RDC « Crise du M23″/Syndrome Zelensky de F. Tshisekedi :Un  Poker électoral de ralliement et d’exclusion?

Tous ensemble, opposants et majorité derrière Félix Tshisekedi, « commandant suprême » des forces armées et de la police pour résister contre l’agression rwandaise.

Le déclenchement de l’offensive russe en Ukraine et la mobilisation du peuple ukrainien à résister face à l’agression a ravivé les conflits périphériques aux effets domino.

Le traumatisme de l ‘occupation rwandaise à l’ est de la RDC à pris place avec la reprise des affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo et le mouvement du 23 mars.

Les combats se sont rapprochés de Goma jusqu’à atteindre le groupement de Kibumba, situé à une vingtaine de kilomètres et à proximité de la frontière avec le Rwanda. Le M23 a également ciblé Rumangabo, l’un des principaux camps militaires du Nord-Kivu. Une attaque symbolique puisque la base était le quartier général de la rébellion lors de la précédente insurrection en 2012-2013.

A cette époque, le groupe armé, issu d’une ancienne rébellion tutsi congolaise et rwandophone, appelée le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), réclamait l’intégration de ses combattants parmi les FARDC. Dix ans plus tard, les revendications n’ont pas vraiment changé. Le M23 dénonce la non-application des accords signés en 2013. « Mais à chaque fois que l’on réclame nos droits, on nous traite d’étrangers », déplore le major Willy Ngoma, le porte-parole de cette milice qui réfute tout lien avec le Rwanda.

 

Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a affirmé dimanche 5 juin n’avoir « aucun doute » sur le soutien du Rwanda à une rébellion venue « agresser » son pays, tout en répétant son souhait d’entretenir des relations apaisées avec ses voisins.

La RDC ou l’Ukraine d’Afrique sous « occupation Rwandaise »?

« Comme l’Ukraine, la RDC a le droit d’exiger de vos voisins que votre territoire soit respecté. Vous avez le droit de demander à chacun d’entre eux de faire les choses nécessaires pour éviter l’insécurité dans votre pays. Vous devez les appeler à prendre leurs responsabilités. Si vous l’estimez nécessaire, la Belgique est prête à jouer un rôle pour que ces responsabilités soient respectées », a dit Alexander De Croo. Une affirmation qui a valu au Premier ministre des applaudissements nourris parmi l’assemblée à la résidence officielle du président.

Le réveil de  » l’élan patriotique et du nationalisme congolais »

Le soutien à l’armée est total avec comme slogan « Tous derrière les FARDC » . Depuis la reprise des affrontements le 19 mai entre la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) et les militaires congolais dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), les habitants s’organisent pour ravitailler leurs soldats. Des conducteurs de motos-taxis quittent Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, les porte-bagages chargés de bouteilles d’eau et de nourriture en direction du front.

« Il est rare de voir une telle mobilisation. Il y a énormément de crises et de massacres dans cette zone et l’armée n’est pas toujours à la hauteur », explique Stewart Muhindo, membre de la Lucha (Lutte pour le changement), un mouvement citoyen qui a organisé à Goma une collecte de vivres, vendredi 27 mai, à destination des Forces armées de la RDC (FARDC).

L’élan patriotique a largement dépassé les frontières de la région dans laquelle se déroulent les combats. Des associations de la province du Sud-Kivu ont lancé la campagne « 1 soldat = 1 bouteille d’eau ou 1 dollar » pour appuyer la logistique de l’armée. A Kinshasa, la capitale de la RDC, située à quelque 2 000 kilomètres à l’ouest de la ligne de front, plusieurs centaines de Kinois réunis à la gare centrale, lundi 30 mai, ont scandé des slogans hostiles à Kigali.Comme les Ukrainiens, le peuple congolais se dit aussi prêt à prendre les armes pour défendre leur souveraineté de leur pays face à l’occupant Rwandais.

Le centre provincial de transfusion sanguine (CTS)/ du Nord-Kivu a lancé, le samedi 4 juin à Goma, une campagne de collecte de don bénévole de sang en faveur des FARDC, engagées au front.

Le  ministre des affaires étrangères rwandais Vincent Biruta a averti que son pays riposterait en cas d’attaque sur son territoire à partir de la RDC.

Les autorités congolaises ont quant à elles suspendu, les vols de la compagnie aérienne Rwandair à destination de la RDC.

 » Rwandophobie » et « occupation » :U-turn de Tshisekedi qui s’accapare du discours de Martin Fayulu et de la diaspora

Le discours anti – rwandais a toujours été la stratégie de l’opposant populiste Martin Fayulu pour s’attirer la sympathie de la diaspora congolaise anti tutsie. « Faire la guerre au Rwanda” pour ramener la paix dans l’Est de la RDC », cher à la plateforme Lamuka, est devenu le moteur de la stratégie de l’UDPS a une année des élections. Félix Tshisekedi s’érige en commandant suprême des forces armées et de la police et leader de la résistance nationale  face à l’occupation Rwandaise. C’est en ce sens qu’il a radié les officiers de l’armée Tutsis ou proches du Rwanda.

En plus du discours de  Martin Fayulu et d’Honore Ngbanda, Félix Tshisekedi s’accapare aussi de la rhétorique de Mzee Laurent Désiré Kabila pour un plus large ralliement des Kabilistes des premières heures et de néo-kabilistes.

Notons que président congolais a toujours été critiqué pour avoir  qualifié de « frère » son homologue Paul Kagame à plusieurs reprises, provoquant l’ire de l’opinion et de la diaspora. Plusieurs observateurs ont qualifié felix tshisekedi de pro-rwandais plus que son prédécesseur Joseph Kabila accusé à tort ou à raison de tutsi. L’arrestation du sécurocrate présidentiel François Beya ne résulte que de la guerre du palais entre deux rwandophiles proche collaborateurs du président congolais Fortunat Biselele et François Beya.

Selon le site rwandais proche du pouvoir de Kigali, Ighei « Felix Tshisekedi a pris la peau d’Habyarimana et a adopté la rhétorique anti rwandais pour couvrir l’échec de l’État de siège et sa politique économique et sociale macabre.

Dans cette perspective de » chasse aux rwandais  » et de » chasse aux collabos », le président congolais écartera-t-il son proche conseiller Fortunat Biselele? Notoirement connu comme un ancien du Rassemblement Congolais pour la Démocratie aile Goma, une ancienne rébellion Pro – Kagame.

« La Congolité » et « la loi Tshiani » : comme stratégie d' »exclusion »?

Dans cette même logique de la pureté du sang congolais, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a révoqué 4 officiers supérieurs des forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) proches du Rwanda. Selon plusieurs observateurs, la crise du M23 va faire basculer l’opinion publique congolaise déjà anti-rwandaise a accepter la proposition de loi Tshiani.La loi Tshiani pourrait être mise en application pour « défendre la souveraineté nationale congolaise et éviter les inférences et étrangères ».

Ce  projet de loi voudrait  » interdire l’accession à la magistrature suprême et à d’autres fonctions régaliennes à toute personne née d’un parent non congolais » . Le texte a été initié par Noël Tshiani, candidat à la présidentielle de 2018, a été déposé au bureau de l’Assemblée nationale le 8 juillet 2021 par le député Nsingi Pululu.

Cette proposition de « loi Tshiani » a été déclarée irrecevable par le bureau d’étude de l’Assemblée nationale. Selon une source proche de ce bureau, le texte est en contradiction avec certaines dispositions de la Constitution.

 

Beaucoup qualifient cette proposition de loi antisemitique et dirigée contre Moïse Katumbi, le vrai challenger du président aux élections de 2023.

 

Coco Kabwika

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