RDC: Le ministre des hydrocarbures Didier Budimbu en visite à Paris pour sonder TotalEnergies

Didier_Budimbu

Le président Tshisekedi souhaite rapidement trouver des investisseurs pour les permis les plus prospectifs de la RDC. Alors que son ministre des hydrocarbures Didier Budimbu tâte le terrain, la partie n’est pas gagnée.

Le nouveau ministre congolais des hydrocarbures Didier Budimbu commence à agir pour céder au plus vite les blocs 1 et 2 repris à Caprikat et Foxwhelp après l’expiration de leur contrat en juin. Selon nos sources, il s’est rendu la semaine dernière à Paris dans un cadre plutôt informel pour y rencontrer discrètement des cadres de TotalEnergies (anciennement Total) et les sonder sur leur intérêt pour ces deux permis. Le groupe français a régulièrement émis le souhait d’opérer ces blocs ces dernières années.

Venu en jet privé et descendu à l’hôtel Bristol (Paris 8e), Didier Budimbu ne connaît pas bien le secteur pétrolier. Il était, avant sa nomination il y a quelques semaines, le ministre de l’éducation. Sa légitimité auprès du président congolais Félix Tshisekedi repose notamment sur un lien personnel avec la première dame, Denise Nyakeru Tshisekedi.

Le rôle central de Total

Caprikat et Foxwhelp, qui appartiennent à l’homme d’affaires israélien Dan Gertler, très proche de l’ancien président Joseph Kabila, n’ont jamais beaucoup investi sur ces deux permis du lac Albert, dans la province de l’Ituri. Ceux-ci sont idéalement situés de l’autre côté des découvertes ougandaises que TotalEnergies et Cnooc s’apprêtent à développer via un oléoduc vers la Tanzanie.

Le ministre congolais sait qu’en cas de découvertes sur les blocs 1 et 2, la production ne pourra passer que par l’Ouganda et la Tanzanie. C’est ainsi Total qui détiendra in fine les clés de toute commercialisation du pétrole congolais de cette zone. Il est donc logique de demander au groupe français s’il souhaite s’impliquer dans l’exploration de la partie congolaise du lac Albert.

Plusieurs obstacles

L’une des difficultés de ce projet est que l’Ituri se trouve toujours dans une situation sécuritaire précaire et que tout forage imposera d’importants moyens logistiques. D’autre part, la politique à Kinshasa et la complexité géologique du pays ont déjà contribué à faire partir Total du bloc 3 en 2019.

En dehors de la major française, ENI a également fait part de son intérêt pour ces permis lors de la visite de son patron Claudio Descalzi en 2019 à Kinshasa .

 Africa Intelligence

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