Pour s’adapter à la législation congolaise, qui prévoit la présence d’un partenaire local pour les entreprises spécialisées dans la sous-traitance, le groupe de sécurité canadien GardaWorld s’est associé à l’ancien diplomate André Kapanga.
Le canadien GardaWorld, qui compte via sa filiale locale plusieurs bureaux en RDC – notamment dans l’est du pays, à Goma, Beni et Bukavu -, a enregistré début juin une nouvelle entité dénommée GardaWorld Security DRC auprès du registre du commerce congolais. L’objectif de l’entreprise de sécurité privée est de se conformer à la loi du 6 février 2017 sur la sous-traitance dans le secteur privé. Si le vote de celle-ci remonte à plus de trois ans, sa mise en application s’est faite tardivement en raison de difficultés matérielles et juridiques. Cette loi, qui crée l’Autorité de régulation de la sous-traitance dans le secteur privé (ARSP), impose notamment aux entreprises étrangères désirant faire de la sous-traitance d’ouvrir 51 % du capital de leurs filiales à des partenaires congolais.
Pour sa nouvelle structure, l’entreprise canadienne a choisi comme associé André Kapanga, ex-ambassadeur de la RDC auprès des Nations unies entre 1997 et 2000, puis conseiller politique et diplomatique de l’ancien président Joseph Kabila. Il s’est ensuite reconverti en 2012 dans les affaires minières en devenant vice-président chargé des relations extérieures de la société à capitaux chinois Tenke Fungurume Mining (TFM).
Avec son épouse Chantal Kapanga, elle-même présidente de la formation politique Alliance africaine des cadres (AAC, un parti ayant fait allégeance à « l’union sacrée » de Félix Tshisekedi), ils ont créé ensemble la société Congo Services Provider, qui possède donc 51 % des parts de la nouvelle entité de GardaWorld.
L’association avec André Kapanga s’explique par la volonté du groupe canadien de se spécialiser dans la sécurité auprès des groupes miniers dans le pays, et donc de profiter du carnet d’adresses de l’ex-diplomate de la « Kabilie ». Elle intervient également dans un contexte délicat pour TFM, qui fait face à de lancinants problèmes de sécurité causés par la présence de creuseurs illégaux sur le site de la mine de cuivre exploitée par l’entreprise dans la province du Lualaba.
Aux côtés d’André Kapanga figurera en qualité de cogérant le Franco-Croate Vlado Spoljaric, qui est déjà à la tête de la filiale congolaise de GardaWorld. Ce dernier a fait ses armes comme sous-officier dans les rangs de l’armée française, avant de travailler pour des entreprises de sécurité privée dans le continent africain (Guinée, RDC, Congo, Afrique du Sud et Nigéria).
Africa Intelligence