Le président congolais met en avant ses initiatives en faveur de la digitalisation de l’administration de la RDC, en vue de réduire la fraude et les pertes de revenus. Mais aussi de satisfaire les exigences des bailleurs de fonds.
Début juin doit avoir lieu une réunion à Kinshasa entre le ministre du numérique de RDC Désiré-Cashmir Eberande Kolongele et les partenaires internationaux du pays au sujet du Plan national du numérique à horizon 2025.
Si ce texte, qui vise à digitaliser l’administration congolaise pour la rendre plus efficace et transparente, a été rédigé dès 2019, juste après l’élection qui a porté Félix Tshisekedi au pouvoir, le gouvernement entend déjà l’étoffer. Il est prévu d’y ajouter de nouvelles mesures, mais aussi de le nettoyer de dispositions inutiles, en impliquant les bailleurs de fonds de la RDC.
Ainsi, toutes les grandes institutions financières internationales comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque africaine de développement (BAD), ainsi que les Etats et leurs agences de développement sont attendus à la réunion. Plusieurs parmi eux ont maintes fois souligné les problèmes créés par le manque de digitalisation de l’administration de RDC : difficultés à recouvrer les impôts, paiement de fonctionnaires fictifs, litiges fonciers. Ce défaut de digitalisation favorise également la fraude, la corruption ou encore le clientélisme. Les réformes à ce sujet sont régulièrement mentionnées dans les objectifs, voire les conditions, des prêts des bailleurs.
Donner des gages de volonté de modernisation
Avant cette réunion de juin, le président Félix Tshisekedi avait déjà donné des gages de son engagement à digitaliser l’administration de RDC durant le sommet sur le financement des économies africaines, qui s’est tenu à Paris le 18 mai en présence de nombreux bailleurs .
Désiré-Cashmir Eberande Kolongele, nommé quelques semaines auparavant à peine comme tout premier ministre du numérique de l’histoire de la RDC, était l’un des trois seuls ministres à accompagner le chef de l’Etat en France aux côtés de Nicolas Kazadi, en charge des finances, et de Jean-Marie Kalumba, détenteur du portefeuille de l’économie. Si Désiré-Cashmir Eberande Kolongele est un proche du président, puisqu’il était son directeur de cabinet jusqu’à son entrée au gouvernement en avril, sa venue à Paris entendait exprimer l’intention de Kinshasa de moderniser son administration.
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