Des dizaines de femmes ont été violées par les rebelles du M23 (Mouvement du 23 Mars) appuyés par l’armée rwandaise dans une série d’attaques commises entre le 21 et le 30 novembre derniers dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), affirme Amnesty International.
Sur la base des témoignages de 35 victimes et témoins directs, l’organisation de défense des droits humains dénonce ce qu’elle qualifie de « crimes de guerre » et qui pourrait également constituer des « crimes contre l’humanité ». « Au moins 66 femmes et filles » ont été violées par « le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda », précise le texte. D’après Amnesty International, les faits se sont principalement déroulés dans la commune de Kishishe, à une centaine de kilomètres au nord de Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, une ville de plus d’un million d’habitants du Nord-Kivu aujourd’hui presque totalement encerclée par les rebelles.
Les Nations unies ont indiqué la semaine dernière que Kishishe et ses alentours ont été fin novembre le théâtre d’attaques où au moins 171 personnes auraient été tuées et 27 femmes et filles violées par le M23. « Après avoir pris le contrôle de Kishishe, les combattants du M23 ont fait du porte-à-porte, tuant tous les hommes adultes qu’ils trouvaient et soumettant des dizaines de femmes à des viols, y compris des viols collectifs », détaille Amnesty. Une des victimes de viol a déclaré avoir « compté jusqu’à 80 corps d’hommes abattus par les soldats du M23 » dans une église. Des extraits glaçants de témoignages de victimes sont reproduits, comme celui d’Eugénie : « Ils ont dit que nous étions tous des FDLR. Ils nous ont séparées des hommes et les ont abattus, y compris mon mari et mes deux fils. Trois soldats du M23 m’ont ensuite emmenée derrière l’église et m’ont violée à tour de rôle ».
RTBF/Titrage Congovirtuel