvier de recourir en son nom aux services du cabinet américain Future Pact pour porter sa voix à Washington. C’est une première pour l’opposant congolais : lors du scrutin de fin 2018, il avait profité à hauteur de 600 000 $ des largesses du contrat de son ex-allié Moïse Katumbi avec le cabinet Akin Gump Strauss Hauer & Feld.
L’enjeu est de taille pour Martin Fayulu. Après avoir grincé des dents sur le déroulé de la précédente élection présidentielle en RDC, l’administration de Donald Trump, puis celle de Joe Biden, ont choisi de soutenir le vainqueur contesté du scrutin, Félix Tshisekedi.
Si le cabinet retenu par Martin Fayulu est encore inconnu dans la capitale américaine – il a été créé en décembre dernier -, son fondateur est loin d’être le premier venu dans le petit monde du conseil aux dirigeants africains. Il s’agit de Bruce Fryer, ex-directeur du cabinet de lobbying Sanitas International, et surtout président et cofondateur de l’association à but non lucratif Vanguard Africa. Sur son site internet, celle-ci se présente comme une association destinée à appuyer « les leaders africains visionnaires pour soutenir la démocratie et les élections libres et équitables ».
Bruce Fryer, un ancien lobbyiste de Joseph Kabila
En 2018, à la veille de la présidentielle congolaise, Bruce Fryer avait ainsi travaillé pour le compte de l’ex-chef d’Etat congolais Joseph Kabila. Son cabinet d’alors, Sanitas International, avait été missionné par la société israélienne Mers Group pour fournir à Kabila des « conseils stratégiques » et de communication.
Selon le New York Times, Mers Group avait signé ce contrat de 200 000 dollars avec une société de relations publiques appelée Sanitas International, cofondée par Christopher Harvin, un conseiller principal de la campagne Trump qui avait travaillé dans l’administration du président George W. Bush. L’entreprise avait cherché à démontrer aux médias que J Kabila avait en fait, « l’intention de se retirer et d’organiser des élections libres et équitables » .
Christopher Harvin en collaboration avec Bruce Fryer et Steven Ellis sont des figures familières du lobbying américain en Afrique qui ont travaillé pour améliorer l’image de Joseph Kabila aux Etats-Unis.
Christopher Harvin a notamment créé avec Bruce Fryer, mais aussi Joe Trippi et Jeffrey Smith, le cabinet Vanguard Africa, pourtant connu pour accompagner des responsables africains adeptes de la « bonne gouvernance«
Une coïncidence du lobbying Fayulu avec les anciens Pro – Kabila?
Un rapprochement qui pourrait paraître suspect aux yeux d’une certaine opinion nationale congolaise, car Martin Fayulu mène depuis le mois de Novembre 2021, des actions communes contre le pouvoir en place, ensemble avec la famille politique de l’ancien président Joseph Kabila au nom du « bloc des patriotes ».Martin Fayulu a désormais son propre réseau de lobbyistes proche de Joseph Kabila.
Kayuwa Angel