RDC: La scène du crime

Christian_ngoy

Cela fait dix ans que l’assassinat crapuleux de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana, deux défenseurs des droits humains, a défrayé la chronique, indigné le monde jusqu’aux Nations unies et jeté un supplément d’opprobre sur le régime de Kabila.

La parenthèse de la fuite organisée, il y a 10 ans, des policiers commis à l’opération d’assassinat vient de se refermer partiellement. Car l’arrestation du major Christian Ngoy Kenga Kenga à Lubumbashi et son transfert à Kinshasa, le 03 septembre 2020, symbolisent la fin d’une époque.

Maintenant qu’il est entre les mains de la justice, le major promu lieutenant-colonel, selon la Voix des sans voix (VSV) – l’ONG que présidait F. Chebeya – doit dire sa vérité pour se dédouaner ou dénoncer les commanditaires. Mais, selon Paul Mwilambwe, témoin oculaire réfugié présentement en Belgique après un long séjour au Sénégal, c’est Ngoy qui aurait piloté l’assassinat à Kinshasa de deux défenseurs des droits humains dans la nuit du 1er au 02 juin 2010.

Condamnés à mort par contumace en 2011 par la Cour militaire de Kinshasa/Gombe, le major Ngoy et ses complices avaient, pour des raisons faciles à deviner, bénéficié de la couverture de leur hiérarchie. Celle-ci les avait officiellement affectés au Katanga un jour seulement après la découverte de la dépouille de F. Chebeya. Une façon pour elle de soustraire ses hommes de main de la justice.

Comme un assassin qui retourne sur la scène du crime, Ngoy est de retour à Kinshasa. Bien sûr à son corps défendant. Ses rêves sont désormais peuplés d’images atroces du supplice qu’il a infligé à Chebeya et Bazana. De Bruxelles, l’ex-policier Paul Mwilambwe, témoin du martyre de Chebeya dans les installations de l’Inspection générale de la Police à Kinshasa, doit se frotter les mains. Oui à la présomption d’innocence, mais non à la prime aux assassins !

Le Potentiel

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