Contraint en avril de quitter son poste de gouverneur pour ne pas avoir accepté de rejoindre l’union sacrée autour du président congolais Félix Tshisekedi, Louis-Marie Wale Lufungula vient de fonder une compagnie d’exploration minière avec sa famille.
Débouté le 18 juin par la cour constitutionnelle de RDC de ses demandes visant à annuler sa destitution du gouvernorat de la Tshopo en avril, Louis-Marie Wale Lufungula a rebondi à peine quelques jours plus tard. Le 22 juin, il paraphait les statuts de sa toute nouvelle société, Grace Mining. Celle-ci, qu’il a fondée avec des membres de sa famille, dont sa femme, la députée de l’assemblée provinciale de la Tshopo Bijou Kayko Bahati, et plusieurs de ses enfants, vise à l’exploration de gisements miniers. Contacté, un collaborateur de Louis-Marie Wale Lufungula a affirmé à Africa Intelligence que le projet datait d’avant la fin de son mandat de gouverneur, puis a ajouté qu’il n’avait pas encore été décidé dans quelle province ni sur quels minerais Grace Mining se concentrera.
C’est à la mi-avril que Louis-Marie Wale Lufungula avait été destitué à la suite de l’adoption de deux motions de censure de plusieurs députés contre le gouvernement provincial, l’accusant de mauvaise gestion des finances publiques. Membre du Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila, Louis-Marie Wale Lufungula n’avait pas souhaité rejoindre l’union sacrée formée autour de l’actuel chef de l’Etat, Félix Tshisekedi. En juillet 2020, Louis-Marie Wale Lufungula avait déjà fait l’objet d’une plainte en justice par des élus de la Tshopo en vue de sa destitution, mais avait aussi fait face aux critiques de manifestants exigeant sa démission. Les autres gouverneurs ayant refusé de s’allier à cette nouvelle majorité ont dû quitter leurs postes ces derniers mois, notamment Zoé Kabila, le frère de Joseph Kabila et ex-gouverneur de la province du Tanganyika.
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